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L'enfance...

L'enfance ou l'âge merveilleux de la coercition (manuel à l'usage des parents oublieux). Petite réflexion personnelle sur les non-dits de la parentalité...


Nous avons tous été enfants. Nous avons tous connu ces joies et ces drames qui peuplent notre jeunesse. Seulement, en grandissant, nous oublions le chemin effectué. Et lorsque nous sommes parents à notre tour, l'enfance est si lointaine que la parentalité nous semble un monde nouveau, mystérieux et angoissant, bien que merveilleusement attrayant. L'éducation d'un enfant, ce n'est pas le dressage et l'entretien d'un animal de compagnie, et encore moins la fabrication de notre clone. Cependant, beaucoup trop d'adultes négligent leurs responsabilités et l'importance de leur rôle dans l'éducation de leur progéniture. Cet essai a pour vocation d'aider les adultes à se rappeler leur enfance, afin de mieux se comprendre et de réaliser de façon optimale leur parentalité, sans répéter les erreurs du passé, ni en inaugurer de nouvelles. Nous verrons dans une première partie la coercition inhérente à l'enfant, puis la coercition exercée par les parents sur leur petit d'homme, et enfin la coercition puissante exercée par la société sur les jeunes individus.


La coercition endogène

Lorsque l'enfant naît, il est totalement soumis à son environnement, dépendant des autres. Il ne peut ni se nourrir, ni se protéger du froid, ni du soleil, ni de la pluie, ni des maladies, ni des prédateurs... Il est totalement sans défense. Si cette dépendance et cette fragilité vont décroissant, elle ne cessent réellement qu'à un âge mature, variable selon la culture et l'éducation reçue, qui se caractérise par une compétitivité sexuelle, physique, sociale et intellectuelle avec les autres humains. Or, tant que cette plénitude du développement n'est pas atteinte, l'enfant subit une grande frustration, d'autant plus importante qu'à un haut niveau de dépendance correspondra une conscience élevée de son état. Par ailleurs, il nous faut rappeler avec insistance que le meilleur moyen de se protéger des attaques de l'extérieur est de dominer cet autre qui nous menace. Dans le même ordre d'idées, l'enfant recherchera la situation qui le met en valeur, qui le hisse au-dessus des autres, afin de retrouver la sensation jouissive et rassurante de la solitude et d'un monde se résumant à lui, comme lorsqu'il était protégé par l'utérus de sa si hospitalière mère.

Une frustration physique
Tout d'abord, donc, l'état d'enfance implique une immaturité physique. La frustration qu'elle engendre est premièrement spatiale. Pour une espèce dominante telle que l'humanité, qui a conscience de son potentiel et aspire à sa reconnaissance, la concrétisation de l'être se fait avant toute autre chose par la conquête territoriale. L'individu cherche à maîtriser l'environnement dans lequel il vit, jusqu'à la limite de sa vue et de son imagination. Or, dominer un espace, c'est l'occuper. Un enfant est petit, il ne prend donc pas beaucoup de place. De plus, sa petitesse l'empêche par une fatigue rapide de se déplacer pour occuper cet espace qu'il désire. Autrement dit, sa constitution physique est un obstacle à l'assouvissement de ses instincts impérialistes légitimes. Il est donc à la merci de la moindre menace qui s'introduira dans son espace.
En outre, sa frustration physique provient du caractère limité de ses capacités manuelles, et plus généralement corporelles. Effectivement, l'enfance n'est qu'une longue et traumatisante période de changement. Les changements perpétuels de ce corps qui nous échappe nous privent de la possibilité de bien le connaître, de bien le maîtriser, et surtout de pouvoir l'utiliser convenablement. L'enfant, alors confronté à cette vision de l'adulte, si parfait dans son art de bouger et de se servir de ce corps si puissant, accumulera la frustration de ne pouvoir réaliser autrement que très imparfaitement ces gestes qui semblent si aisés. Il s'en suivra donc un sentiment de dévalorisation, de mal-être. L'enfant n'est qu'un adulte inachevé, et il n'a conscience que de ses échecs, pas de ses progrès. Voilà pourquoi il recherche le plus souvent le contact avec des individus de sa corpulence et d'une équivalence qualitative, voire avec des personnes qui lui sont inférieures, de façon à pouvoir éprouver ses armes avec des combattants de sa catégorie.
Enfin, sa capacité limitée à interférer dans la vie des autres est encore une source de frustration d'origine physique. En effet, comme il est facilement dominé par d'autres à la maturité plus avancée, il n'a aucun moyen physique d'asseoir son autorité, qu'elle soit légitime ou tyrannique. Il n'a donc aucun moyen de pression physique pour pousser les autres et imposer son existence, sa prééminence égocentrique. Ainsi, tout son corps n'est qu'une chaîne d'esclave qui l'alourdit de ses handicapants boulets. Cette frustration peut être grandement enrayée par le sport, dans lequel l'enfant se reconnaîtra un pouvoir d'interaction et une performance physique valorisée (a contrario des chahuts et des bousculades qui sont sévèrement réprimés, ce qui empêche le primate humain de construire une hiérarchie sociale de repères liés à la force physique). En effet, chez les primates non humains, nos très proches voisins, la force physique détermine le rang social de l'individu, ces repères de force assurant la cohésion et la paix du groupe.

