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Arrêter l'école à 16 ans

Le jour de mes 16 ans, j'ai quitté mon lycée en claquant la porte, je vais vous raconter mon expérience.


Jeudi 26 septembre 2002, il est seulement 11h20 et je quitte mon lycée. Est-ce que je suis malade ? Est-ce que je sèche les cours ? Est-ce que je vais déjeuner en ville ? En réalité, mon sac est vide car je viens de rendre tous mes livres de classe, en parfait état et pour cause : je ne les ai utilisés que pendant 3 semaines. En y repensant, je me dis que je n'aurais probablement pas survécu dans ce lycée dans lequel j'aurais dû préparer un BEP Comptabilité. A ce moment, le compteur virtuel qui égrenait les jours qu'il me restait avant ma majorité scolaire affiche zéro. C'est un énorme soulagement car je compte les jours depuis le CE1.

A l'époque, je suis premier de la classe. J'ai fini tous les devoirs avant les autres et l'institutrice m'occupe avec des cahiers d'exercices de CE2. Je lis plusieurs livres par semaine, bref, je suis un écolier modèle. C'est ce que j'appelle maintenant l'élève Jekyll. L'enfant Hyde déteste l'école et profite donc de l'ironie de la situation. En récré, il n'est pas forcément solitaire mais ne voit pas l'utilité de s'entourer d'amis.

En primaire, je suis parfois violent verbalement comme physiquement. Mes parents font alors une première grosse erreur : ils appliquent, pour la première fois d'une longue série, la politique de l'autruche. Pour eux, si je n'ai pas une bonne conduite, c'est à cause de ce que je vois à la télé. Depuis l'âge de 7 ans, je suis passionné par "Les superstars du catch" sur Canal +. A l'école je ne pense qu'aux prochains combats à venir. Pourtant, mes résultats scolaires se tiennent, je suis toujours le meilleur élément de la classe malgré quelques cas d'incompatibilité avec des instit'notamment en CE2 où je ressens pour la première fois de la haine à l'égard d'un adulte. Les années ont passé mais aujourd'hui encore lorsqu'il m'arrive de croiser cette institutrice dans la rue ou au supermarché, je ne lui dis pas bonjour, jamais je ne lui pardonnerai pour ces dix mois interminables car même si je ne le réalisais pas à l'époque, un enfant de 8 ans ne devrait pas penser au suicide pourtant j'y pense sans en parler. A l'époque, j'acquiers même la conviction que je mettrais moi-même fin à mes jours. Mais pas tout de suite. D'ailleurs, cette idée m'a quittée progressivement depuis le temps que je n'ai pas mis les pieds dans un établissement scolaire.

L'année suivante, pour la deuxième fois de ma scolarité en primaire, j'intègre une double-classe CM1-CM2. Je parviens sans trop d'effort à suivre deux années en une seule à tel point que j'apprends en fin d'année que l'on envisage de me faire sauter le CM2. Mais, autour de moi commence à se former une bande de vrais copains et je ne prends pas le risque d'entrer au collège à 9 ans. Grosse erreur : l'année de CM2 est la pire de toutes. Je commence à ne plus supporter d'être enfermé pendant des heures à écouter des trucs qui ne m'intéressent pas. Malheureusement, ou heureusement, je le fais savoir et ça ne plait pas à l'instit'qui ne manque pas une occasion de me "saquer".comble de malchance, un jour par semaine, nous avons cours avec une autre instit'qui, probablement mise au parfum par la première, fait tout son possible pour que je passe la pire année scolaire de ma vie. Je ne me souviens plus comment ça s'est passé mais un jour, je l'ai menacée de mort. La seule chose dont je me souvienne c'est qu'elle m'avait retenu à la fin de la journée et à la suite d'une discussion où elle refusait de m'écouter, j'ai crié "... parce que je vais vous tuer !".

Cet incident n'a pas eu de suite, je pense que c'est parce que le fait pour un professeur d'être seul avec un élève est une faute professionnelle. Je rentre au collège où je passe trois années affreuses qui n'ont pour conséquence que de m'encourager à arrêter les cours au plus vite. Je passe mon année de 3ème dans un collège privé, c'est moi qui l'ai choisi car je ne supportais plus celui où j'avais passé trois ans. Trop de "bouffons", profs ou élèves, collège trop grand, aucun respect des profs pour les élèves, plein de raisons pour que je m'en aille. Je rejoins un collège plus petit (seulement trois classes de chaque section contre huit pour l'ancien). C'est... mieux mais pas génial, ça reste un établissement scolaire, avec tout ce que ça implique. Je ne m'y sens pas super bien, mais heureusement, je retrouve deux amis de primaire avec qui je n'avais à vrai dire jamais trop perdu le contact. Pourtant, j'évite au maximum le contact avec les autres. je porte une casquette blanche, vissée sur la tête, la visière presque au niveau des sourcils, je ne veux pas qu'on me parle si je n'en ai pas envie. Pendant cette année, un incident avec une prof de sciences va me redonner le sourire. Cette prof, complètement givrée, s'acharne sur moi ainsi qu'un autre élève de la classe. Au bout d'un certain temps, je décide d'en parler au proviseur... qui me donne raison ! Et c'est la prof qui se fait engueuler par son supérieur ! Grâce à ça, je garde un souvenir pas trop mauvais de ce proviseur, un peu bizarre et casse-pieds de temps en temps mais finalement, un bon vieux bonhomme. En juin 2001, j'ai mon brevet haut la main, sans réviser une seule seconde, de toute façon, j'avais perdu la moitié de mes fiches de cours (sans compter celles que je n'avais même pas écrites !).

