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Histoires extraordinaires d'Edgar Poe

La philosophie selon l'Amérique...


C’est bien au XIXe siècle que la littérature française connaît une fulgurante avancée dans la poésie avec la naissance d’un certain Charles Baudelaire, un des plus grands poète de ce beau pays... C’est sous la plume de cet homme que le premier recueil d’Edgar Allan Poe intitulé “Histoires extraordinaires” sera traduit de l’anglais.

Edgar Poe est né un 19 janvier de l’an 1809 à Boston de parents comédiens. Orphelin dés l’âge de deux ans, celui-ci est adopté par John Allan, un négociant en tabac. Il entreprend ses premiers études en 1820 à Richemond après une petite enfance passé en Grande-Bretagne. Puis, six ans plus tard, il entre à l’université de Virginie. C’est à partir de 1827 que cet écrivain se met à écrire des nouvelles qui seront, bien plus tard, connues mondialement. Il trouve emploi dans un journal, “The saturday Courier”, ses nouvelles commencent à rafler tous les récompenses de concours. Il trouvera par la suite du travail dans d’autres journaux où il acquiert progressivement un niveau bien haut dans le journalisme, tout en poursuivant la rédaction de nouvelles.
C’est en 1848, alors que le personnage commence à se faire connaître en France, que les crises d’alcoolisme et de dépression commencent à avoir raison de lui.
Une petite année plus tard, plus précisément le 7 octobre 1749, Poe est trouvé sans connaissance à Baltimore... la réanimation sera impossible.

C’est bien plus tard, en 1956, que Charles Baudelaire traduit certaines de ses nouvelles et les regroupe par thèmes dans le premier recueil de Poe : “Histoires extraordinaires”.
Jusqu’en 1902, seront traduits et publiés les oeuvres de Poe regroupées dans des recueils connus à ce jour mondialement.

“Histoires extraordinaires” est un regroupement de 13 nouvelles allant de 9 à 53 pages, la totalité faisant précisément 282 pages (dans mon édition).
La structure adoptée par Baudelaire pour le choix de l’ordre des nouvelles n’a pas été prise au hasard. On sent un regroupement par thèmes, commençant par les affaires de détectives, Baudelaire a choisit d’achever le recueil par une courte nouvelle narrant une histoire Moyen Ageuse. Les nouvelles sont associées deux par deux, traitant en règle générale en duo une idée bien précise. Mon explication sur ces nouvelles sera axé sur chaque duo, vous facilitant ainsi la compréhension de la structure adoptée.

Notre aventure débutera donc avec “Double assassinat dans la rue Morgue” et avec “La lettre volée”.
Ces deux nouvelles mettent en scène un détective résolvant crimes, alors que personne n’arrive à trouver le moindre indice quant à l’affaire étudiée. Chaque nouvelle est divisée en deux parties. La première, très courte, présente l’histoire au travers de l’oeil d’un narrateur ne connaissant que les faits que l’on a bien voulu lui montrer. A ce stade, l’énigme reste bien confuse dans l’esprit du lecteur, puisque l’aventure s’achève sans que vous ayez pu deviner qui tirait quelles ficelles. La seconde partie s’amorce directement à fin de la première, sans transition. De contenance bien plus volumineuse, le détective explique au narrateur comment il s’y est pris pour résoudre l’énigme... ces partie-ci sont l’occasion pour l’auteur d’insérer quelques débats philosophiques, assez difficiles à comprendre à la première lecture, dois-je avouer.

Les amateurs de chasse au trésor ne seront pas déçus par la deuxième nouvelle s’intitulant “Le scarabée d’or” et à laquelle, je n’ai su trouver de nouvelle jumelle... elle est unique !
Celle-ci est de loin l’une de mes préférées. Poe a du passer un temps fou à la rédiger. Je m’explique : Adoptant approximativement la même structure que les deux précédentes, M. William Legrand, le chasseur de trésor a du, dans la seconde partie de la nouvelle, expliquer dans les détails la manière dont il s’y est pris afin de découvrir ce fameux trésor.
Poe s’est réellement creusé pour trouver une énigme, je dois dire, sans solution apparente... telle celle-ci plonge dans la complexité. Je ne pense sincèrement pas que qui que se soit d’autre que son auteur puisse déduire de l’énigme l’endroit précis de l’enfuissement du trésor.

