Extrait du site https://www.france-jeunes.net

World Trade Center... Ruine de métal pour déchéance humaine


Que reste-t-il de ces tours géantes, après ce crash du 11 septembre...



Je ne voulais pas y aller, j'étais contre. Je voulais juste profiter du fait que je ne serais plus de ce côté de l'atlantique avant longtemps pour voir la grosse pomme.
Ca faisait une heure qu'on marchait, dans ces couloirs de building. C'est là que j'ai trouvé qu'on me regardait bizarrement, moi, qui m'évertuais à photographier un building (pas facile, vraiment), dos à cette foule grandissante de touriste scotchés à un grillage. Et il m'en a fallu du temps pour comprendre ce qu'il y avait derrière ces grillages (je suis très lente quand je ne veux pas comprendre). Je me trouvais à l'emplacement où, un an auparavant, l'un des symboles de la puissance américaine comme l'on si bien dit les journaux, s'effondrait : le World Trade Center.
Et là, bien sur, je suis voyeuse, j'ai regardé : on ne voit rien.

On dirait juste un chantier, les prémices d'une construction identique au reste du paysage. Si on ne m'avait pas dit que c'était par là, si il n'y avait pas eu cette agglutination de photographe non-professionnels en short et chaussette, je n'aurais rien vu, rien du tout.
Alors ils cherchent quoi, tous, l'objectif coincé dans les mailles de la grille, le flash mitrailleur ? Ils croient quoi, qu'il reste des débris de verre ? Des amas brûlés ? Des taules froissées, des corps calcinés ?
J'ai pas cherché, j'ai traversé. Pour aussitôt me faire alpaguer par les commerçants de rue : photo du crash, souvenir des 2 tours défuntes, T-shirt à leur effigie, le malheur est vendeur. Des drapeaux qui flottent, rempli d'autographes, d'épitaphes, de messages de soutiens de gens qui y croyaient sincèrement, d'autres moins, de la haine, de la bêtise. Et derrière, dans un petit parc, des tombes. Pas de ceux qui sont morts ce jour-là, mais quand même...
Le paradoxe américain dans toute sa splendeur. On exploite bien les morts...
J'ai eu envie de vomir, je suis partie.
Je retournerais sûrement à N. Y, mais j'espère ne plus jamais me retrouver devant cet étalage de la cupidité, du voyeurisme et de l'irrespect de la nature humaine.
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