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Bowmore

Une gamme large et accessible sont les atouts maîtres de cet excellent Islay...


Vous connaissez maintenant tous (enfin, ceux qui me font l'honneur et le plaisir de lire ma prose) mes goûts en matière de whisky (Lagavulin).

Oui, mais comme tout n'est pas toujours aussi simple, je leur fais quand même quelques infidélités.

Dans le cas du whisky, après vous avoir fait découvrir le Lagavulin, il me faut à présent vous parler du Bowmore.

Et là ça se complique encore. Car si le Lagavulin ne se décline quasiment qu'en une seule cuvée, le 16 ans, le Bowmore peut se trouver sous diverses variétés.

Le 8 ans 40° cuvée Legend
Le 10 ans 40°
Le 12 ans 40°
Le 15 ans 43° cuvée Mariner
Le 17 ans 43°
Le 21 ans 43°
Le Darkest 43°
Le Cask Strenght 56° (C'est pas une erreur de frappe !!!)


Et j'en oublie certainement

Pour commencer simplement, je les ai quasiment tous à la maison (sauf les 17 et 21 ans).
Je vais donc essayer de vous en parler d'une manière générale tout en tentant de faire ressortir leurs caractéristiques propres. Pas facile mais j'ai pas peur.

J'y vais.


Un peu de d'histoire et de géographie

Bowmore est la ville la plus importante de l'île d'Islay, et est considérée comme sa capitale.
Située au centre de l'île sur les bords du Loch Indaal, la distillerie y fût fondée en 1779 par John Simpson.
C'est alors l'une des premières distilleries légales de l'île. Exploitée dans un premier temps par ses propriétaires (il était plutôt d'usage alors de louer ses distilleries), elle fût rachetée par James Mutter qui avait pour fonction alors celle de Vice-Consul de l'Empire ottoman, du Portugal et du Brésil (Excusez du peu...). La distillerie, agrandie et de plus en plus connue, resta au sein de sa famille jusqu'en 1890 où elle fût vendue pour devenir Bowmore Distillery and Co.

Pour la petite histoire, sachez que ses installations ont été utilisées pendant la seconde guerre mondiale comme base militaire cotière par la Royal Air Force.

En 1963, la distillerie est de nouveau vendue et est alors rachetée par Stanley P. Morrisson.
Son nouveau propriétaire va alors entreprendre de la moderniser et reconstruire la plupart des batiments. La partie maltage, seule, reste de nos jours dans sa configuration d'origine et est encore utilisée de nos jours. En cela, elle reste l'une des dernières distilleries à procéder au maltage de l'orge en utilisant ses propres aires de maltage traditionnelles.
Les Pots stills (voir mon avis sur Lagavullin) passent d'une chauffe directe au charbon à une chauffe indirecte à la vapeur. Leur chaleur (celle des pots stills !) sert aujourd'hui à chauffer une piscine sur le site.

Ne serait-ce pas un doux délire que de se baigner dans une piscine chauffée aux alambics d'un Single Islay Malt !!

De nos jours la distillerie est toujours la propriété de Morrison Bowmore Distillers Ltd dont le siège est situé à Glasgow (Comme pour Lagavulin).
La distillerie, elle, se visite toute l'année du lundi au vendredi.
Je vous invite d'ailleurs fortement à aller visiter leur site Internet http://www.morrison-bowmore.com, d'une rare beauté et sobriété. Pour info, il est sous flash. Vous aurez la possibilité également de télécharger un écran de veille de toute beauté. ça y est, chez moi, il est installé. (404ko)


Passons aux choses sérieuses

Le Design :
Ce qui frappe d'emblée quand vous devenez propriétaire d'une bouteille de Bowmore, c'est son design.
Certains le trouveront kitsch et tape à l'œil, d'autres, comme moi, s'en trouveront enchantés.
On est loin ici de la sobriété de Lagavulin où d'Ardbeg (Celui-là, j'en ai pas encore parlé mais ça va venir... C'est aussi un Islay !) dont les boites et étiquettes sont quasiment dénuées de toutes fioritures.