Une frustration psychologique
Si dans nos sociétés on valorise de plus en plus l'esprit aux dépens de la force, il semble que ce soit pour enrayer cette violence primitive. Or, pour que cette déviation soit efficace, il faudrait accroître les facultés intellectuelles humaines, ce qui est encore loin d'être le cas. Ce déséquilibre est encore plus dramatique chez l'enfant qui, lui, démarre dans la vie avec une expérience quasi nulle, et des capacités de compréhension du monde quasiment réduites à néant par l'absence des connaissances utiles. Autrement dit, dans un monde sur lequel il n'a aucune prise physique, dans lequel il ne peut se faire sa place, ses faibles capacités mentales viennent alourdir le poids de cette incapacité d'intégration. Toutes ces choses qui échappent à son contrôle physique échappent donc également à sa compréhension, à son contrôle intellectuel. Cette première source intellectuelle de frustration se traduit chez l'enfant par un questionnement attentif, manifestation positive de son angoisse, des peurs irrationnelles (solitude, noir, monstres du placard...), sa manifestation la plus négative, puisque source de comportements régressifs, ou bien des humeurs lunatiques (en apparence) : colères, pleurs, catatonie...
La deuxième cause psychologique de frustration chez l'enfant est son incapacité à communiquer avec son entourage. Effectivement, si de nombreuses lacunes encyclopédiques, pratiques et sociales l'empêchent de comprendre son environnement, son ignorance et son manque de maîtrise de la réflexion et du langage le prive de toute possibilité d'exprimer efficacement ses peurs, ses interrogations, ses idées. Ainsi, par des critères naturels, l'enfant se retrouve isolé à l'intérieur de lui-même, sans prise sur l'extérieur et soumis entièrement à son environnement. Par ailleurs, les parents, souvent trop occupés par leur sacro-sainte personne, leur travail et leur fatigue, font rarement l'effort d'aller réellement vers l'enfant : les questions les lassent rapidement ; ils rassurent les enfants lorsqu'ils ont peur par leur présence, sans chercher à comprendre leur enfant et l'aider à vraiment combattre son mal ; enfin, les idées des enfants sont bien souvent involontairement méprisées par les adultes, soit par leur manque d'attention, soit par leur rejet impatient, soit par la reformulation altérée de ce qu'essaie d'exprimer l'enfant, ramenant à rien son initiative de départ, qui était une prise de risque. Pour conclure sur cette première partie, l'enfant est victime d'une coercition qui lui est inhérente, qui fait obstacle à son épanouissement psychologique, et qui est source d'un grand nombre des maux dont souffre la jeunesse, rassemblée sous la bannière très vague de "l'incompréhension, du fossé intergénérationnel". Les solutions les plus évidentes apparaissent donc être la pratique du sport, pour combattre la frustration provoquée par leur immaturité physique - une pratique du sport en tant que jeu, et non projection des fantasmes guerriers des parents -, et une communication respectueuse de l'enfant, qui suit sa réflexion et la tire vers le haut en la valorisant, et non une communication unilatérale qui s'impose en dogme arbitraire et tyrannique à la pensée de l'enfant, afin de le formater au fonctionnement des parents.


