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Andy Warhol

Vingt déjà qu'Andy Warhol, décédé le 22 février 1987 au New York Hospital, a rejoint le panthéon des Superstars. Petite rétrospective.


A Pittsburgh, où il est né en 1928, on connaît de fils de modestes immigrés tchécoslovaques sous le nom d'Andrew Warhola. Mais c'est à New York, où il part bientôt travailler en free-lance dans la publicité, qu'Andy Warhol s'impose au début des années 60 comme une figure éclatante du pop art américain, aux côtés des peintures BD de Roy Lichtenstein, des objets en plâtre de Claes Oldenburg, des Combine Paintings de Rauschenberg, des drapeaux US repeints par Jasper Johns.

En 1962, le recours à la sérigraphie pour transférer des images déjà publiées sur la toile lui permet de mêler l'art et le commerce, la haute et la basse culture, de mettre à bas le culte de l'oeuvre unique pour reproduire en série des motifs empruntés aux comics (Superman, Popeye, Dick Tracy), aux icônes populaires (Elvis, Liz Taylor), à la publicité et au packaging (Coca-Cola, soupes Campbell).
Parallèlement à cette entrée jubilatoire de la culture de masse dans l'espace de l'art, confirmée en 1964 avec les fameuses BRILLO BOXES empilées comme au supermarché, Warhol marquera sa fascination pour la mort avec les portraits de Marilyn Monroe, après sa disparition en août 1962, mais aussi avec les séries d'accidents de voitures ou de chaises électriques, dans des couleurs grises ou criardes. "Tout ce que je fais, je le fais comme une machine" : en 1964, le prince du pop art crée la Factory dans un loft de la 47th East Street. Là, entouré d'assistants, de beaux garçons, sans cesse visité par une faune éclectique et underground, il s'adonne à la photographie, organise un prix de beauté, filme ses Superstars (Edie Sedgwick, Candy Darling, Ultra Violet), enregistre sur bandes magnétiques les faits ordinaires du jour et abandonne bientôt la peinture, qu'il reprendra en 1972, au profit du cinéma: de longs films en temps réel et en plan fixe qui bouleversent le temps de l'oeuvre et le rapport à la projection ( Sleep, avec John Giorno, en 1963, Empire en 1964): "Andy Warhol fait-il vraiment des films ou se paie-t-il notre tête? - C'est la question dans les dîners en ville", témoignera l'underground film-maker Jonas Mekas dans son Ciné-journal. Tandis qu'il expose un papier peint à motif vache et des ballons argentés remplis d'hélium chez le grand galeriste pop Leo Castelli en 1966, il devient le producteur des films de Paul Morrissey (la trilogie Flesh/Trash/Heat), du Velvet Underground & Nico avec lesquels il organise le mythique show de 1966, multimédia et expérimental, Andy Warhol's Exploding Plastic Inevitable with the Velvet Underground.

En 1968, le coup de revolver tiré sur Warhol par la féministe Valérie Solanas, mais aussi le flicage de plus en plus serré exercé par le FBI autour de la Silver Factory, soupçonnée d'accueillir une faune d'originaux dépravés et toxicomanes, le départ puis les overdoses tragiques des Superstars (Edie Sedgwick, Eric Emerson, Jackie Curtis...) instaurent un changement de climat: Andy Warhol déménage son atelier meublé dans le style Empire, sécurise la Factory qu'il transforme en une véritable entreprise de peintures officielles.
Après la radicalité du pop et la production d'underground, place alors au dernier Warhol, people, businessman et self-media. Car, dans les années 80, il devient notamment le portraitiste attiré de la haute bourgeoisie d'affaires (le patron de Fiat, Giovanni Agnelli), des célébrités (Paul Anka, Mick Jagger, Yves Saint Laurent), des dirigeants politiques (Gerald Ford, Willy Brandt, Ted Kennedy, Golda Meir) jusqu'au président des Etats-Unis Jimmy Carter, et même des dictateurs ou proches (Imelda Marcos, le Shah d'Iran et son épouse). Un éparpillement au service des riches et puissants qui fait grincer des dents. Warhol est reçu en 1977 à la Maison Blanche.

Oublier le dernier Warhol? Sauf que, à côté de ce "business art", il s'adonne aussi à une recherche picturale poussée: crânes morbides, papiers peints à l'effigie de Mao, toiles abstraites oxydées de sa propre urine, autoportraits renversants au motif camouflage, vision spectrale de soi qu'il expose peu de temps avant sa mort en février 1987. Sur la fin de son règne, le roi du pop art est à la fois punk et disco, alternatif et mainstream, critique mais toujours superficiel, adoré par la jet-set mais dénigré par les avant-gardes qui critiquent sa peinture people et sa dérive médiatique. Un sommet de contradictions, une énigme irrésolue.
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Re: Andy Warhol
Posté par primarah le 06/01/2008 17:32:42
Andy Warhol restera pour moi un dieu-humain crée à notre image. Il a toujours été ma référence première dans tous ce que je fait (en matière artististique). Et c'est vrai qu'il reste un homme complexe et enigmatique pour son époque. Merci pour cet bio-art ;-)
Re: Andy Warhol
Posté par chaton b le 27/06/2007 19:42:56
Bonne bio, mais j'aurais voulu en savoir plus sur les oeuvres elles memes. (Ten lize's et tout)
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Publié le 09 avril 2007
Modifié le 30 mars 2007
Lu 2 709 fois

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