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Paroles de L'amérique est à moi

Interprétées par Yann-Gael Poncet Trio

Bienvenue sur mes terres, homme blanc, main de fer,
Ici, pas besoin de velours, tout est coton, mon frère.
Porte tes yeux sur l'horizon, plus loin encore, où tu ne vois pas,
Le globe a trop d'inclinaison, mais jusqu'à la mer et au-delà,
Champs et forêts, bordels, prisons, chevaux et chiens, ports et marins,
Je suis John Jefferson Thomas, ici tout m'appartient.

En 1824, un Thomas venu d'Angleterre
Posait son paquetage sur le bord de la rivière.
Le Meschacebe deviendrait Mississippi,
Et le gaillard, maître du pays.
La couleur de sa peau en faisait un gagnant,
Bien qu'on ne sut jamais qui il fut sur l'autre continent.
De ses mains sans vergogne il tua tous les Indiens
Indignement nourris par une terre fertile dont il ne faisait rien.

Il fit venir d'un autre coin de l'océan, des hommes qui n'en étaient pas
vraiment.
Il fit bâtir des cathédrales de vent, pour honorer l'argent
Il eut une femme, il en eut dix, qu'importe, il eut des enfants.
Et voici que j'hérite après cinq générations,
De ce qui investi, devint des millions.
Aujourd'hui de sang froid, j'écris mon nom au sang chaud,
Et je crie : l'Amérique est à moi, l'Amérique est à moi, l'Amérique est à moi
. . . à moi !




Bienvenue mon ami, fait comme chez toi, assieds-toi.
As-tu faim ? As-tu froid ? Je vais remettre du bois.
Ce n'est jamais qu'une cabane, mais conviens-en, pour un noir, c'est mieux que
rien.
Quatre planches et deux tuiles, une pelle, une fourche, c'est ma prison du
quotidien.
Jack Thomas paie si mal, on en connaît la raison :
La sueur n'a jamais même collé un seul cheveu à son front.

Un jour de grand soleil, il y a bien longtemps,
Un trois mats depuis trois mois déjà dans les vents,
Ramenait parmi tant d'autres vivants enchaînés
Un homme sans nom dont je suis la lignée.
La couleur de sa peau en faisait un perdant,
Il fut prince toutefois, en d'autres terres, d'autres temps.
Ses mains étaient robustes, et son corps était sain,
Un miroir et deux peignes avait-il donc coûté . . . et il les valait bien.

Malgré les injures et le fouet, le crachat qui se mêle au sang,
Malgré l'abandon, l'ignorance, il trouva sa force dans le chant.
Il eut une femme, il n'en eut qu'une, bien sûr ils eurent des enfants,
Et voici que j'hérite après cinq générations,
D'une vie de silence, de labeur, et d'humiliation,
Aujourd'hui de sang froid, je commence le combat,
Et je crie : l'Amérique est à moi, l'Amérique est à moi, l'Amérique est à moi,
. . . a moi !




Dans l'établissement de Jack Thomas, au comptoir, un indien Choktow s'est assis.
Un mexicain payé au noir lui sert son whisky.

Il a le regard triste des vieux solitaires,
Et la gorge encore sèche d'avoir sans doute trop bu,
Le teint cireux d'un rat de bibliothèque
Que l'alcool a quand même rougi sur les pommettes.

Il dit :

L'homme rouge a le visage aride comme le sol des ancêtres
Qui sur ce territoire ont vu le soleil naître.
La couleur de leur peau en faisait des méchants,
Aux sources de la quiétude, ils s'abreuvaient pourtant.
Alors, vouloir déterminer à qui cette contrée appartient,
C'est aussi indécent que de se faire juge ou du mal ou du bien.

L'homme noir du servage affranchi ne l'est pas de sa haine.
Et comme un tatouage, sur lui, se lit la rage, indélébile et vaine.
Un souverain se meurt sans royaume et sans reine.

L'homme blanc a bien du mal a comprendre ses fautes.
La lune est belle, et comme elle, il brille de la lumière des autres.

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