Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La dépression


J’étais heureux. J’avais la vie devant moi. Et ça m’est tombé dessus, je ne sais plus très bien comment, ni pourquoi. Au début, je me suis dit que ce n’était qu’une petite déprime passagère, comme la vie en compte tant. Je me trompais. Cela fait maintenant 4 ans que ça dure. Je suis devenu dépressif et ça empire de jour en jour



J’étais heureux. J’avais la vie devant moi. Et ça m’est tombé dessus, je ne sais plus très bien comment, ni pourquoi. Au début, je me suis dit que ce n’était qu’une petite déprime passagère, comme la vie en compte tant. Je me trompais. Cela fait maintenant 4 ans que ça dure. Je suis devenu dépressif et ça empire de jour en jour, pourtant à chaque fois je me dis que je ne peux pas tomber plus bas. Rien ne me permet de remonter à la surface. Je suffoque mon existence dans le couloir morne de cette vie qui ne me conduit qu’à une seule porte : exit. Je sais ce qui se trouve derrière, je m’en suis déjà approché de très près. J’étais très mal ce jour-là. Puis, une absence. Je ne pensais à plus rien, je ne guidais plus mon corps. Je n’ai repris mes esprits qu’au contact froid du 357 Magnum que je tenais, chargé, contre ma tempe. Une simple petite pression aurait suffit. J’ai posé le revolver à terre et je me suis relevé. Je regrette souvent de ne pas avoir été au bout de mes intentions ce jour-là. Je ne retrouve plus le courage, cette état d’absence qui m’avait presque permis de guérir de cette dépression. Lâche ! Alors, je ne fais plus que de souffrir. C’est un mal pervers qui ne te quitte jamais. Tu te demandes chaque jour si se lever est la bonne chose à faire, si tu ne ferais pas mieux de tout faire péter. Tu t’étouffes dans les bras de cette vie qui ne veut plus de toi. Même le ciel te refuse le réconfort du soleil. Tout se dessine en noir et mort. Tu essaies de fuir comme tu peux. Tu fumes, tu fumes jusqu’à t’en faire éclater les poumons, tu bois, recherche la morsure de l’alcool tant et plus. Tu te réveilles régulièrement à l’hôpital à cause d’un coma éthylique. Un con qui t’a vu sur la route, qui t’a ramené à l’hôpital. Alors que t’aurais simplement pu crever au bord de la route. Et tu fumes des pètes, tu fumes jusqu’à ne plus rien comprendre ni voir. La weed te monte à la tête et te montre un monde différent, meilleur, plus vert. Et tu aimes tous ces excès que tu fais, tu ne veux pas t’en séparer, c’est ta seule façon de supporter cette vie infernale. Et pour finir, tu ne dépètes plus de toute la journée. Il n’arrête pas de pleuvoir sur ton cœur, tout file, passe et te détruit. Même le sourire de tes amis te fait vomir, les voir heureux te répugne. Mais tu ne le leur montres pas, car tu sais que ce n’est pas de leur faute. Tu as beau hurler à la mort, crier ta douleur dans la nuit, rien n’aide ton esprit tourmenté par tant de tristesse abjecte et poisseuse. Et tu arrives encore à faire des crises de lucidité qui te font écrire un article stupide, sorte d’appel au secours au néant. Personne ne t’as jamais aidé, et personne de t’aidera. Tu le sais. Et tu n’attends pas de réponse. Aucune. C’est peut-être la dernière fois que je me connecte. Peut-être que demain, j’aurai reçu ce baiser si froid, si fatal que j’attend et implore. Peut-être que tout finira. Avoir 19 ans et s’en sentir 50. Tout le poids d’une vie détestée. Qui sait le chemin à prendre ? Qui sait quel chemin je vais prendre ? Il n’y en a qu’un… Un seul.
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