Après un tel début, personne ne pourrait penser à ce que la suite du recueil se détériore dans son contenu. Et pourtant, “Le canard au ballon”, suivie de “Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall” sont une réelle abomination en ce qui concerne la logique humaine.
Ces deux histoires retracent l’aventure d’un certain Hans Pfaall nommé précédemment. Celui-ci a construit avec l’aide de sa dévouée femme un ballon gonflé avec un gaz à densité inférieure à celle de l’air, ayant la prétention de l’envoyer sur la Lune. “Le canard au ballon” est une ennuyeuse description de ce ballon, nouvelle tirée en longueur sur 16 pages affreuses...
Qui aurait cru que l’on pouvait atteindre la Lune avec un ballon gonflable ? Allez voir raconter cela à la NASA...

L’aventure se poursuit avec le thème de la mer, dans “Manuscrit trouvé dans une certaine bouteille” suivit de “Une descente dans le Maelstrom”. Bien que légèrement ennuyeuses, ces deux nouvelles ont su m’intriguer quant à la rédaction dont elles ont bénificiées. Le manuscrit n’est pas l’objet de la première histoire ... en fait, le narrateur nous raconte une histoire, cette histoire étant en fait la lettre. La seconde nouvelle met en scène un narrateur à qui un vieillard raconte sa descente dans le maelstrom, un tourbillon marin... et devinez quoi.... il en est ressortit vivant ! Rien de très passionnant !

Les trois nouvelles suivantes, soit “La vérité sur le cas de M. Valdemar”, “Révélation magnétique” et finalement “Les souvenirs de M. A. Bedloe”, ont données à Poe une irrésistible envie de relancer un débat philosophique traitant cette fois-ci du magnétisme comme remède de guérison.
J’ai bien apprécié “Révélation magnétique” qui met en scène un homme magnétisé qui soit-disant serait dans l’état mortel. Il raconte au magnétiseur en temps réel ce qu’il voit et ressent. Finalement, vers la fin de la nouvelle, j’en suis arrivé au point de lire que dans l’au-delà, tout est divisé en deux... d’un côté la matière, et de l’autre l’esprit.c’est très certainement un débat philosophique qui ne trouvera réponse qu’après la mort.. les voies du ciel sont impénétrables...

“Morella”, ainsi que “Ligeia” sont la première apparition de femmes en tant qu’axe principal de la nouvelle dans le recueil. L’importance de ces femmes est bien montrée par les titres éponymes... En effet, Le narrateur était à chaque fois l’amant de la femme, qui meurt au cours de l’histoire. Après cette tragique mort, le narrateur ne cesse de décrire la femme disparue dans le plus bel éloge à la féminité que je n’ai certainement jamais lu. Mais bien vite, le narrateur est attiré par une autre femme... qui meurt elle également. Les toutes dernières lignes de ces deux nouvelles sont les plus belles que j’ai lues dans “histoires extraordinaires”... elle laissent à chaque fois croire que la seconde femme aimée était en fait la même que la première. Ces illusions que se fait le narrateur sont dues à sa consommation exécive en opium, drogue hallucinogène.
c’est bien là, le plus beau duo du recueil.

La toute dernière nouvelle, “Metzengerstein”, est elle également unique et je n’ai su trouver aucune analogie avec une quelconque autre nouvelle du livre.
Cette histoire se passe au temps du Moyen Âge et retrace l’histoire de barons se battant afin de préserver leur domaine.
Cette ultime nouvelle n’a pas su attirer ma sympathie... la raison, je ne la connais pas, il n’y a peut-être pas la quantité d’action attendu dans ce genre de nouvelle.


