Les talons aiguilles Posté par innamoramento2 le 15/04/2009 00:10:01
Symbole de la féminité conquérante, les talons aiguilles provoquent autant la colère des hommes que leur irrésistible envie.
Haut perchées sur leurs souliers, les femmes s'égalent aux hommes, et parfois les complexent de leur petitesse. Est-ce la grandeur des femmes qui suscite tant la polémique ? Ou est-ce la forme de leur talon ? Que reproche-t-on aux talons aiguilles ?
Le seul bruit du talon sur le sol attire l'oreille et fait déjà fantasmer qui l'entend.
Puis, on voit arriver une jolie femme - souvent jolies d'ailleurs les femmes qui portent les talons hauts car elles seules osent se montrer et dépasser leur discrétion insipide.
Les regards se tournent vers elle, parfois un murmure s'entend : un ébahissement ou un mépris, sa haute stature ne laisse de toute façon pas indifférent. De temps en temps un autre commentaire plus affligeant s'échappe de l'offusqué : on injurie, on siffle, on voudrait qu'elle redevienne discrète parce que son pas assuré dérange l'insécurité quotidienne.
Pourquoi tant de débats sur les chaussures de femmes ? Parce qu'elles suscitent des émois masculins souvent incontrôlables, et Dieu sait comme le sexe fort n'aime pas ne pas savoir se contrôler.
Jouons au voyeuriste et regardons dessous les jupes des filles afin d'expliquer ce mystère.
Il est un vice masculin qui pourrait apporter une ébauche de réponse : le fétichisme. Je ne sais pourquoi, le talon aiguille stimule les envies sexuelles. Peut-être les hommes y voient-ils un plaisir masochiste, excités par un délire d'émasculation... Ou peut-être un désir homosexuel refoulé quand on sait à quoi fait penser le talon d'un soulier... Il est assez cocasse de voir dans certains films du genre un homme suçoter le talon de sa partenaire et d'observer le plaisir qu'il semble y prendre...
D'ailleurs, certains psychanalystes voient dans le talon aiguille une représentation phallique. Ce sexe suggéré est écrasé par le pied de la femme. Elle foule aux pieds – littéralement - la fière virilité de l'autre sexe (avouez, chers mâles, que vous aimez ça...).
Autre cas frappant : les films à dessein masturbatoire. Je n'ai jamais compris pourquoi les actrices de cinéma pornographique gardaient leurs souliers durant l'acte sexuel... Sans doute que l'homme affilie le talon au talent sexuel de l'actrice. Mais d'un point de vue pratique, le port des talons hauts durant les ébats m'a l'air somme tout assez inconfortable.
L'association des talons aiguilles à la pornographie est un reproche souvent utilisé par leurs détracteurs bien qu'il soit réducteur. Il est si facile de condamner la femme en l'insultant de catin - et c'est malheureusement assez efficace - au point que les femmes n'osent pas afficher leur féminité par peur de susciter les "réflexions" mal placées.
En vérité, ce n'est pas la faute de la femme si elle suscite le désir, c'est son destin de toute façon ; ce sont les hommes qui ne savent pas contrôler leurs pulsions. L'insulte qui sort de la bouche d'un homme lorsqu'il est pris de désir pour une jolie fille veut seulement détourner l'attention de son sexe en érection. S'il insulte c'est qu'il a honte, non pas de l'insultée mais de lui-même car il n'est pas maitre de ce qui le définit par nature.
Ainsi donc, toutes les insultes dont on pourrait couvrir ces nobles chaussures ne sont que le produit d'une virilité mal assumée. Femmes, portez les talons hauts avec honneur, ils symbolisent tant de désirs et d'arrogance dans l'esprit des hommes qu'ils sont forcés de se contrôler et donc de s'humaniser. En se contraignant à "regarder et ne pas toucher", le mâle deviendra maitre de ses pulsions érotiques, jusqu'à ce que la femme consente y concéder...
Re: Les talons aiguilles Posté par cyril@dvance le 15/04/2009 16:46:12
La seule idée intelligente de ton article est ici :
"L'insulte qui sort de la bouche d'un homme lorsqu'il est pris de désir pour une jolie fille veut seulement détourner l'attention de son sexe en érection. S'il insulte c'est qu'il a honte, non pas de l'insultée mais de lui-même car il n'est pas maitre de ce qui le définit par nature." C'est encore plus vrai par exemple dans le monde islamiste, et c'est tout le non-dit du voile que tu exprimes là.