La coercition parentale

Parce qu'elle est l'environnement privilégié de la vie, parce que la gestation, de neuf mois environ, a permis de créer des liens quasi fusionnels avec le fœtus, parce que cet environnement protégé de l'utérus est un peu la concrétisation du Paradis, auquel chaque Homme aspire à retourner depuis qu'il en a été chassé, la mère a un pouvoir, une influence, un rôle et une importance presque divins, au sens fort du terme, sur sa progéniture. Parce qu'il incarne en général la force, l'autorité, la puissance et la loi, parce qu'il bénéficie d'une relation privilégiée avec la mère, dont il accapare les attentions les plus visibles, et qu'il est l'objet de désir et d'amour qui permet au couple d'assurer la stabilité, le père a également une grande importance. Chaque signe affectif (attention, tendresse, distraction, rejet, abandon...), chaque sanction (récompense ou punition), chaque parole prendra dans la psychologie de l'enfant une force presque apocalyptique de jugement dernier. L'enfant voit en ses parents l'incarnation du Dieu des fanatiques : une créature toute-puissante, dispensatrice d'amour et de douleur.

Une coercition surnaturelle
Nous avons vu dans le chapitre précédent que l'enfant est intellectuellement immature, et donc très peu capable de comprendre et de raisonner. Nous venons de voir dans le paragraphe précédent que les parents avaient un impact presque total sur leurs enfants. Nous analyserons dans cette sous partie plusieurs types d'exemple d'exploitation coercitive par les parents sur leur progéniture de leur handicap intellectuel.

- Le Père Noël et les Cloches de Pâques, stimulateurs d'angoisse.