“Histoires extraordinaires” n’est finalement à mes yeux qu’un livre que j’ai été contraint à lire en vue de mon prochain bac. Si j’avais de mon initiative commencé à lire une telle oeuvre, je me serais arrêté bien avant la fin. Le style est de qualité, je n’oserais dire le contraire lorsque je vois les auteurs à l’origine de ce livre, mais les sujets traités sont omme le nom l’indique extraordinaires... et parfois bien de trop...
De plus, il manque vraiment un narrateur ayant des sentiments. Le “je” utilisé dans chaque nouvelle n’est pas justifié. Poe aurait mieux fait d’écrire ses nouvelles dans une focalisation externe à la troisième personne.
La narrateur tient le rôle d’un véritable parasite, il n’a pas sa place, il sert uniquement de témoin afin de transmettre l’histoire au lecteur.
Toute la philosophie explorée dans cette oeuvre peut-être un avantage comme un inconvénient, cela dépend simplement de ce que vous recherchez. Poe est, dans ce domaine, allé assez loin, ce qui peut être source de culture... à vous de vous faire votre opinion à ce sujet.


Baudelaire avait bien raison en affirmant que ces nouvelles sont extraordinaires. Un homme atteint la lune, un autre se frotte à l’alchimie (en y arrivant), les morts réapparaissent pour traîner les vivants au tombeau...
Edgar Allan Poe était un homme fasciné par le rêve, la métaphysique, le spiritisme mais aussi par la science.
Il a su démontrer que l’homme est sans cesse à la fois homicide et suicide, assassin et bourreau....

Merci de votre lecture... 
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Re: Histoires extraordinaires d'Edgar Poe
Posté par head*ache le 20/08/2004 07:49:07
Traduit de l'américain par C.Baudelaire si je ne m'abuse
Et reprit par R Bradebury dans ses " chroniques martiennes"

magnifiques
Re: Histoires extraordinaires d'Edgar Poe
Posté par arthak le 20/08/2004 07:49:07
Effectivement, Alan Edgar Poe est consideré comme un des meilleurs ecrivain fantastique de sont siecle avec notament Herbert georges Wells (l'homme invisible) et Jules vernes (Les gros pavés).
Re: Histoires extraordinaires d'Edgar Poe
Posté par le 20/08/2004 07:49:07
c'est juste dommage que tu ne te sois pas assez bien relu (les dates au début de l'article, c'est pas très pro!! ;)
Re: Histoires extraordinaires d'Edgar Poe
Posté par opus magis le 20/08/2004 07:49:07
J'espère que ton article aura le mérite d'attirer l'attention des lecteurs sur un écrivain unique qui a laissé une trace indélébile dans la littérature, policière et fantastique notamment. J'avoue préférer le deuxième volume "Nouvelles Histoires Extraordinaires" qui est absolument sublime, des nouvelles comme "William Wilson", "Le masque de la mort rouge" ou "La chute de la Maison Ucher" ont marqué en lettre de sang la littérature anglo-saxonne et bien des auteurs fantastiques n'auraient pas été ce qu'ils furent sans Poe. Un conseil si je peux me permettre, attèle toi à la lecture de cet ouvrage et tu ne verras plus Poe de la même façon.
Je diverge cependant avec certains de tes avis, notamment la nouvelle "Metzengerstein" qui est absolument flamboyante, fascinante et ne souffre à mon avis d'aucune lacune scénaristique. Et dire que ces nouvelles sont "bien trop extraordinaires" est réducteur et profondément injuste! Ne lui fait pas un procès hâtif, l'absence de sentiments n'est elle pas contrebalancé avec maestria dans ces deux poignantes et troublantes nouvelles que sont Ligeia et Morella?
Je pense humblement que le défi insensé qu'a su relever Poe est d'avoir montré que la logique scientifique la plus rigoureuse peut mener à l'extraordinaire, au fantastique. Même si ce constat est bien réducteur face à la richesse et à la variété peu commune des œuvres de Poe, il n'en demeure pas moins que l'on sort de certains de ses écrits lessivé et fasciné devant un tel esprit scientifique doublé d'une imagination cauchemardesque et d'un humour noir sans pareil!
En tout cas merci à toi pour cet exposé où tu as très bien saisi le fil conducteur des œuvres d'Edgar Allan Poe même si à l'instar de Proust on ne peut critiquer l'une sans connaître les autres. Une époque où les Etats Unis étaient alors bien loin de la Happy End, on en deviendrait presque nostalgique ;o)
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Publié le 18 janvier 2003
Modifié le 18 janvier 2003
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