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366 jours après

Il y a un an jour pour jour, le XV de France s'inclinait face à la Nouvelle-Zélande (8-7) en finale de la Coupe du Monde. Marc Lièvremont revient sur une une compétition particulière.


Il était midi en France, ce dimanche 23 octobre 2011, quand Craig Joubert a décidé de siffler la fin de cette finale qui envoyait les All-Blacks vers leur second titre mondial. Marc Lièvremont a longtemps hésité avant d'accepter de revenir sur ce match et même sur l'ensemble de la compétition.
Il ne l'a revu qu'une seule fois, la finale, et encore, c'était pour raison professionelle lorsqu'il planchait sur l'écriture de son livre "j'ai d'excellent souvenirs de l'ensemble de la compétition mais cette finale reste le pire match de ma vie, que ce soit en tant que joueur ou dans le costume d'entraineur". Un match où l'on crut pendant longtemps pouvoir emporter. Une finale que l'on peut décomposer en plusieurs phases. Une première de dix minutes pendant lesquelles les français dominèrent les débats, pendant lesquelles ils montrèrent que cette revanche serait bien différente du match de poule "on débute bien. On joue plutôt vite sur les exterieurs et on défend très bien sur le peu de ballon qu'ils ont eu" expliquait l'ancien selectionneur. Ensuite, jusqu'à la mi-temps, les bleus ont reculé, ont beaucoup souffert face à des All-Blacks gonfflés à block qui ne mirent pas longtemps à marquer un essai du pilier néozélandais Woodcock sur une combinaison en touche où les tricolores parurent naïfs "l'essai de Woodcock, on ne doit jamais se le prendre. Une combinaison comme celle-là ne marche quasiment jamais car il y a souvent une faute quelque part. Dans ce cas là, il n'y en a pas eu. Ensuite, c'est vrai, on dirait qu'on prend peur et on a l'air de jouer pour ne pas se prendre une dégelée". Au retour des vestiaires, l'état d'esprit a semblé changé. Les bleus paraissaient enfin persuadés que leur chance n'était pas si petite que ça. Menés que de cinq points après une première période des plus compliquée, ils avaient repris conscience et les français trouvèrent la brèche dans la défense de la Nouvelle-Zélande dix minutes plus tard lorsque Thierry Dusautoir aplatit le ballon de l'autre côté de la ligne d'en-but, un essai plein de symbole selon Marc Lièvremont "à ce moment du match, l'équipe pousse beaucoup. Ils étaient très unis et c'était bien que ce soit Titi (Thierry Dusautoir) qui marque. Et ce que j'aime, c'est son regard quand il se relève. Il est plein de détermination. Il sait que le match a vraiment commencé à ce moment-là". La suite, on la connait. Rien de nouveau sera marqué et les bleus éviteront leur rêve mondial d'un seul et unique petit point.


La sortie de Parra

L'après match fut également un supplice "pour les joueurs et le staff, le protocole est très dur. On reçoit une médaille qu'on a tout sauf envie de recevoir. Après, on est obligé de rester pour voir l'adversaire soulever la coupe" admettait-il. Le comportement des néozélandais, Marc Lièvremont ne l'a pas apprécié non plus "on dit que c'est une grande équipe dans et en dehors du terrain. Avant la finale, je suis sur que c'est vrai mais après, j'ai des doutes. Que ce soit Richie McCaw ou Graham Henry, ils n'ont pas eu ne serait-ce qu'un petit mot à notre égard alors qu'ils ne nous ont pas écrasé, loin s'en faut. La classe, c'est sûr qu'ils ne l'ont pas".
En ce qui concerne le capitaine des All-Blacks, Marc Lièvremont ne s'arrête pas là. Par ça, il pense évidemment au cas de Morgan Parra, obligé de sortir pendant la première mi-temps après un choc avec Richie McCaw où il parait clairement que le geste n'est pas fortuit "je savais que positionner Morgan Parra à l'ouverture, où il a fait une compétition magnifiqie, c'était l'exposer aux coups. Lorsque Ma'a Nonu le plaque violemment, je comprend et ce n'est en rien répréhensible. Par contre, quand je vois ce que fait Richie McCaw, ce n'est pas la même chose. Il ne le plaque pas, son coup de genou est totalement volontaire. Je lui en voudrai toute ma vie d'avoir gâché le rêve d'un si gentil joueur. Le voir le visage tuméfié et en pleurs, c'était atroce. Mais je savais que François Trinh-Duc allait faire du bon boulot".
En parlant de François Trinh-Duc, on en vient aux relations pour le moins conflictuelles qu'il y eut entre lui et ses joueurs. Le demi d'ouverture de Montpellier accepta mal d'être mis de côté au profit de Parra "je voulais optimiser mon effectif. Je trouvais que François n'en faisait pas assez. Je lui en demandais plus mais il prenait ça comme une aggression et un reproche. D'un autre côté, j'avais deux demis de mêlée en grande forme, Dimitri Yachvili et Morgan Parra. Je savais que Morgan avait déjà eu l'occasion d'évoluer à ce poste. Mais c'était il y a longtemps donc je lui ai demandé si ça la dérangeait de devoir prendre le 10. Il m'a dit que non et on sait qu'il a été très bon. François était touché mais je ne pouvais pas faire de sentiments. C'est moi qui l'ai selectionné pour la première. Je lui ai fais confiance pendant quatre ans donc il a pris ça comme une injustice, un affront mais le plus important, c'est qu'il a fait une très grosse finale". Des conflits, il en a eu avec d'autres joueurs comme son capitaine Thierry Dusautoir "les médias ne savaient rien mais ils disaient beaucoup de choses. Dans un groupe, il faut se parler, c'est vrai qu'à des moments, on n'était pas d'accord mais il n'y avait rien d'exceptionnel. Il y a toujours eu du respect entre nous deux" jugeait Marc Lièvremont.


Un arbitrage contestable

Le dernier point à éclaircir concerne l'arbitrage un poil contreversé de Craig Joubert. Selon Lièvremont, il n'est pas la cause de la défaite même s'il reconnait sa partialité "dès les premières minutes, je sais qu'il faudra être bien au dessus des All-Blacks. Il nous siffle des fautes qu'il ne leur siffle pas à eux. Sur les mauls, il ne pénalise jamais McCaw et Kaino alors qu'ils jouent au sol. D'un côté, je le comprends, il ne voulait pas être celui qui fait perdre la Nouvelle-Zélande chez elle. Mais dans les cinq dernières minutes, il fait exprès de nous refuser toutes les fautes des Blacks. Mais ce j'ai du mal à digérer, ce que je ne digérerais jamais, c'est son regard à la fin du match. Il me regarde d'un air si mal à l'aise que je sais qu'il n'est pas fier de lui".
Quand on lui parle de son avenir, de son envie de retrouver le chemin des terrains, il botte en touche à défaut de l'avoir fait pendant sa carrière de joueur "le métier d'entraineur est très compliqué. Il faut être capable de gérer un groupe à nouveau. Mon expérience en équipe de France a été une source d'épanouissement avant tout mais elle a été rude à des moments. J'en ai envie mais pour plus tard, pas pour aujourd'hui en tous cas. Avant de reprendre, il faudra que je sois sûr de moi, sûr de mon état d'esprit, mais pour l'instant, je préfère commenter les matchs"...
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L'auteur : Fruitier Manu
28 ans, Paris (France).
Publié le 31 octobre 2012
Modifié le 28 octobre 2012
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