Le reste est une espèce de plaidoyer pour la femme objet, sorte de réceptacle à phallus et qui devrait non seulement s'en contenter et s'y cantonner, mais s'en trouver honorée. Tu sembles en être restée à une vision ancienne de la femme indolente qui n'éprouve aucun désir pour l'homme, une femme qui "consent". C'est étrange, mais depuis que la contraception est généralisée, cette idée "recherche du meilleur patrimoine génétique" où copulation égal reproduction semble avoir bien mal résisté à la réalité des faits, où les deux partenaires recherchent entre autre le plaisir. Figure toi qu'il existe même des filles qui draguent !
Ensuite, et c'est peut être le plus grave, tu assimiles le talon à un objet de féminité ! J'ai pitié pour tes les femmes qui pensent ça.
1) Le talon est plus ou moins consciemment porté pour se mettre à la hauteur de l'homme, c'est-à-dire pour "compenser" la taille généralement plus petite de la femme, pour qu'elle tente artificiellement de se mettre à son niveau.
2) Le talon est un des accessoires de la panoplie encore très bien garnie d'instruments qui cantonnent la femme au stade de l'objet sexuel : décolleté, sacs à main, jupes, strings. Je m'explique :
- ces instruments sont typiquement réservés à la femme. En cela, personne ne me contredira. Et pourquoi ? Penses-y !
- de façon générale ils sont conçus aux détriment de la fonctionnalité la plus élémentaire. La femme en talon, c'est aussi la femme qui ne peut marcher sur une rue pavée, qui s'accroche au bras de l'homme fort, le pilier. C'est la femme rendue volontairement inadaptée à la vie et dépendante.
- ils jouent d'une ambiguïté lourde. Prenons l'exemple du décolleté ou de la jupe. Esthétiques ? Peut-être. Mais ils obligent la femme à d'une part "se cacher du regard pervers de l'homme" d'autre part à s'afficher dénudée, c'est à dire à son regard, exactement le contraire. Cette critique ne serait pas fondée, du moins pas sur le plan du sexisme s'il n'existait la première condition (=réservés aux femmes).
Cette panoplie appelle donc le regard de l'homme, mais l'en rend coupable. C'est donc une humiliation communément acceptée et imposée à la femme et une attaque insidieuse faite à l'encontre de l'homme.
Le talon est donc exactement le contraire d'une conquête de la femme moderne. C'est un des avatars d'un immonde sexisme rampant que tout le monde accepte avec fausseté. Comme si l'homme se baladait avec des pointes bruyantes, instables, inconfortables sous les pieds et mettait des habits qui l'obligeait à contrôler ses attitudes/positions etc. Personnellement je n'accepterais qu'on m'impose ce genre de choses.
Si la femme que tu veux être est, je résume, un convoi de billets de banque sans escorte qui voudrait choisir son voleur. Je ne légitime pas l'agression sexuelle, bien au contraire je montre que ton raisonnement voudrait qu'une moitié de la population joue la proie et l'autre le prédateur. C'est délicieusement malsain et rétrograde.
Re: les talons aiguilles Posté par innamoramento2 le 15/04/2009 20:29:07
Si je résume ton message : vive les baskets!
J'ai mis cet article dans la rubrique "humour" car je sais qu'il ne faut pas toujours se prendre trop au sérieux et que je suis autant blâmable que ceux contre qui je m'acharne.
Il y a beaucoup d'idées dans ton commentaire qui valent d'être exprimées, peu de garçons en effet m'ont parlé de ce sujet facilement.
Tout d'abord, si je reprends ta structure,
Je ne fais pas le plaidoyer de la femme objet, qui d'ailleurs a assez bien disparu de nos jours. Peu de femmes s'estiment de la sorte et elles ne laisseraient plus les hommes les employer à ce titre. Sinon celles qui croient abuser l'homme à son propre jeu.
Je veux que les femmes qui aiment porter les talons hauts puissent le faire sans se forger dans l'idée qu'on les considèrera comme des objets.
Beaucoup de femmes aiment plaire sans pour autant chercher à aguicher TOUS les hommes.
Je ne restreins pas les talons hauts comme seul objet de féminité. Il y en a d'autres que tu as nommés, mais je ferais remarquer que si une femme les porte afin de se croire féminine et ne se sent pas telle, l'illusion n'aura pas lieu. La féminité n'existe pas selon Beauvoir.
Symbole de féminité conquérante, c'est un cliché que je vois souvent dans les magazines et c'est pourquoi je l'énonce.
