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Putain, putain...

Putain... Tu planes ? Elle vole. Merde... Elle est bonne elle ? Non. Regarde mes nuages... Pleut, pleut. Il est amoureux de toi, le pauvre quoi... Le pauvre quoi... Comme si c'était de toi... Elle porte un string elle non ?


Wahh... Elle est bonne
Hé, tu t'envoles. Tu planes.
Parle, tais toi. Tais toi.
Putain je l'aime putain. Non même pas...
Oh une vache, j'ai faim.
Méchant, méchant... On s'entraîne.
Je m'aime.


Il fait noir ... Il fait noir ... Est ce un rêve que je vis là ?...
Tends ta main ... Prends la mienne ...
Je ne me sens plus, je ne sens plus mon corps, je ne vois que mes pensées. La musique rythme mon cœur ... Moi qui ne lui avais jamais prêté d'importance ...
Tu as mal pour tous ces avortés ... Tout ce que tu n'as pu engendrer ... Comment tout garder en soi, enfoui ... Ca remonte, ça remonte, ça déborde, tu rêves ...
Tu lui tapes la tête par terre, que vas tu faire ? Qu'est ce que ça va changer ? Au moins t'auras plus peur, oui.
Au moins ça ... Mais maman elle est où ... Et tu vas faire quoi de tous ces restes de cadavres, hein ? Tu vas en faire quoi ?
Et le compteur ... C'est quoi ?... Tu en as fait courir trop, ils ont trop couru.
Tu veux les tuer ? Tu veux les enlever ?
Tous des larves, tous... Tous tu vas les écraser.
Pourquoi ils vivent ? Hein ? Qui leur en a donné le droit ?
Est ce qu'il ont le droit de chialer aussi ? Est ce qu'ils savent au moins qu'ils ne valent rien ?
Maman ... Elle m'a planté une fourchette dans la main. Toi tu m'as sorti la cravache.
Tu vas mourir, tu vas mourir.
J'te prend ton stylo, j'espère pour toi que t'es d'accord. Je te demande pas ton avis.
Tiens prends ma feuille, tiens prends ma trousse.
Tu sais ce qu'elle m'a offert ma mère pour noël ? Six stylo bic, et ils marchent pas bien ... Dessine moi un mouton ...
Tu sais ce que moi je vais t'offrir ? Un seul stylo, et il marchera.
J'aime personne, personne me mérite, personne tu comprends ça ?
Non, je plaisante ... Non tu ne plaisantes pas.
J'ai envie de boire, de boire. Je veux être le roi, le roi, et me taper toutes les femmes du royaume qui sont bonnes.
Moi je veux pas être roi, j'ai pas encore envie de mourir.
Louis XIV n'est pas mort.
Il a bien travaillé, travaille toi, tu vas devenir quoi ?
Cadre à Mac Do', c'est d'la carrière ça.
A Monaco ?
Non, en banlieue, c'est là où est l'avenir.
La méthode, la méthode !
Putain... Elle va me foutre dehors. A dix huit ans, il faut que je parte, elle va avoir le pouvoir sur moi. Il va falloir que je me casse.
Pourquoi tu passes pas ton code ?
Pour faire la conduite accompagnée il faut être accompagné.
Petit con.
Je vais devenir dictateur du Kazakhstan et tuer tous les turcs, tous les bretons et tous les portugais.
On est dans l'avion, et tu es orphelin, et tu es arménien, moi j'ai choisi la vie de Bohème, elle m'a enlevée alors que je sortais de chez l'amour, et on est dans l'avion. On jette les bijoux que personne ne porte plus par le hublot, pour les pauvres d'en bas. Tu parles français, et tu glisses des mots arméniens. Tu as appris à lire tout seul. Moi je pense à Ambléia qui est dans une cale, d'un bateau. Elle est noire, et elle est en 1700 environ, c'est une esclave.
On se demande ce qu'on va faire. On passe par partout dans le monde, et dans l'avion il y a quelques personnes qu'on a connues dans une autre vie. On se demande ce qu'on fera quand on atterrira. Est ce qu'on va travailler ? Oui. On va aller vivre à l'hôtel, et tu pourras devenir maître du monde, tandis que moi je serai libre.
On doit faire une escale aux Etats Unis, on atterrit sur l'autoroute, la roue droite de l'avion explose à l'atterrissage. On est morts tous les deux.
Réveille toi, merde réveille toi ! Ce n'est qu'un cauchemar.
Tu pleures. Maman... Maman. Elle est étendue. Elle ne bouge plus. Tu hurles. Tu n'es encore qu'un bébé, et maman à voulu se suicider. Maman... Maman ...