Le père Noël, dans la culture occidentale, a une grande importance. Ce gros bonhomme joufflu et barbu, son costume rouge et blanc et son rire chaud et généreux en font un personnage dont l'apparence est propice à la sympathie immédiate. Le Père Noël est un vieillard sage, bon, gentil, généreux, rassurant et très intelligent. Nous allons cependant montrer que malgré ses qualités manifestes, le Père Noël est une puissante arme de coercition à deux niveaux : par les parents sur leurs enfants, et par la société sur les parents.
Tout d'abord, le Père Noël est une arme parentale destinée à asseoir par la violence psychologique une autorité naturelle abusive des parents. En effet, parce qu'il distingue le bien et le mal, cet être surnaturel juge nos actions, nous valorisant ou nous condamnant. Or, nous avons vu que pour un enfant, rien n'est facile : tout lui montre son incapacité à être adulte. Ainsi donc, le jeune ne peut arriver à gagner par sa réussite l'assurance dont il a besoin. Par ailleurs, nous avons évoqué l'importance des parents pour leurs enfants. Cette quasi-divinité parentale est de même nature que celle du Père Noël : légitimée par la perfection apparente de ces êtres glorifiés et tellement supérieurs aux enfants. Ainsi, le jugement du Père Noël est capital, son impact étant très fort. Or, puisque le Père Noël récompense les gentils et punit les méchants, tout comme les parents peuvent procéder, le cadeau reçu comme récompense prend une valeur symbolique très forte : c'est le signe de reconnaissance des facultés de l'enfant, de sa capacité à réussir là où tout semble lui échapper. Seulement, puisque cet être divin surnaturel n'est qu'imaginaire, il est à la totale merci des parents qui l'utilisent selon leur bon vouloir pour apporter plus de poids à leur pouvoir. Donc, lors d'un chantage au cadeau, spécialement pour Noël, l'enfant reçoit une double pression très forte, qui valorise l'obéissance aux règles, aveuglément et conformément. Quel parent, excédé, n'a jamais utilisé l'arme qu'est le Père Noël pour se faire obéir ? Certes, il n'avait pas conscience que cette pression psychologique fût si capitale, cependant, il l'utilisa. Pour un enfant, nous relativisons souvent notre impact et notre force de persuasion, pour nous dédouaner de nos responsabilités, en atténuant leur crédulité pathétique par des euphémisme puérilisants qui nous rassurent (naïf, confiant, rêveur...). Pourtant, est-ce moins dangereux de croire en quelque chose qui n'existe pas que de rationaliser la réalité ? Un enfant n'est pas crédule par volonté ou désir de fantaisie : il est naïf parce qu'il a besoin de ces connaissances pour s'intégrer dans la société. C'est pourquoi, dans la précarité de sa situation (voir première partie), il emmagasine frénétiquement tout ce que l'on met à sa disposition, n'ayant pas suffisamment d'expérience pour douter. Lorsqu'un adulte (au sens psychologique du terme) utilise le handicap d'un enfant (au sens psychologique du terme) pour légitimer son autorité, il procède comme les plus méprisables des dictateurs, qui contrôlaient leurs populations esclaves par la Terreur et la propagande. Il y a une grande différence entre ménager la sensibilité de quelqu'un et biaiser ou même corrompre sa perception des réalités : tout le rôle d'un adulte tient dans cette nuance. Les parents doivent protéger leurs enfants des agressions extérieures pour que ceux-ci s'épanouissent en toute quiétude, mais leur véritable rôle, leur priorité, c'est d'armer leur progéniture pour qu'elle accède à l'autonomie et l'intégration sociale.
Le deuxième tranchant de l'arme "Père Noël" s'abat sur les parents, et c'est la société elle-même qui organise cette coercition. En effet, parce que l'enfant est issu de la chair de ses parents, il prend une double valeur symbolique pour ses géniteurs : il est la concrétisation, l'incarnation de leur couple, ainsi que le prolongement biologique, historique et psychologique de chacun de ses membres. Parfois, lorsque l'enfant a la chance de tomber sur des parents intelligents, ouverts et non égocentriques, il parviendra à obtenir un statut d'individu à part entière ; cependant ce cas est dramatiquement rare. Donc, puisque l'enfant est à la fois le couple, son père et sa mère (ne parlons même pas du cas où les grands-parents se mêlent de la partie !), il est l'image sociale de ces trois entités distinctes. C'est de lui dont va dépendre le statut social des parents : enfant sérieux-bons parents-gens biens/enfant méchant-mauvais parents-méchantes gens. S'il est vrai que le devenir d'un enfant dépend presque intégralement de l'éducation qu'il reçoit de ses parents, le raisonnement social exposé précédemment devient abusif lorsqu'il ASSIMILE l'enfant à ses parents. Par cette appréhension de la réalité, l'enfant demeure un symbole, un enjeu, un combat, et n'acquiert jamais une entière individualité. Dans ce cas, le Père Noël devient une arme de coercition et de perpétuation renforçante de cette absurdité inique sociale, puisque appréciation/reconnaissance de la qualité de l'enfant, donc du couple parental. Lors d'un chantage au cadeau, les parents se sanctionnent aussi gravement que leur enfant, puisque celui-ci représente leurs espoirs, leur avenir, leur continuation en tant qu'êtres humains et couple. Pour illustration quelque peu digressive, nous rappellerons le titre d'une pièce de théâtre devenue film culte du patrimoine français : "Le Père Noël est une ordure ! ". Nous ne développerons pas l'exemple des Cloches de Pâques et autres outils du jugement coercitif social, considérant qu'ils reposent sur les mêmes principes de fonctionnement.

- Le Croque-Mitaine, le Loup et autres monstres, tyrannie de la Terreur.

