La nuit des temps de barjavel

COMMENTAIRE PERSONNEL
En général, la SF décrit un monde futuriste. Or, dans ce livre ci, le monde décrit par Barjavel date de 900000 ans avant notre ère, soit dans le passé et non pas dans le futur, bien que les pires caractéristiques de cette civilisation se reconstituent, dans une sorte de retour vers le futur. Les 150 premières pages sont tout bonnement formidables, passionnantes. On se passionne pour cet étonnant mystère et découvre, avec une excitation égale à celle des scientifiques, les ruines de cette cité figée dans l’éternité glaciaire. A ce moment de lecture, suit une déception de taille s’étalant sur quelques 200 pages. Elea, la fille en animation suspendue, se réveille et brise l’énigme par ses banales explications. Son récit prend la forme d’un long flash-back et le bouquin sombre dans la SF de base, sans grande originalité. L’histoire ultra romantique de Païkan et Elea, sorte de Roméo et Juliette apocalyptique, ne m’a pas charmé au point d’oublier l’excellente première partie. Barjavel glisse dans son roman quelques idées sur la nature humaine et sur la société contemporaine, où les grandes puissantes, avides de pouvoir, s’entre-déchirent jusqu’au grand boum final. Enfin, le livre, sortit en pleine guerre froide, se termine sur un message d’espoir (prédisant même, dans une certaine mesure, les événements de mai 68. Le style de Barjavel s’avère très agréable à la lecture ; cet homme a le sens des métaphores poétiques et des tournures de phrases élégantes. Mais je garde le souvenir vivace d’une scène parfaitement écrite à la page 162, où un espion gèle sur place. En plus, Barjavel égaille son récit par quelques schémas du meilleurs effets, et moi, j’adore les romans avec des schémas.