Bowmore, lui, joue sur les couleurs et les illustrations. Les boites sont quasiment toutes décorées de dessins chatoyants. Pour exemple la boite de Bowmore 15 ans, cuvée Mariner, est ornée d'une belle représentation d'une barque de pécheur pris dans la tempête.

On retrouve cette inspiration sur quasiment toutes les boites.

Quant aux bouteilles, seules deux à ma connaissance sont munies d'étiquettes collées.
Le 8 ans, cuvée appelée Legend et le Cask Strength qui titre ses 56°. Les autres sont sérigraphiées. C'est à dire qu'on retrouve directement sur le verre toute ou partie de l'illustration figurant sur la boite. Le 12 ans par exemple reprend un médaillon représentant un vol de mouettes ou goélands sur la mer avec la côte où l'on devine la distillerie en arrière-plan.
Sur le 15 ans (mariner), l'illustration de la boite est reprise.

L'inspiration qui domine la création de ces dessins tire son origine des légendes écossaises, nombreuses et envoûtantes, qui sont de tradition principalement orale.
L'écran de veille dont je parlais plus haut en est grandement inspiré et est empreint de tous leurs mystères.

Le seul souci pour ceux qui trouveront ces boites et bouteilles d'une rare élégance sera de se résoudre à les jeter une fois vides. On a tendance à vouloir toutes les garder. Votre douce et tendre, qui ne comprendra pas votre sens esthétique soudain aiguisé, vous maudira quand il s'agira de faire les poussières !!!
A moins que vous ne vous y atteliez...


Après cette partie dédiée au design du contenant, parlons maintenant du contenu

Couleur
Pour l'ensemble des crûs Bowmore, une couleur caramel plus ou moins prononcée dominera.
Du plus clair, le 8 ans, au plus foncé, le Darkest, toute la gamme des couleurs miel ou caramel clair à foncé y est déclinée. Pour ma part, j'aime ces Islay colorés annonciateurs de goûts et arômes superbes et complexes.

Arômes
D'une manière générale, concernant les arômes dégagés par les Bowmore, on retrouvera toujours d'une façon plus ou moins marquée là encore, les fragrances tourbées, boisées, de caramel et d'iode avec une pointe florale ou fruitée.

L'attaque en bouche
Elle est, dirais-je, vivifiante ! Ils ont du caractère et vous le font savoir rapidement. La rondeur ou la souplesse des plus anciens est plus appréciable selon moi que les attaques parfois fougueuses (Legend) des plus jeunes.

Les goûts de fumé et de tourbe se dévoilent à votre palais endormi d'entrée de jeu tandis que les 40 ou 43° du bel étalon écossais finissent de lui rappeler son bon souvenir. Un ton sucré, caractérisé par le caramel, et les embruns salés (bouquet d'iode et d'algues) viennent ensuite. Puis se développent pour les plus aboutis les parfums finaux de fruits ou floraux.
L'impression générale donne, pour les plus vieux, une impression de rondeur. Le breuvage semble sirupeux et vous dépose un agréable voile sur vos papilles. L'impression perdure avec là encore l'âge du trésor choisi.

La finale
Elle dépendra en grande partie des crûs testés par vos papilles désormais complètement réveillées.
Pour le Legend et le 10 ans, elle sera courte et largement axée sur la puissance du feu de leur jeunesse. L'impression d'alcool persite et couvre, selon moi, le développement des senteurs finales.
La finale du 12 ans devient intéressante d'autant qu'on commence à entrer dans la gamme qui offre les produits les plus aboutis. Caractérisée par le caramel, la tourbe et les notes fruitées, sa durée permet d'emporter avec vous une part de votre festin liquide bien après avoir rangé la bouteille.
Ce trait de caractère va en s'amplifiant pour les crûs supérieurs en âge ou en degré alcoolique.


Mes impressions pour finir

Moins puissants que Lagavulin, les Bowmore sont peut-être plus accessibles au palais des amateurs profanes de whisky.
Attention, ce ne sont quand même pas des enfants de cœur.
Plus encore que les parfums de l'île qui les fait naître, ils en assument aussi toute la rudesse. Une poigne de fer dans un gant de velours. Leur puissance est plus progressive et les goûts sont un peu moins prononcés que pour Lagavulin.
Les Bowmore constituent pour moi une belle tentative d'approche des plus grands. Encore qu'ils sont eux mêmes des grands parmi les grands. A ce stade d'excellence, il devient en effet de dire avec certitude lequel est le meilleur, d'autant que "mon meilleur à moi" ne sera sans doute pas "votre meilleur à vous".

