Paroles de La paradeLa parade
On me dit bien heureux, bon vivant, bien portant,
Joyeux comme l'oisillon à son premier envol.
On me dit vertueux, honnête, bien pensant,
Droit comme un Douglas malgré l'inclinaison du sol.
On me dit sûr de moi et même un peu vantard,
Fier comme l'aigle qui de ses serres surprend la vie.
On me dit également beau comme il est rare,
Ce qui est rare est cher, ce qui m'est cher aussi.
Et puis, on me dit intelligent, passionné, passionnant,
Sauvage apprivoisé, comme un renard en cage.
On me dit n'importe qui, n'importe quoi,
Ma foi . . . pourvu que l'on y croit.
On me dit sorcier, on me dit prophète,
On me divise pour mieux me dire entier.
On me divinise . . .
Mais en vérité . . . en vérité . . .
Je suis triste à faire chialer le ciel,
Triste à attendrir les pierres.
N'avez-vous pas compris que de mes propres larmes,
Moi j'ai déjà rempli l'espace de vos mers ?
Et quand mon âme exulte, dans un élan de colère,
Alors de la terre aux astres jaillissent des éclairs
Qui fracturent votre ciel avant mes grondements de détresse,
Vous appelez cela orage, j'appelle ça faiblesse.
Et puis, . . . je suis humble comme un chêne en novembre,
Humble comme un cerf traqué.
Tout au fond de mon être est un étang glacé,
Où ne viennent se reposer que les bêtes blessées,
Où se fond la grisaille de ces mauvaises journées,
Sur lequel même les reflets de la lune n'envient l'humilité.
Mais à force de temps, même à vivre dans le noir,
Mais je ne vous apprends rien, on finit par y voir.
Et à force de temps, même à vivre dans le noir,
Mais je ne vous apprends rien, on finit par y voir.
Et à force de temps, même à vivre dans le noir,
Mais je ne vous apprends rien, on finit par y voir. |
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