En septembre, j'entre au lycée Marceau à Chartres. Dès le premier jour, je sens le coup : ça va être une année POURRIE ! Je ne me trompe pas : une bonne partie de mes profs sont des cas sociaux désespérés : psychopathes, mégalomanes, hystériques, tortionnaires, tout pour être détestés des élèves. Mention spéciale pour le prof d'espagnol qui envoie une fille de ma classe chercher un billet de retard alors qu'elle a monté trois étages avec des béquilles et qui se permet de lui dire "Je ne veux pas le savoir, que tu as des béquilles, et tu seras collée pour ton insolence !". Cette année-là, deuxième énorme erreur de mes parents : ils vont chercher la source de mes problèmes au lycée dans les paradis artificiels. Plus d'une fois, ma mère, met mon manteau à laver sans m'avertir, excellent prétexte pour en vider les poches et probablement à son grand désespoir, ne rien trouver d'autres que des emballages de bonbecs et des pièces de monnaie. Je donne peut-être l'impression d'être un enfant rebelle mais je n'ai jamais fumé une seule clope donc c'est pas demain la veille que j'aurais de la drogue dans mes poches ! La CPE du lycée cherche aussi ce qui ne va pas chez moi, la réponse "le lycée, les profs, les cours" ne lui convenant pas, je me retrouve dans le bureau de l'assistante sociale. La meilleure chose qui me soit arrivée cette année : à la fin de chaque séance elle me pose la même question : "Est-ce que tu souhaites qu'on se revoit prochainement ?"... Bien sûr ! Grâce à ça, je m'arrange pour faire sauter les cours qui me saoulent et passer une heure à discuter de tout et de rien avec l'assistante sociale. Lorsqu'elle laisse sous-entendre que je n'ai peut-être plus besoin de venir, je me débrouille pour glisser une phrase du genre "J'ai rêvé que je tuais mon meilleur ami avec une hache" !

Et c'est reparti pour deux ou trois heures de cours ratées ! C'est aussi cette année que je passe pour la première fois un test QI où j'obtiens 143. La lecture de bouquins sur les "enfants précoces" m'éclaire sur quelques points obscurs et au fil des jours, je me persuade que je n'ai plus rien à faire à l'école. Au lycée, je suis rarement tout seul, je refais le monde avec une bande de potes que je ne quitte plus. J'"aménage" même mon emploi du temps en fonction du leur, je sèche énormément de cours mais je m'en sort comme d'habitude par une pirouette même si ça marche plus facilement avec les profs qu'avec mes parents qui s'inquiètent de mon avenir (ils s'imaginent encore que je plaisante quand je dis que j'arrèterais les cours le jour de mes 16 ans) ! Le 31 mai 2002 à midi, je quitte le lycée... par la fenêtre en compagnie de quelques copains avec qui je me rends chez moi regarder le match d'ouverture de la Coupe du Monde de foot. Les jours suivants, je passe mes journées à la cafétaria où a été installé une télévision pour suivre tous les matches ! J'aurais séché de toute façon mais le fait de regarder le foot pendant que les autres bossent à quelques mètres de moi, je trouvais ça si... délicieux ! Le dernier jour, je fais impasse sur les matches histoire de faire mes adieux aux profs car je sais qu'à la rentrée je serai dans un lycée voisin pour passer mes trois dernières semaines de cours. Un lèger incident pousse ma prof principale à me traiter de "petit merdeux" ce à quoi je réplique par quelque chose de 10 fois pire que je ne peux pas vous faire partager afin de ne pas choquer les plus sensibles, et l'année scolaire s'achève.

Le 26 septembre 2002, comme prévu depuis si longtemps, je quitte mon lycée. L'insupportable sensation de se fatiguer pour des trucs qui ne servent à rien s'arrète alors et je me mets en tête de trouver du travail pour financer une année aux Etats-Unis en 2004. Malheureusement, si l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans, il est difficile de trouver du travail avant 18 et j'ai fait le serment de ne plus jamais mettre les pieds dans tout ce qui ressemble à une salle de classe. Depuis un mois, je prends des cours par correspondance avec le CNED. J'ai pour l'instant du mal à m'y mettre sérieusement mais ça vient. J'ai un défi à relever, je dois prouver qu'une année scolaire peut se faire en moins de 6 mois en se levant à 9H et en organisant sa semaine comme ça nous chante. Je sais que je peux le faire, je travaille mieux si je suis bien dans mes pompes et l'absence de contraintes me fait sourire. Je me sens capable de tout et plus rien ne me contrarie. Je n'ai pas pour autant pardonné à mes profs. Aujourd'hui je les place au plus bas échelon de l'espèce humaine. Leur place est ici, tout du moins pour les profs que j'ai connu et détéstés, je sais pas pour les autres...

