Arise
1. Arise
2. Dead Embryonic Cells
3. Desperate Cry
4. Murder
5. Subtraction
6. Altered State
7. Under Siege (Regnum Irae)
8. Meaningless Movements
9. Infected Voice
line-up :
Max Cavalera- Chant/Guitare rythmique
Andreas Kisser- Guitare lead
Paulo Junior- Basse
Igor Cavalera- Batterie
La fin des années 80 signifie certes, un fossé pour le style de metal de l'époque le thrash, mais ces années annoncent l'arrivée de genres plus extrêmes et notamment le death à l'époque, grandissant dans les U. S. A avec Death, Deicide ou Morbid Angel. Tous ces groupes sont épaulés par le producteur spécialiste du genre pré à donner un son crade à toutes épreuves Scott Burn. Ainsi au milieu de ce chaos naît Sepultura, un groupe de la banlieue Brésilienne. Après 3 précédents aussi crades qu'innovateurs, Sepultura revient toujours mené des frères Igor et Max Cavalera avec un album qui marquera la fin d'une période de Sepultura.
Le son de Sepultura était, à l'époque, définissable par un thrash/death. Les riffs joués en palm-mute puisent leurs influences à travers des groupes tels que Metallica, Slayer (grande influence du groupe) ou Venom, et la grosse voix de Max Cavalera soutenait cet instinct death. Cet album est sûrement le dernier à être purement death dans son esthétique.
Le titre éponyme annonce la couleur de l'album ; tout ici ne sera que violence ! Le riff est excellent ultra reconnaissable, simpliste au possible. On reconnaît cette chanson avec une vulgaire efficacité, en effet la puissance de Sepultura provient du fait que les compos touchent dans le mile sans être trop grosse. Sepultura utilise un son abordable, dévastateur et headbanguant au possible à la manière de Slayer. Les paroles sont crues et commencent déjà à traiter de problèmes politiques et écologiques.
Les puristes du genre thrash/death le qualifieront comme le dernier bon album de Sepultura. Disons que ce qui suit après est peut-être trop abordable, mais cependant on ne peut le nier très efficace. Peut-être que Soulfly relèvera le niveau avec des albums plus expérimental.
Cet album est aussi le dernier où Andreas Kisser se permet de balancer quelques soli. Crades de la même version que Deicide, avec quand même plus de mélodie ("Desperate Cry", "Subtraction"...), même si la rapidité et l'explosion sont plus recommandées.
Les titres s'enchaînent avec férocité. La double pédale de Igor Cavalera sait maintenir le tempo ("Murder", "Arise"...) même si elle n'arrive pas à la puissance monumentale du genre (Pete Sandoval, Dave Lombardo...) manquant cruellement de beats et d'originalité elle est peut-être un des points faibles de l'album.
Pour renier avec les "roots" les titres des plus bourrins sont aussi présents avec "Dead Embryonic Cells" d'une énorme lourdeur, "Murder" d'une rage affolante et "Altered States" avec ses parties acoustiques jouissives, une courte apparition qui démontre un peu de mélodie de la part de Sepultura.
La guitare acoustique fait aussi apparition sur la plus grosse pièce de l'album "Under Siege [Regnum Irae]". Titre le plus posé, le plus expérimental de l'album le plus osé où Max s'égosille à hurler les insanités de ce monde. Le titre est explosif avec une voix narrative suivie d'un passage bien bourrin où double pédale et palm-mute se régalent sur les hurlements de Max (quel bonheur sur le "Insane"...)
Le problème de Sepultura est peut-être le fait, que les compos ne semblent parfois pas abouties êtres et parfois cela manque cruellement de maturité, semblant un peu brouillon. Cet album est aussi linéaire avec deux, trois chansons qui auraient pu être négligés. Cet album culte a quand même ses défauts.
On a cependant droit à d'excellents titres au gros potentiel, comme le single festif qu'est "Desperate Cry", qui commence par de lugubres guitares acoustiques. Un titre taillé dans le direct, mais qui ne se détache pas d'une originalité débordante. En effet, les guitares sont maîtresses de la chanson ainsi on retrouve un petit tapping bien strident et de nombreux chorus mélodiques. Sepultura est peut-être un des seuls groupes de death à manier la mélodie hors de ses soli.
L'album se débarrasse sur deux pièces pleines de puissance "Meaningless Movements" et "Infected Voice" (avec sa ligne de chant, ce gueulage "IN-FE-CTED VOICE !" ô combien mythique !). Mais malgré tout ce disque me paraît trop brouillon comme je l'ai cité même si on ne peut pas lui en vouloir de par son statut dans le metal aujourd'hui.