Elle étendue sur son lit, et toi tu es dans ton berceau. Tu as faim, tu as peur, tu es seul. Personne, il n'y a personne, et maman se vide.
Arrête, arrête, ce n'est qu'un mauvais rêve ... Réveille toi, réveille toi, s'il te plait ... Est ce que tu entends le vent ?
Tu ouvres les yeux, qu'est ce qu'il se passe ? Mal... Mal ... Mes yeux, ils brûlent. Tu étouffes, il y a le feu. Les pompiers, ils t'avaient dit d'aller tout éteindre, d'aller fermer les disjoncteurs dans la cave. Où est maman ? Pas là. Tu ne vas pas brûler.
Tes yeux te brûlent. C'est fini, la fumée tu es allergique. Tu as eu peur. Peur. Peur... Quand on a pas même dix ans, on a pas envie de brûler.
Ta peau, ça fait mal, et ta gorge, t'as envie de vomir, de vomir.
Reviens ! Reviens !
Tu rentres de l'école. Tu rentres dans ta chambre. Rouge. Rouge. Tu connais la couleur du sang. Maman veut te la montrer encore une fois. Maman tu es ... Qu'est ce que tu fais.
Maman tu es ridicule. Maman a fusionné avec un couteau, tant et si bien, qu'il n'arrive même pas à la tuer. Il y a du sang partout sur ton lit. Est ce que ce soir tu vas dormir dedans ?
Aide moi... Aide moi ... Je regarde, j'entend. Qu'est ce qu'il se passe.
Je ne mourrai jamais. Jamais.
Papa. Aïe.
Chaque pas est calculé. Tout. Tout. Rien n'est imprévu. Rien ne changera. Chaque minute, chaque parcelle de l'air que je respire, il le domine.
Réveille moi... Réveille moi.
Je me réveille. J'ai six ans. Maman, maman, j'ai peur... Mais jamais je ne te le dirai.
Il fait noir, et je suffoque.
Il est minuit, et ça fait trois heures qu'ils sont là, dans ma chambre. Ils me regardent. Ils veulent me tuer. D'ailleurs toi aussi, toi aussi tu veux me tuer.
Ils brillent, je tremble, je m'étouffe. J'ai envie de voir les étoiles.
Je t'en prie viens me sauver, viens m'aider.
Je vais mourir, non, non, je ne veux pas. Je ne veux pas m'endormir, parce que dans mes rêves ils font ce qu'ils veulent. Je vais encore mourir, je vais encore souffrir, comme chaque nuit.
Pauvres Hommes, les pauvres, qu'ils souffrent.
J'ai peur. Ils vont venir m'assassiner. Pourquoi est ce que vous me regardez tout le temps ? Pourquoi ?...
Maman. Tu veux me tuer. Maman, il fait froid. Tu as toujours dit m'aimer. Parce que tu m'aimes. Tu n'es pas comme elle.
Il fait froid. Je suis dans un cimetière. J'ai couru. Il fait froid. Il fait verdâtre. Ambiance glauque, grise, je suis dans un cimetière. Je vais mourir. Je suis dans un cimetière, devant la tombe de Molière. C'est un théâtre, monté dans le vide. On voit les planches de bois, et sur les côtés comme dans le fond, il y a des rideaux dont le rouge contraste avec le glauque.
Ca fait peur. Sur scène il n'y a presque rien. C'est abandonné. Il y a une urne funéraire.
Réveille toi Molière n'a pas eu de tombe. Tu es morte. Comme à chaque fois.
Non pas cette fois, pas dans celui ci. On t'as sauvée. Mais les autres, ceux qui t'ont sauvée, ils sont restés là bas. Ils hurlent, tu les entends hein ? Elle... Elle les torture. Ils ont mal.
Je peux pas les laisser, je peux pas. Quitte à crever, merde. Merde... Je peux pas vivre avec ça sur la conscience.
Ils m'ont sauvée. Ils hurlent...
Arrête... Arrête... Faites la arrêter...
J'ai pas le choix. Il faut que j'y aille.
Et comme d'habitude j'y suis morte, et les autres avec.
Mon coeur se serre. Ils ont eu très mal, très mal. Pour eux, j'aurais tout fait, et je les ai sauvés : en mourant je les ai emportés.
Je n'ai plus peur, plus peur de mourir, je n'ai plus peur de rien.
Mais moi je n'ai envie de rien non plus.
On est deux. On est deux.
Non pars pas.
Je pars.
Ah...
Fais pas cette tête là. Imagine si on avait une colocation.
Oh le bordel.
Je finirai par me taper les filles que tu ramènerais.
T'es folle.
Putain ... Putain ... Merde.
J'me les taperai ptêtre à force de t'voir en ramener.
T'es folle toi... Vas y on y va.
Pars pas.
Pars pas...
Putain... Putain...
L'auteur : Et un point Dans ta gueule.
33 ans, Paris (France).
Publié le 09 mars 2007
Modifié le 11 février 2007
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