Il est associé à la féminité bien qu'il ne représente pas la Femme. Les chaussures à talons sont partout, et les talons féminins se font entendre. Mais qu'est-ce que la société cache derrière cela ? Une distinction homme-femme un peu trop prononcée ? Ou faut-il tout uniformiser ?
Quant à la question de la fonctionnalité, il y a beaucoup d'autres choses qui nous contraignent, femmes et hommes afin d'être reconnus comme tels.
Et puis, on s'habitue vite à marcher adroitement avec les talons comme les hommes s'habituent à se raser chaque matin.
La grande question : "ils obligent la femme à d'une part "se cacher du regard pervers de l'homme" d'autre part à s'afficher dénudée, c'est à dire à son regard, exactement le contraire. Cette critique ne serait pas fondée, du moins pas sur le plan du sexisme s'il n'existait la première condition (=réservés aux femmes)." la femme doit-elle se cacher au regard de l'homme ? Question cruciale puisque si elle s'habille volontairement de façon aguicheuse, on ne lui trouvera pas d'excuse si elle se fait violenter. On ne la plaindra pas. C'est de sa faute si elle s'est fait violer, la sienne pas celle du violeur.
Si l'homme n'est pas capable de réprimer ses pulsions face à un désir, il n'est pas encore humain.
Je sais par ton discours que tu ne violeras jamais une femme, pourquoi t'insurger quand je défends celles qui ne te tentent même pas ?
Je suis consciente que le sujet est "provocateur", il aborde la question du sexisme et des clichés qui contraignent les deux sexes.
Je voudrais que le regard des hommes sur les jolies femmes (souvent il n'y a d'yeux que pour elles) soit perçu comme une valorisation et non pas comme une mise en garde contre le viol.
Je ne veux pas que la femme n'ose pas se sentir belle parce que certains seraient poussés à dépasser les limites de la décence.
"Le talon est donc exactement le contraire d'une conquête de la femme moderne. C'est un des avatars d'un immonde sexisme rampant que tout le monde accepte avec fausseté"
L'immonde sexisme dont tu parles je l'illustre en pensant aux hommes (souvent en bande) qui sifflent et parfois insultent la fille "féminine".
Ces remarques désobligeantes sur le fait que la fille les fait "bander" obligent les femmes qui n'ont pas la force de les affronter à s'habiller sans attrait alors qu'elles aussi cherchent intimement à se faire remarquer.
Proie et prédateur. L'un ne peut exister sans l'autre. Maintenant, vers quoi devons-nous évoluer ? Des femmes qui ne se distinguent plus des hommes ?
Ou des hommes qui respectent l'intégrité de la femme même aguicheuse ?
J'ai souvent remarqué d'ailleurs que les femmes qui détestent les "provocatrices" éprouvaient surtout à leur égard de la jalousie, une rivalité qui, en vérité, existe autant entre hommes. Maintenant, je n'ai jamais entendu femme prononcer "IL est provocant", cet adjectif ne vaut que pour la femme. Provocation de quoi ? L'érection masculine.
Ainsi donc, le fait qu'une femme veuille séduire par des moyens somme toute assez "chastes", le port des talons hauts par exemple, est moins un critère de féminité qu'un prétexte à débat sur le sexisme, c'est là le but de mon article.
Merci pour ton commentaire, réponds à mes questions si l'esprit t'en dit.
Re: Les talons aiguilles Posté par cyril@dvance le 16/04/2009 21:37:36
Merci d'avoir pris le temps de répondre.
Je crois qu'il faut que tu reconnaisse que tant que le talon est porté uniquement par la femme il sera un symbole éminent de la femme objet pour les raisons que j'ai déjà expliquées. Si peu de femmes s'estiment comme tel c'est bien parce que la chose est en partie inconsciente. Elles pensent se libérer alors qu'elles s'enfoncent dans des clichés sexuels et sexistes.
Une deuxième chose c'est qu'il est assez étrange de ne vouloir "aguicher" que certains hommes. L'habit est un signe pour tous. Je soupçonne les femmes "féminines" (entendre par là, conformes à la contrainte sociale, et aussi plutôt bourgeoises) de refuser d'être abordées par le prolo de base. Soit. Mais le pauvre, le laid, le crétin, bref l'indésirable a aussi un instinct sexuel. Vouloir jouer de son corps est à double tranchant. Se faire siffler par des mâles en bande, ça fait partie du jeu, même si ça n'est pas le côté le plus agréable.