Parmi les êtres surnaturels qui peuplent nos cauchemars et sur lesquels nos parents se jouent de notre enfance, il n'en est pas de plus présent, de plus angoissant, de plus terrifiant que le Loup et son acolyte humain, le Croque-Mitaines ou Père Fouettard (l'Anti Père Noël). Cependant, tous les monstres qui peuplent notre enfance et qui nous ont fait trembler le soir, seuls dans nos grands lits vides de papa et maman, et qui ont été utilisés comme instruments de menace par nos parents sur nous, assument ce même rôle de tyrannie de la Terreur.
Ces êtres du Mal ont une double fonction, tournées vers l'effroi de nos petits Chérubins. Nous avons déjà établi que les enfants, à cause de leur ignorance du monde, sont très crédules, et du fait de leur corps immature et de leur langage limité, ont peu de prise sur le monde, se sentent très vulnérables et ont très peu confiance en eux, ce qui les oblige à rechercher la protection de personnes plus fortes dans le giron de leurs parents. Ainsi, c'est en toute confiance que l'enfant remet son sort entre les mains de ses parents. Jusqu'ici, la chose est entièrement normale : les forts encadrent et défendent les faibles. Là où ce mécanisme se grippe, se pervertit, c'est quand les parents, eux-mêmes dépositaires de l'affection de leur enfant et du devoir de le protéger, utilisent leur position de domination affective et intellectuelle pour asseoir leur autorité, tout puissamment illégitime en ce cas. En effet, comme pour le chantage au cadeau développé précédemment, quel parent peut se targuer de n'avoir jamais utilisé le levier de la Terreur pour se faire mieux obéir ou aimer de son enfant ? Certes, l'imaginaire collectif est fertile. Certes, nos mythes nous procurent un foisonnement de personnages extraordinaires et de monstres abominables. Cependant, s'il est naturel que l'enfant y soit plus sensible que l'adulte, ce dernier n'en doit pas pour autant abuser ! Ainsi, ces êtres effroyables et surnaturels sont utilisés par les parents sous deux rôles indistincts : celui d'agents de leur tyrannie parentale, chargés d'imposer de façon totalitaire leur autorité par un chantage à la Terreur, et dans le même ordre d'idée, celui d'œuvrer à l'édification de la toute puissance parentale, capable de commander aux monstres les plus terribles en choisissant de faire venir ou d'éloigner ces êtres de cauchemars.
Lorsque nous vieillissons, le temps efface le sentiment de profonde angoisse ressentie pendant l'enfance, ce sentiment qui nous faisait veiller et trembler la nuit, pleurer et cauchemarder souvent, au profit de la création d'une charmante nostalgie. Effectivement, lorsque nous vieillissons, la réalité de nos responsabilités prend corps, et nous perdons peu à peu ce magnifique cocon de confort qu'est l'enfance, durant laquelle tous s'occupent plus ou moins de nous, nous aiment et nous protègent naturellement, nous aident et nous rassurent : l'âge adulte est celui de la compétition guerrière et celui où nous assumons toutes les conséquences de nos actes. Aussi, devant un monde adulte si hostile et si contraignant, l'adulte voudrait retrouver l'enfance en tant qu'état d'insouciance et de naïveté. Seulement, il a oublié à quel point le surnaturel est réel pour un esprit peu ou pas soupçonneux, et il applique sa volonté régressive sur sa progéniture avec comme supériorité l'assurance de l'inexistence de ces monstres à qui il livre ses enfants en pâture. C'est pourquoi nous devons mettre en garde les parents sur leurs méthodes. Si ces êtres surnaturels ont beaucoup plus de poids que les idéologies pour inculquer un modèle social, il ne faut pas abuser de leur pouvoir traumatisant...

- La Petite Souris, moule à capitalistes.