Voilà, c'était mon histoire, je n'ai pas particulièrement l'intention de susciter des vocations mais si vous êtes dans le même cas que moi, écrivez-moi !
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Re: Arrêter l'école à 16 ans
Posté par gto005562 le 09/04/2013 23:31:33
Tiens donc, J'ai moi aussi chuté comme un métore dés lors de ma rentré au seins de l'école secondaire ,J'ai toujours été super doué sur ce que je fesais même en n'étudiant jamais , contrôle période d'examens , je m'en fiche . pourtant j'aime aller a l'école je ne sais pas si c'est mon envie de reproduction qui parle a ma place mais c'est le seul endroit où je vois des gens avec les quels je passerais toute mon existence a vivre avec, même si certains ne méritent pas la vie .
Re: Arrêter l'école à 16 ans
Posté par mikebzh181 le 10/07/2009 01:23:59
Slt!
D'abord pour dire que moi aussi y'a des profs que je peux pas saquer (beaucoup en fait), mais il faut être honnête, il y'en a des bons aussi. C comme tout, C à la tête du client! Et puis d'abord, des cons vous en croiserez toute votre vie, ça on peut pas y échapper!
Pour en revenir au sujet principal, je me penche également très sérieusement sur la possibilité d'arrêter l'école mais si en effet j'arrête l'école, je souhaiterait le faire en sachant que je pourrais être autonome, et dans l'idéal, indépendant financièrement! C pour cela que je souhaite (enfin pas vraiment) passer un an avant de: atteindre ma majorité pour ne plus vraiment dépendre de mes parents et être libre de mes choix; passer le permis pour pouvoir me déplacer là où il faudra que je le fasse; et surtout, si l'an prochain je pense que c'est la meilleure solution, trouver un boulot avec lequel je puisse compter
J'ai 17ans aujourd'hui. Je passe de justesse (grâce à mon prof principal qui, lui, à l'air de vouloir que je m'en sorte vraiment! Comme koi...) en première parce que je me suis un peu laissé couler, j'étais découragé pck j'étais dans une classe pourrite à chier (et encore jsui poli pour ce que c'était!). Déjà que j'avais redoublé ma seconde...
Pour moi, c'est si je foire mon bac de français l'an prochain, il est hors de question que je redouble, et franchement je doute fort de la réussite de cette année (un peu comme beaucoup j'étais un élève "modèle" avec de TB et des B, et des A+ partout! et depuis le collège je suis retombé bien bas!).
Enfin, je ne me vois pas avec un diplôme. Je ne me vois pas rester dans le système scolaire à me faire chier pendant 2 ans ou plus, et finir avec un job bien payer mais que je déteste! Je ne veux pas vivre d'un travail qui ne m'attire pas!
De mon entourage, ceux qui ont le plus la banane ne sont pas tous diplômés, et m'ont tous dit "fais ce que tu aime". C'est le principal à mes yeux.
Enfin, je crois que l'école n'est pas pourrite (même si c'est plutôt mon opinion tout de même), mais plutôt qu'elle ne convient pas à tous!
Re: Arrêter l'école à 16 ans
Posté par rrrrr le 23/06/2009 23:28:34
coucou woaw! lol
sa ma fait rire tout sa.

Moi j'ai areter cette année un peu après que j'ai eu 17 ans et le plus cocasse c'est que moi aussi je faisai un BEP comptabilité mais en 1ans.

J'étais parmis les meilleurs de la classe, et j'ai tout arrété,psk sa ma souler les gens la ba pffff mais sa faisai déja un bon bout de temps que l'école ne me plaisait plus .J'ai été décourager

Il faut dire que j'ai changé d'école 3 fois pendant ma première année de seconde ,j'ai eu du mal à m'intégrer.
Et enfin ma dernière école ,une école pro cette fois

Et c'est vrai que je trouve plus rassurant et mieux convenue de suivra des cours à domicile mais ma mére reste ne veut pas faute d'argent.

PEUX tu m'informer pour les cours que tu suis silteplait!

j'attend ta réponse c'est important.

merci bize
Re: Arrêter l'école à 16 ans
Posté par mllemk le 02/02/2009 11:21:58
Bonjour, j'aimerais savoir quelles sont les démarches à faire pour quitter le Lycée et s'inscrire au CNED ?
Re: !
Posté par aniiita.m le 16/01/2009 03:48:22
Ton histoire n'a rien de drôle, mais en le lisant, j'ai été franchement Explosée de Rire! Parce que je suis pareille que toi, du moins on partage le meme opinion sur le système scolaire qui laisse à désirer ;)
J'ai franchement développé une sorte de 'haine" pour l'école, le collège et je n'ose pas m'imaginer ce qu'est le lycée!

Modifié le 09/09/2009 18:28:45
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Publié le 15 mars 2003
Modifié le 15 mars 2003
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