Ensuite tu utilises le concept de féminité. Pour moi la féminité est éminemment sexiste. C'est l'ensemble des attributs que l'on croit attachés à la femme par nature. La fragilité, la séduction, l'érotisme, une certaine forme d'insouciance puérile, bref un être cantonné au sexe et à moitié responsable, une sorte de potiche qu'il faut décorer au mieux pour qu'elle remplisse son rôle social ô combien valorisant. Une solution serait de tendre vers l'uniformisation, du moins vers l'égalité dans l'implicite sexuel de l'habillement. Aussi longtemps que seule la femme devra plaire et se conformer à la féminité, alors oui, il y aura sexisme.
Tu dis :
"Quant à la question de la fonctionnalité, il y a beaucoup d'autres choses qui nous contraignent, femmes et hommes afin d'être reconnus comme tels.
Et puis, on s'habitue vite à marcher adroitement avec les talons comme les hommes s'habituent à se raser chaque matin."
Il ne s'agit même plus de reconnaissance, mais bien tout un rôle social qui est attribué par le vêtement et l'accessoire.
Il y a une différence fondamentale entre les deux exemples que tu cites. La première chose, marcher adroitement avec des talons est une aberration qui ne tient compte d'aucune réalité morphologique, elle est purement sociale. La deuxième est une attitude face à un phénomène strictement masculin, qui tient de la nature, de la biologie. Ca n'est pas comme le maquillage que j'ai oublié d'évoquer. Terrible honte jetée sur le visage de la femme qui, si je comprends bien, n'est pas assez regardable pour s'afficher au grand jour sans un masque vulgaire (de produits par ailleurs testés sur des animaux). Etrangement l'homme n'a pas besoin de cette orthopédie faciale.
Il est impossible de justifier tout ces outrages faits à la moitié de notre société.
Quant au viol, ça n'est pas le sujet. Evidemment, il n'y a pas d'excuse à ça. Je mettais l'accent sur les deux dimensions contradictoires du comportement que l'on attend de la femme : être dénudée, se cacher. La question n'est pas : la femme doit-elle se cacher du regard de l'homme, mais pourquoi la femme, plus que l'homme, devrait s'afficher ?
Ce qui n'est pas humain, c'est d'obliger les femmes à être des proies potentielles. Le problème du viol est de l'ordre de la pathologie. D'ailleurs on ne viole pas que des femmes apprêtées.
Le regard de l'homme sur la femme est lui aussi le fruit de notre morale malsaine. Le regard d'un homme sur une femme dépend grandement de sa propre condition sociale. Un homme riche, confiant, propre, qui a accès à une vie sexuelle décente aura un regard jugé "acceptable". La racaille bestiale qui connaît 300 mots va exorciser cette pulsion par l'injure voire la violence. De plus sa frustration est décuplée par la rage de ne pas pouvoir aborder ces femmes-là et de se les voir ravir par un autre. Donc, ce que tu penses être le simple fait de choisir de s'habiller en séductrice est non seulement sexiste comme j'ai tenté de le démontrer plus haut, mais engendre une tension sociale et sexuelle. En fait, ce que tu réclames c'est le droit de la bourgeoise à s'habiller en aguicheuse, d'envoyer des messages de séduction aux bourgeois, et de ne pas être emmerdée par le lourd de service. Je noircis le trait, mais c'est l'idée. Ce discours majoritaire dont tu te réclames, tu n'en imagines pas forcément la nocivité.
Une fille aurait donc tout intérêt à se libérer de tout ça, et à se faire remarquer par son physique certes, mais aussi par ses qualités sociales et affectives, comme n'importe quel autre humain. La libération de la femme passe donc par le pantalon !
Je sais que ça peut briser un peu l'image que la propagande publicitaire nous a tous imposée.
Tu as raison de dire que tout cela, cette compétition placée uniquement sur le physique et la limite à laquelle la fille est prête à s'habiller en femme objet, crée une tension intérieure (jusqu'où vais-je rogner sur ma dignité pour être "féminine" ?) et sociale (Eh, elle a osé ! Elle va gagner la compétition sexuelle, je vais l'appeler "salope". Personnellement, la frustration et l'humiliation permanente des femmes, c'est pas mon truc.
"Maintenant, je n'ai jamais entendu femme prononcer "IL est provocant", cet adjectif ne vaut que pour la femme. Provocation de quoi ? L'érection masculine."
Évidemment, vu le sexisme qui réserve ce rôle à la femme... (qui elle aussi peut être excitée, si j'ai bien révisé ma bio).