S'il est un être surnaturel à mettre à part, c'est bien la Petite Souris. A priori, elle ne semble ni effrayante, ni rassurante, n'a pas de pouvoir de décision sur l'enfant, n'est pas là pour juger. Alors à quoi sert-elle ? Elle est là pour inculquer tout le système de valeurs qui régit nos sociétés, basé sur l'argent. En effet, concrètement, la Petite Souris dépose une pièce (ou un billet, selon le mode de paiement qu'elle choisit et ses disponibilités financières !) sous l'oreiller, en échange des dents qu'elle emporte chez elle.
Si nous creusons un peu le vernis édulcorant de cette mignonne petite histoire (très lucrative pour l'enfant !), nous découvrons d'abord que la souris est étrange, bizarre, inquiétante : à quoi peut bien lui servir cette macabre collection de dents ? La Petite Souris serait appelée, si elle était humaine, fétichiste, voire même nécrophile pour les plus vieilles dents, ce qui sont des pathologies de l'esprit chez l'homme. Certes, l'adjectif accolé à l'animal est là pour nous cacher cette dimension sinistre d'une collecte peu ragoûtante, mais son rôle n'en reste pas moins identique à celui d'un fétichiste ou d'un nécrophile, comportements désapprouvés par la société et les psychologues en particulier, et même sanctionnés par la loi pour les cas les plus flagrants. Projeté dans un corps humain, la Petite Souris serait internée dans un hôpital psychiatrique pour troubles mentaux. Et c'est cet être inquiétant qui, Petit, se glisse dans nos chambres lorsque nous dormons, se glisse entre nos draps et jusque sous l'oreiller pour nous acheter les vestiges de notre croissance. Voilà les approfondissements concernant le personnage.
Cependant, la Petite Souris n'assure pas un rôle terrifiant dans l'enfance, puisque Petite et généreuse. Ces deux caractéristiques la rendent donc sympathique, ce qui lui donne un impact socialisant important. Si nous en revenons à l'action du mythe : l'enfant perd une dent, il la met sous son oreiller ; la Petite Souris vient la lui prendre durant son sommeil, et laisse pour compensation une rétribution financière. Ainsi, c'est un lien mercantile qui unit l'enfant à la Petite Souris, et qui fait donc de cette relation une structure socialisante qui inculque nos valeurs sociales : l'argent, par l'argent, pour l'argent. Symboliquement, les dents sont ce qui nous permet de manger, ce qui nous permet de vivre. Par extension, nos dents sont à la fois notre corps et notre vie. Or, vendre tout ou partie de notre corps porte des noms très particuliers dans le langage juridique : recel et trafic d'organes, et prostitution. La Petite Souris, sous l'autorité et la légitimité parentale, est le premier proxénète de l'homme. Si les parents avaient déjà depuis longtemps prostitué leur enfant par le chantage affectif, le chantage au cadeau et le chantage à la terreur pour obtenir d'eux un comportement stéréotypé, cette période automnale de chute dentaire est la première concrétisation de la prostitution pour l'argent. Certes les dents ne sont plus utiles à son propriétaire, cependant elles gardent un caractère personnel et symbolique fort (elles nous ont permis de vivre et symbolisent notre croissance vers l'âge adulte). Aussi le fait d'échanger une partie si importante de son corps contre de l'argent inculque-t-il très tôt les valeurs mercantilistes de notre société. Toute sa vie ensuite, l'enfant monnayera ses services, son amour, ses qualités (travail sérieux si bonnes notes ou argent/cadeaux, amour et attention si réciprocité...). Si cet épisode charnière de la croissance de l'enfant le prépare à l'intégration sociale et notre système de valeurs, la question est surtout de savoir si ce modèle est réellement un modèle que nous voulons inculquer à nos enfants, considérant que c'est à eux de bâtir l'avenir de l'espèce...

