Quand les deux coéquipiers britanniques de l'équipe Sky, Bradley Wiggins et Christopher Froome, s'échauffaient sur leur home-trainers a quelques minutes de s'élancer pour les 41,5 km qui les séparaient de Besançon, on aurait cru voir des frères jumeaux, même coiffure, même morphologie grande et mince, même allure sur le vélo. Il se pourrait même que les deux compères se ressemblent d'un point de vue. Pourtant, il ne faut pas s'y tromper, chez Sky, les choses sont claires : Bradley Wiggins est le leader incontesté, celui qui doit arriver avec cette même tunique jaune poussins sur la grande avenue des Champs-Élysées. Chris Froome va d'ailleurs dans ce sens "je fais juste parti de la garde rapprochée de Bradley. Si je reste avec les leaders, c'est pour accompagner Bradley. Mais ne vous y trompez pas : quand ça va monter sec comme avec la montée vers la Toussuire, j'aurais beaucoup de mal a tenir".
Découvert lors de la dernière vuelta
On était en droit de se poser cette question car l'autre britannique a surpris sur la montée de la, désormais célèbre, Planche des Belles Filles. Depuis septembre dernier et le Tour d'Espagne ou Froome finit deuxième juste derrière l'espagnol Juan José Cobo Acebo, on savait que celui -la avait de très bonnes prédispositions a grimper les cols mais il est complique de savoir le niveau réel de ce troisième Grand Tour, moins retentissant que la Grande Boucle et moins festive que le Giro. Il faut tout de même préciser que le vainqueur de la Vuelta, Juan José Cobo Acebo, n'est, ce matin, classe que 60e au classement général a presque trente minutes de Bradley Wiggins. Des les premiers pourcentages au-dessus de 5%, le coéquipier d'Alejandro Valverde fut lâché alors que Froome resta aux avants poste pour son leader. C'est lui qui mena le groupe des favoris pendant toute la longueur de la Planche des Belles Filles. Ce sont ces accélérations qui mirent le dernier meilleur jeune du Tour, Pierre Roland, dans le rouge. Dans le dernier kilomètre, alors que les pourcentages devenaient quelque peu insoutenables, il trouva la force et le coup de pédale pour répondre a l'attaque de l'australien Cadel Evans. Mieux, il le passa et alla chercher l'étape quasiment au sprint.
Donc, ce Christopher Froome peut servir de roue de secours au cas ou Bradley Wiggins serait ammené a craquer, que ce soit dans les Alpes, ou on rentre aujourd'hui, ou aux Pyrénées, étapes que beaucoup d'observateurs voient comme fatales a l'anglais... |