Pour l'entrée dans la famille Bowmore, je vous conseillerai d'éviter le Legend. Produit d'appel de la gamme, il est d'une attaque violente et son degré d'alcool non encore assez tempérée par l'âge risque de vous agresser. Préférez lui au moins le 10 ans. Personnellement, je ne saurai trop vous engager à commencer par le 12 ans pour découvrir les Bowmore. Certes d'un prix un peu plus élevé (compter environ 25-30 euros la bouteilles de 70 cl)


Conseils de dégustation

Réservez sinon le Legend (8 ans) et le 10 ans à l'apéritif. Leur nature un peu trop "sauvage" dès l'attaque en bouche n'en font pas pour moi des whiskies destinés à une consommation en tant que digestif.

Pour les plus élaborés, il est en revanche à craindre que leur richesse ne sature votre palais avant un repas s'ils sont pris comme apéritif. Dans tous les cas, le Cask Strenght (56°) et le Darkest à tout le moins ne seront pris que dans le cadre d'une fin de soirée ou d'après midi à l'issue d'un bon repas. Mon avis va également dans ce sens pour les 15-17 ans et au-delà.

Pourquoi, pour les fumeurs (ce n'est pas mon cas...), ne pas l'accompagner d'un cigare. C'est une recommandation qu'on retrouve souvent chez les amateurs.

Il peut paraître aussi intéressant de les couper de quelques gouttes d'eau de source pour en exhaler encore davantage tout le bouquet.
Pour moi, fou que je suis, je ne les bois que purs sans autre artifice que de réchauffer doucement mon verre entre mes mains et en l'aérant tranquillement en donnant au dit verre un léger mouvement de rotation. Comme on le fait d'un vin de grande classe.
C'est comme ça que je les préfère.

Résumons
Le 8 ans 40° Legend Apéritif
Le 10 ans 40° Apéritif
Le 12 ans 40° Apéritif et/ou digestif
Le 15 ans 43° Mariner Digestif ou fin de soirée
Le 17 ans 43° Digestif ou fin de soirée
Le 21 ans 43° Digestif ou fin de soirée
Le Darkest 43° Digestif ou fin de soirée
Le Cask Strenght 56° Digestif : ce qu'on peut boire ou bien manger derrière ne représente quasiment plus aucun intérêt gustatif tant il est puissant et complexe.

Voilà, j'espère vous avoir aidé dans votre éventuelle recherche d'un excellent whisky (à offrir, pourquoi pas) ou vous avoir fait découvrir autre chose que les pauvres productions de moyenne qualité tout juste bonnes à aromatiser le coca-cola ou tout autre adjuvant de votre choix...
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Re: Bowmore
Posté par jpwankenobi le 20/08/2004 07:50:39
Bon, il faut peut-être rester sérieux deux secondes. Sur un site ou parmi les 20 premiers avis figurent au moins trois ou quatre à la limite du porno sur des sujets ineptes, comme comment augmenter la taille de son pénis, accessibles à tous, mineur ou pas, il serait temps d'arrêter de se voiler la face parce qu'un avis sur une ligne de whiskies est publié. D'autant que cela ne traite pas des trucs à gerber que certains doivent bien connaître à l'occasion de soirées étudiantes ou autres. Alors, les puritains, basta!
Re: Bowmore
Posté par splif103 le 20/08/2004 07:50:39
"L'abus d'alcool est dangereux pour la santé"
Il suffisait de le dire...
Re: Bowmore
Posté par valko1 le 20/08/2004 07:50:39
Enfin une utilité à ce site. Moi qui ne savais quoi offrir de nouveau à mon amateur de whisky de mari, voilà que tu me donnes d'emblée un vaste choix dans une même marque de whisky. Etonnant et complet, un vrai guide de dégustation, bravo.
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Publié le 10 juin 2003
Modifié le 10 juin 2003
Lu 1 898 fois

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