J'espère avoir été clair dans mes idées.
Merci encore pour cette discussion passionnante.
Cordialement.
Cyril
Re: Les talons aiguilles Posté par innamoramento2 le 16/04/2009 22:39:29
Merci pour cette réponse attendue. Cette discussion durera tant que toutes les idées ne seront pas complètes.
Les talons ne sont pas uniquement réservés aux femmes, j'en veux pour preuve les bottes style "santiag" qui étaient très à la mode pour les hommes dans les années '90. Ces chaussures existent toujours mais sont beaucoup plus portées par les hommes "cow-boy", d'ailleurs modèle viril imposé par les films de western.
Ensuite, ce n'est pas la bourgeoisie qui porte les atours de "féminisation", ce modèle valait surtout dans les années '60. Désormais, ce sont souvent les jeunes filles de condition modeste voire précaire qui utilisent ces accessoires. Parfois à outrance : les chaussures jaunes qui s'accordent avec la ceinture jaune qui s'accorde avec les boucles d'oreilles jaunes. Et les lunettes de soleil "mouche" aussi.
Mais peut-on les mépriser ? Leur dire qu'elles n'ont pas besoin de ces choses pour être femme ?
Il n'empêche que beaucoup d'hommes les regardent effectivement, et peuvent les désirer. Ce n'est pas un mal, mais quand un homme dit à sa femme qu'il l'aime comme elle est, sans atours ni maquillage, comment peut-elle comprendre son regard intéressé pour des petites midinettes ?
L'habillement et la mode appartiennent entièrement à leur époque et en définit souvent les idées. La femme du dix-neuvième siècle par exemple enserrée dans ses corsets, s'évanouissant à chaque émotion ou propos un peu choquant. La femme des années '60-'70 qui porte la mini-jupe (à ras del' touf' comme on dit chez moi...) qui symbolise la libération de la femme justement par rapport à cette époque.
Tu vas dire : "Mais actuellement, les femmes ont-elles encore besoin de contester quelque chose ?"
Je dis oui, encore. Car il y a des femmes qui se cachent volontairement, qui se cachent pour mieux couvrir les autres femmes de leurs amples vêtements,pour leur rappeler qu'elles sont plus dénudées qu'elles-mêmes.
Là il y a vice.
Le pantalon, voilà qui est drôle : il révèle et suggère beaucoup plus qu'une jupe, la forme des fesses est mise en évidence alors que pour une jupe, on ne dévoile que les jambes et on imagine à grand' peine la courbure des fesses. Mais il est souvent socialement mieux accepté que la jupe.
Sais-tu d'ailleurs pourquoi ce sont les femmes qui portent jupons ?(ne réplique pas en me donnant l'exemple des hommes d'Ecosse)
C'est parce qu'elle est plus facile à soulever et à rabaisser quand on désire des ébats rapides (il faut l'imaginer à l'époque où les fermetures éclairs n'existaient pas).
L'excitation vaut aussi pour la femme, bien sûr mais elle n'en a pas honte puisque ses manifestations ne se voient pas, elle ne lui pose donc pas de problème (sauf peut-être lors du lavage en machine...).
Re: Les talons aiguilles Posté par cyril@dvance le 16/04/2009 23:20:30
Ouais, les talons dans les années 90, je te crois sur parole. Ceci dit à l'heure actuelle, ça n'est plus le cas.
C'est vrai que la pouf n'est pas une figure bourgeoise. Ceci dit, sans être un spécialiste de la mode loin s'en faut j'assimile plutôt le talon à une certaine élite.
Que l'homme ait été habitué à aimer ce genre de choses ne veut pas dire qu'il ait raison et que la chose soit juste. C'est tout nos comportements et goûts qu'il faudrait revoir.
La femme était enfermée, maintenant elle est dénudée, youpi. On avance. Quant à y voir une libération ! C'est juste un autre visage du sexisme.
C'est ça que les femmes doivent contester !
Se mettre à poil pour le regard de l'homme n'est pas une libération.
Mettre un voile n'est pas une libération.
S'habiller de façon égalitaire, abolir le rôle sexiste du vêtement en est une.
C'est simple, la jupe pour tous ou le pantalon pour tous. A toi de choisir, moi, je m'en moque à la limite. Ou alors les deux indifféremment, mais c'est utopique. Ce qui gêne c'est la marque sexuelle et sexiste du vêtement, pas son esthétique.
