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L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie

C'était en cours de sport, on a dû courir 5 minutes en endurance et on a souffert. Vous allez me dire que ce n'est rien 5 minutes, et c'est vrai. Sauf quand on n'a aucun entraînement, depuis longtemps. On a morflé je peux vous le dire...


On s'attendait au pire. On a pas été déçus. On était tous prêts, chacun à sa manière, moi j'avais pris une double dose de magnésium, et je m'étais coupé les ongles de pied, pour pas avoir mal, ou pas trop mal... Je la sentais pas bien, cette journée; je le savais, qu'on allait morfler, qu'on allait s'exploser comme des malades, et je me disais qu'il fallait que je sois forte... Je devais supporter cette pénible épreuve.
On essayait de garder le moral, avec les copines on discutait, on riait même, malgré l'angoisse qui nous serrait le ventre. La prof est passée à côté de nous et elle nous a sorti un "Vous avez l'air en forme pour l'endurance !" ponctué par des gémissements et des soupirs dont ce n'était que le début.

Nous nous sommes dirigés vers le stade comme vers le peloton d'éxécution. Tam, tam, taratatam... On s'est étiré "pour pas avoir de courbatures", comme elle dit, la prof. Moi, je sais que c'est les étirements qui me donnent des courbatures...

Ensuite, on s'est tous mis au départ. On s'est souhaité bonne chance, bon courage, et puis PSIIIIIIIT !!! C'est parti. On court. On a 5 minutes devant nous. C'est pas si terrible après tout, on est pas si mal. Avec une fille, on a bien rigolé, on a imité quelqu'un qui était essoufflé, qui souffre, juste pour rire, sans savoir que 5 minutes plus tard, on allait être dans cet état. On a ri. On a tellement ri qu'à la moitié du 1er tour, on était déjà épuisées. Mais on a continué à courir, tant bien que mal. Premier tour "1minute 25, bougez-vous un peu !", on a poussé nos jambes déjà douloureuses, 2ème tour "3minutes 02" ouais, d'après les quelques calculs que mon cerveau embrumé me permettaient de faire, il restait 2 minutes, en traînant un peu (ce qui ne serait pas très dur), on n'aurait plus qu'un tour à faire. Je courais, en me cramponnant à cet espoir. La moitié du tour, les trois quarts du tour, j'y suis presque. Je suis presque soulagée, malgré mes jambes lourdes, lourdes, lourdes... Je peux à peine les lever, elles pèsent une tonne. Je finis le tour, enfin : "4minutes 30 !" oh non !!! On en a encore pour 30 secondes ! Bon, d'accord, je continue. Je regardais ma montre, 25 secondes, 20secondes, j'ai mal, 15 secondes, les derniers mètres sont les plus durs, 10 secondes, 10 secondes de la fin, 10 secondes du bonheur... 5 secondes, allez, 1 pas, 2 pas, 3 pas, PSIIIIT !!! Le ciel redevient bleu, les oiseaux brillent, le soleil chante... non c'est pas ça... m'en fous... Je suis au milieu du stade, je reviens en marchant, ou plutôt en me traînant vers LE muret où tout le monde est assis.
Je pose mes fesses. Un véritable soulagement, le bonheur. J'étends les 2 trucs qui me servent de jambes. Je suis bien. "Prenez votre pouls !" Tout ce que vous voulez. Je pourrais chanter tout un opéra si vous me laissez rester assise. "Top !" 1, 2, j'ai du mal à suivre mon pouls, il va trop vite 10, 11 allez, on continue, 22, 23, ça pulse, 32, 33 "Stop !" Si vous avez entre 30 et 35, c'est bien, vous êtes en forme. En forme ! Doux euphémisme pour une bande de chaudières sur pattes. Je pris le temps de regarder mes amis dans la douleur. Rouges, essoufflés, explosés. C'est déjà ça, je ne suis pas la seule. Et puis après on a dit le nombre de tours qu'on a faits "moi 3- moi 3, 5- moi 4 - moi 4, 5 - moi 3, 75 - moi 3, 5... " on s'en fout, on veut dormir. Maintenant, on prend le pouls au repos "Top !" je le sens plus, il est trop faible, 1, 2, je sais pas ça doit faire 4,... "Stop !" Je vois pas, j'en sens 15 mais les autres en ont 26, je comprends pas, je m'en fous, lâchez-moi, je veux dormir. "Bon, c'est reparti !" Qu'elle nous annonce, la prof, avec un grand sourire de sadique. Encore ? Je ne suis plus là, le stade devient flou. Encore ? Je ne peux pas.
PSIIIT !!! On se lance, mes jambes m'infligent une torture indescriptible. Et cette fois-ci, c'est comme la dernière fois mais en pire. Je sens un point de côté. Comme si j'en avais besoin en plus du reste ! Je fais 3 tours et demie, comme avant. Je regarde les autres. On souffle tous comme des phoques, à part les quelques habitués. On souffre ensemble, c'est comme si on était unis tout d'un coup... On a au moins la douleur en commun. Le coup de sifflet sonne comme une douce musique à mes oreilles. Je n'ai pas la force de me rendre jusqu'au muret. Je m'arrête, je souffle. Un pas, un autre. J'arrive et je m'assois. Je ne suis plus là, foutez-moi la paix. Je veux rêver de mon lit, à ce moment-là, je veux même l'épouser. On souffle toujours, la prof exulte. Elle doit être un peu psychopathe celle-là. Elle fait un grand sourire "Cette fois, c'est 3 minutes !" Quoi ?"Il faut vous préparer, bientôt, vous ferez 20 minutes " 20 minutes. Je n'ose même pas y penser. Tout le monde se prépare à carburer pendant les 3 minutes. Moi aussi. Comme une conne, je me lance à toute vitesse. De toute façon, je ne sens plus mes jambes. Je cours c'est tout. Mais comme une conne, je vois aussi que mes jambes sont de retour et qu'elles me font assez mal pour compenser. Je me traîne, comme une loque, je lance mes jambes, 1, 2 allez on y va. Ca fait mal, ça arrache, ça torture. Je suffoque, la bouche grande ouverte. Je vais choper une crève. Tant pis. Tant mieux. Comme ça, adieu le sport. "Allez, il reste 20 secondes ", je fais un dernier effort, je ne respire plus maintenant. PSIIIT !"c'est fini pour aujourd'hui" elle a presque l'air déçu.

