Encore une histoire de coup franc Posté par rmcriolo le 25/12/2012 00:00:04
L'image de Clément Grenier, assis sur la pelouse du Stade Geoffroy-Guichard, en pleurs comme inconsolable parce qu'il savait, à cause de ses contacts musclés avec Fabien Lemoine et Renaud Cohade à quelques poignées de secondes d'intervalle, qu'il devrait céder sa place après seulement quinze minute de jeu, donna une image bien triste de ce premier quart d'heure de derby entre Saint-Etienne et Lyon, début de rencontre doué d'une intensité exceptionelle comme on en a l'habitude lors de tels matches. Heureusement, comme à la fin d'un bon film qui se respecte, si l'on se place du côté des vainqueurs, au coup de sifflet final, les larmes avaient laissé leur place à un large sourire. Une heure et demi plus tôt, Bafetimbi Gomis s'était installé à côté du jeune meneur de jeu des Gones pour tenter de le consoler, en vain. Mais après le match, c'est lui qui allait voir l'attaquant international français pour l'étreindre car entre deux, Michel Bastos avait eu la très bonne illumination de donner la victoire à son équipe.
Il ne faut pas s'y tromper, la seule et unique chose que l'on retiendra, ce ne sont pas les lourds sanglots du meneur de jeu de vingt et un ans, aussi émouvantes étaient elles, on se souviendra plutôt de la victoire lyonnaise, un nouveau succés à Geoffroy-Guichard qui permettait à Lyon de conforter son fauteuil tout en haut de la Ligue 1 et de garder le moral au même niveau que les semaines précédentes avant de défier le Paris-Saint-Germain au Parc des Princes, dimanche prochain. Cette victoire, elle a mis pas mal de temps à se dessiner. Comme souvent lors d'une telle confrontation en championnat de France, les deux équipes ont tendance à se fermer, à vouloir tranquiliser sa défense avant d'envoyer la cavalerie en attaque et encore plus lorsqu'il s'agit d'un derby entre Saint-Etienne et Lyon. Dans un match qu'il ne faut surtout pas perdre, l'intensité physique fut très forte lors du premier quart d'heure et Clément Grenier en a fait les frais. À part cela, rien de grand chose à se mettre sous la dent. Un pressing trop présent des deux formations faisaient que le ballon changeait souvent de côté. Côté stéphanois, pas une seule occasion ni situation capable d'inquiéter durablement Rémy Vercoutre. En ce qui concerne l'Olympique Lyonnais, on ne put dénombrer en vérité qu'une opportunité d'ouvrir la marque à la suite d'un jeu à trois diabolique et en une touche de balle entre Alexandre Lacazette et Bafetimbi Gomis, ce dernier lançant de la plus belle manière Anthony Réveillère qui s'enfonçait dans la surface de réparation des Verts mais ne parvenait pas à piquer suffisemment son ballon pour faire trembler les filets de Stéphane Ruffier.
En début de seconde période, les évènements ne se bousculèrent pas au portillon. Saint-Etienne continuait à jouer en contre-attaque mais cela ne menait à rien comme à chaque fois qu'il trouve une défense solide. Car si on n'a pas beaucoup vu Pierre-Emerick Aubameyang, c'est grâce aux excellentes prestations conjuguées de Milan Bisevac et de Samuel Umtiti. De la même manière, le gros boulot d'Anthony Réveillère empêchait les déboulées de Gradel. Quant à eux, les lyonnais continuaient leur main mise sur le match mais les occasions de but ne pleuvaient pas pour autant.
Bastos comme l'année dernière
Mais alors que nous pensions que les deux équipes se satisfaisaient volontiers d'un partage des points, voilà que Mahoumadou Dabo eut la bonne idée de redistribuer les cartes. Après s'être fait bousculer par Aubameyang, le latéral gauche de Lyon tombait par terre et en s'écroulant, Gradel laissait traîner ses crampons sur le crâne du Gone qui ne trouva pas mieux à faire que de nous jouer un remake de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du Monde 2006 en assénant à l'attaquant ivoirien un léger coup de tête mais ce dernier en rajoutait encore et obtint l'exclusion de Dabo.
Saint-Etienne était maintenant en supériorité numérique savait qu'il le serait pendant la dernière demi-heure de jeu. On voyait en là le retour des Verts dans le match, on pensait qu'ils en profiteraient pour essayer de malmener un peu plus une défense lyonnaise dont Umtiti prit le couloir gauche pour compenser le renvoi aux vestiaires de Dabo et dont Gonalons était devenu défenseur central. Mais au contraire, c'est Rémi Garde qui montra son envie et sa quête des trois points par la rentrée de Michel Bastos à la place de Gourcuff, sans rentrer un défenseur. Ce choix s'avéra payant quelques minutes plus tard. Après une obstruction inutile de Fabien Lemoine à vingt-cinq mètres de son but, Lyon obtenait un coup franc placé à distance parfaite pour un gros tireur de la trempe de... Michel Bastos. Lui-même se chargeait de le tirer, trouvait la faille dans un mur aux allures de gruyère et trompait un Stéphane Ruffier dont le comportement troubla quelque peu. Il n'avait rien pu faire comme si il n'avait remarqué la présence du ballon qu'à deux mètres de sa ligne, ce qui ne lui donnait pas le temps de réagir et le cuir filait sous son avant-bras.
Il restait alors un peu plus de vingt minutes pendant lesquelles les hommes de Christophe Galtier, maintenant dos au mur menés à domicile contre l'ennemi de toujours, firent de leur mieux pour revenir mais en vain.
La terrible série stéphanoise de treize rencontres sans défaite toutes compétitions confondues devait bien s'arrêter et on peut parier que Sainté aurait tout donné pour que ce ne soit pas contre l'Olympique Lyonnais mais les limites des Verts ont été un peu trop visibles comme son incapacité à maîtriser le jeu et à tout miser sur les contres et la rapidité de son attaque. Il se retrouve maintenant hors du podium mais les supporters pensaient à autre chose. À la sortie de Geoffroy-Guichard, le discours était le même "on s'en fout de finir cinquième ou douzième. Il faut juste que l'on tape Lyon lors du match retour à Gerland". Pendant ce temps, Lyon garde le cap avec cinq longueurs d'avance sur son premier poursuivant qui n'est autre que le Paris Saint Germain où il se rendra dimanche soir. Cependant, Rémi Garde pensait à autre chose "c'est sûr que le match de Paris est un match au sommet entre le premier et le deuxième du championnat de France mais on a un match mercredi sur notre terrain contre Nancy qu'il n'est jamais facile de battre. On pense à Paris. Les supporters pensent au titre de champion d'Automne mais en cas de mauvais résultat contre Nancy, on peut perdre notre place de leader contre Paris". A Lyon, il y a aussi des extincteurs...