Pour finir sur une touche de poésie, je ne connais pas de gens qui bandent dans la rue en voyant une jolie fille
Voilà, c'est fait.
Re: Les talons aiguilles Posté par innamoramento2 le 17/04/2009 13:57:26
Bien, voilà un préjugé sur les hommes qui tombe : "je ne connais pas de gens qui bandent dans la rue en voyant une jolie fille".
Beaucoup de filles croient que les hommes ne savent pas contrôler leur érection.
Tu dis qu'il faudrait s'habiller de façon égalitaire, mais est-ce vraiment ce que veulent les gens ?
Je ne prône pas le matérialisme et "l'objetisation" de l'individu mais le droit à la différence, que chacun choisisse la manière dont il veut s'habiller,
qu'il se sente libre de le faire malgré les pressions sociales. Je veux le droit accordé aux femmes de s'habiller de façon "sexy" sans pour autant se faire insulter. Je veux le droit accordé aux hommes d'utiliser des mêmes accessoires que les femmes sans être traité d'efféminé.
Les femmes doivent-elles ressembler aux hommes ? "Qu'elles portent le pantalon!"
Mais n'êtes-vous pas, vous les hommes, contraints à des critères de virilité plus insupportables que ceux que "subissent" les femmes ?
A la limite, les femmes sont plus libres que les hommes : on ne dira rien à une femme maquillée ou non, il n'en est pas de même pour un homme.
Robe ou pantalon, même chose. Le large étalage de la garde-robe féminine lui permet une plus grande liberté d'expression. Dont certains hommes peuvent souffrir.
Et puis même, les médias montrent aussi un idéal viril assez difficile à vivre pour un garçon un peu maigre ou de petite taille. Je vous renvoie au film "Fight Club" pour vous poser la question de "qu'est-ce que la virilité "?
Je ne crois pas qu'il faille aller vers une uniformisation, mais plutôt vers un respect mutuel de chacun dans sa différence.
Re: Les talons aiguilles Posté par cyril@dvance le 18/04/2009 17:09:36
Ce que veulent les gens ne compte pas vraiment sachant qu'ils veulent ce que l'habitude leur impose.
Les mêmes accessoires ? Le string, le décolleté (quelle utilité pour l'homme ?), le talon, le maquillage, les bijoux et les mini jupes ? Franchement, non merci. Surtout que, je me répète, l'exigence malsaine d'être "sexy" est seulement supportée par la femme.
S'objetiser, une liberté d'expression ?
Il y a aussi toute une critique que l'on peut faire à la virilité, pendant à la féminité, à peu près égale en normativité nocive. Mais parce que les hommes sont victimes des rôles sexuels attribués par la société, cela justifie-t-il que les femmes le soient aussi ?
"Je ne crois pas qu'il faille aller vers une uniformisation, mais plutôt vers un respect mutuel de chacun dans sa différence."
=> Voilà une belle phrase de centriste. Tu ne réponds pas au fond du sujet, à savoir le caractère essentiellement sexiste du talon et autres, il ne s'agit pas d'un choix neutre. Cet type de phrase est la parade classique pour dire "laisse moi faire ce que je veux, même si c'est mal".
Re: Les talons aiguilles Posté par innamoramento2 le 20/04/2009 15:12:30
Il n'empêche, que le monde serait triste sans quelques excentriques!
Le tout c'est de connaitre les enjeux et les raisons qui nous poussent à être ce que nous voulons être.
Tu vas dire : à bas le matérialisme, brillons par notre esprit!
Bien sûr, mais je n'associe pas forcément belle et bête, tout comme je ne veux pas entendre parler de bas-bleus.
Des hommes sexy ? Bien sûr que ça existe !
La question est de savoir, dans les rapports humains, quel est l'intérêt de ce statut.
"laisse moi faire ce que je veux, même si c'est mal" . Comment définir le mal à l'heure où tout est permis ?
Re: les talons aiguilles Posté par chaminou le 19/06/2009 18:18:40
Tout est permis ? Je ne pense pas... On critiquera toujours moins une femme qui se conforme au rôle social [même si ses talons sont "un peu trop hauts" ou sa jupe "un peu trop courte"] qu'une femme qui par exemple porte moustache, barbe ou même poils sous les bras ! Pourtant, la vraie subversivité elle serait là, pour moi ! Idem pour les hommes : le freluquet vêtu en bad boy fashion (= désireux de s'intégrer) se fera moins emmerder je pense que celui qui voudra porter une jolie jupe !