Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Ni pour, ni contre (bien au contraire)


Le nouveau Klapisch : un peu décevant !...



Klapisch est de retour ! Après le carton inattendu de l'Auberge Espagnole, film léger, le réalisateur livre son nouveau film, et explore le polar... En effet, après avoir revisité la SF ("peut-être" en 2000... Un bide !), l'adaptation ciné d'une pièce de théatre ("Un air de famille" en 96... Enorme sucès), ou le téléfilm ("Le péril jeune" pour Arte en 95), Klapisch n'avait jamais tenté de réaliser un film noir... C'est chose faite, et c'est un peu dommage.

Caty (Marie Gillain) s'ennuie : caméraman, elle suit sa vie morose et répétitive sans aucun piment... Quand un malfrat (Vincent Elbaz) lui propose de filmer en direct un braquage qu'il veut commettre avec sa bande, elle voit là l'occasion de sortir du train train quotidien, et de s'amuser un peu plus. Malheureusement, la voie du banditisme n'est clairement pas la meilleure est les choses vont se révéler moins amusantes que prévu...

Le scénario est peut-être le plus gros point faible du film : si l'histoire n'a rien d'originale, elle aurait pu être la base d'un film sympathique. Au contraire, Klapisch semble hésiter entre différents tons, passant de la comédie à la violence brute, déroutant le spectateur qui cesse assez vite de se passionner pour ce qui se passe à l'écran. Cela est dommage car, si l'histoire est très cohérente, les ruptures de tons affaiblissent le film : ainsi, lorsque l'on voit un enfant sombré dans la déliquance offrir un resto plutôt hors de prix à son père avec des billets qu'il a volé, on ne peut que s'amuser. Au contraire, la scène finale, très violente, vient rompre 1h30 d'ambiance plutôt drôle. Et c'est particulièrement décevant car c'est au cours de cette ultime scène que l'on se rend compte que si Klapisch avait accentué réellement l'aspect sombre de son film, il aurait pu largement réussir son pari.

Le générique illustre également l'hommage que semble vouloir faire Klapisch aux films policiers : de l'argent, des femmes, des voitures, le culte de l'apparence... Un petit côté James Bond, le fun en moins ! Là encore, tout cela se retrouve dans le film, mais loin de détourner ces images, Klapisch les utilise sans recul, ou en rabachant des choses que l'on sait déjà : du coup, on se demande un peu quel est l'intérêt de cette oeuvre, et l'histoire tourne un peu à vide. On se doute bien que Marie Gillain va être déçue, que sous leur amitié apparente les gangsters ne sont pas de supers copains, que l'appat du gain crée des tensions et pousse à prendre des risques inconsidérés... Du coup, puisque l'histoire n'avait rien de génial, Klapisch aurait pu faire un vrai film d'ambiance...

A propos des acteurs, l'ensemble est positif : Marie Gillain a une présence certaine, et malgré un look pas très valorisant, elle reste très très jolie ! Vincent Elbaz joue au kéké ("regarde comme je suis beau... je te charme et deux secondes après, on couche ensemble"... mouais), comme d'habitude, et ça commence à devenir crispant de ne le voir que dans ce genre de rôle. Les autres membres du groupe, Zindeine Soualem en tête, campent eux des personnages hauts en couleur, qui ont leur personnalité propre et arrivent à ne pas rester dans l'ombre de l'omniprésent Vincent Elbaz.

Cependant, "ni pour ni contre (bien au contraire) " n'est pas totalement mauvais : il reste un bon film mais ne marque pas les esprits. Il permet de passer un agréable moment, et la fin, immorale et innatendue, conclue sur une note très positive cette oeuvre. Le réalisateur se serait-il autocensuré pour ne pas erdre les spectateurs de "l'auberge... " en route, qui s'attendaient à un film dans la même veine ? Peut-être, et c'est bien dommage, Klapisch aurait du accentuer le côté polar du film, et en faire un vrai film noir.

... reste ce titre, très bien trouvé, complètement absurde et mystérieux, bref, LE point positif du film !!
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