Je comprends pourquoi mes jambes n'ont pas de bouche : on deviendrait sourd, à les entendre crier. Tout il est beau. Je ne pense qu'à mon lit. Je me fous de la prof qui rigole en nous regardant nous tordre de douleur, je me fous du principal-adjoint qui nous dit "je parie que vous sortez d'EPS !" il est c... lui ! Ca se voit pas à notre tronche ? Et puis la prof de latin qui dit qu'elle aime l'endurance, elle est maso. Je m'en fous. Je sais juste que j'ai mal aux jambes et que ça va durer pendant 5 jours. C'est fini. Jusqu'à la semaine prochaine...


Je sais que vous allez trouver que j'en fais beaucoup pour pas grand-chose, mais je vous assure que j'ai souffert cette fois-ci, mais moins les suivantes. Plutôt que de vous révolter contre les faibles comme moi, parlez-moi del'aspect littéraire du texte, et dites-moi si vous avec apprécié !
Merci d'avoir lu et à bientôt !
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Re: L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie
Posté par tinytortue le 20/08/2004 07:53:37
slt!ba moi cette année j'ai eu cycle endurance où il fallait courir 20 min et la première fois j'ai fait n'importe quoi!mais la deuxième séance j'ai réussi à bien respirer et c'était cool!après j'ai pris goût à la course et cela m'a redonné confiance en moi car je réussissais à le faire!maintenant ça me manque de ne plus faire mes 20 min de course!
Re: L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie
Posté par hilts le 20/08/2004 07:53:36
T'aurais pas fais les champ departementaux par hasard??
Jles ai fais aussi, ceux de Paris en junior (6,5km), et ce qui est clair, c que c'était crevant...mais bien qt meme...:-)
Re: L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie
Posté par lysou38 le 20/08/2004 07:53:36
là je reviens d'un cross, un vrai, lol
avec de la boue, des montées, des troncs d'arbres, des descentes glissantes.........
et ça fait........... du bien ! ! !
Re: L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie
Posté par tys le 20/08/2004 07:53:36
bon c'est vrai que courir 5 minutes c'est pas la mort mais en ce qui concerne la façon de raconter ton périples chapeau. j'ai eu l'impression de courir à ta place a+
Re: L'endurance, le jour où j'ai le plus souffert de ma vie
Posté par hilts le 20/08/2004 07:53:36
Et ben...je vois pas comment on ne peut pas aimer courir...de plus, 5mn, c trois fois rien...Perso g tjrs aimé courir comme ça à l'école, résultat, 20 au Bac ds l'epreuve du 3*500m :-), et sans entrainement specifique, il suffit juste de vraiment courir à l'ecole et c bon...Sinon, essaie les footings, jaimais pas trop ça au debut de courir autant, puis finalement je m'y suis mis cette année, et ça passe sans pblem...
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Publié le 03 décembre 2003
Modifié le 03 décembre 2003
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