Une coercition affective
Nous avons donc constaté que l'enfant était dans l'impossibilité physique et intellectuelle de s'imposer à son environnement, et que par conséquent il était forcé de s'en remettre à une autorité supérieure : ses parents. Or, nous avons également observé que ces parents, certes sans mauvaises intentions, exerçaient une grande pression traumatisante sur leurs enfants, par l'exercice de leur pouvoir surnaturel. Cette tyrannie parentale par le biais du surnaturel s'étend également à une dictature de l'affectif. Si dans les premiers mois de sa vie l'enfant ne fait pas la distinction entre lui, ses parents et le reste du monde, tout étant lui, dès qu'il distingue entre tous ces éléments son je, ses Autres et son environnement, il n'a de cesse d'affirmer son je en conquérant son environnement et en se protégeant des Autres. Or, pour un enfant sans défense, se protéger passe par l'affectif. C'est en se faisant aimer qu'il obtiendra la protection d'adultes aptes à le défendre. D'une manière plus générale, les parents protecteurs sont les prémisses du Groupe qui plus tard chez l'adulte aura cette fonction (gang, cercle d'amis, équipe sportive, collègues de travail, corporation, région, nations...). Aussi, une précarité de la situation affective de l'enfant sera un double traumatisme : il perdra toute reconnaissance de ses capacités, donc toute confiance en soi, et se verra de plus en état de danger, à la merci de tout et de tous. Tant que les parents assurent indéfectiblement leur rôle de repères et de protecteurs, l'enfant peut s'épanouir et prendre confiance en lui. Dès lors que les parents pratiquent le chantage affectif, ils jouent avec la plus grande peur de l'enfant : celle de l'abandon. Un enfant qui aura souvent subi ce chantage affectif aura deux réactions possibles, toutes deux négatives. Soit il conservera une peur angoissante de l'abandon qui se traduira par un besoin frénétique d'affection, et par cette lourdeur relationnelle le rejet, soit il se protègera définitivement de ce risque en se forgeant une carapace sociale empêchant tout lien affectif, donc tout risque d'abandon. Dans les deux cas, le traumatisme provoqué par les parents se soldera par une difficulté d'intégration de leur enfant.
Nous avions déjà cité à plusieurs reprises le chantage affectif comme arme de coercition parentale : il est sans doute temps d'expliciter cette expression. Le chantage est une pression psychologique exercée par une ou plusieurs personnes en situation de supériorité sur une ou plusieurs autres en situation de fragilité, par la mise en action d'une opposition de sanctions négatives (punitions, malheurs, tortures...) et positives (récompense, bonheurs, affections...). Dans le cas du chantage affectif, la pression est exercée par les parents, qui sont dans la situation de supériorité que leur confèrent leur âge, leur expérience et le désarroi de leur progéniture, sur cette dernière, en jouant sur sa terreur de l'abandon. Certes, si l'objectif de la manœuvre peut sembler louable (asseoir totalitairement l'autorité parentale, afin d'assurer une socialisation stéréotypée de l'enfant, pour lui permettre une intégration parfaite à sa société, et ce sans passer par la difficulté de l'exposé des raisons, perte de temps et risque d'échec parental dans la communication avec l'enfant), le moyen utilisé est particulièrement méprisable, puisque encore une fois l'exploitation cruelle et sans scrupule de la fragilité du jeune. Il est impossible de socialiser correctement quelqu'un en passant par une violence qui écrase la personnalité. Or, les trois types de chantages évoqués jusque ici (au cadeau, à la Terreur et affectif), utilisés couramment avec virtuosité par les parents, fonctionnent par l'exploitation violente des handicaps et points faibles de l'enfant. L'enfant croît donc dans la négation de son être, dans l'apprentissage d'un monde de violence qui le persécute.


La coercition sociale

En plus de la coercition endogène et parentale, les enfant subissent une troisième forme de pression : sociale. Cette coercition sociale ne s'exerce certes pas que sur l'enfant, mais ce dernier y est très sensible. En effet, le groupe assure la protection et la reconnaissance de la valeur de l'individu. Pour l'adulte, il peut y avoir tolérance d'une certaine déviance du comportement, sans que cela se traduise nécessairement par une exclusion. En revanche, chez l'enfant, dont la situation est toujours vécue comme précaire, suivre les modèles imposés par le groupe est vital : toute marginalisation se traduirait par une dégradation de la sécurité et de la reconnaissance de l'enfant. Pour cette coercition sociale, il existe deux façons de formater l'enfant, l'une positive, l'autre négative.

La dictature des masses
La dictature des masses est un levier coercitif que la société utilise pour stéréotyper l'individu et créer une uniformisation du groupe. Cette déshumanisation est propice à une forte solidarité, mais néfaste à l'épanouissement personnel. Si nous pouvons nous permettre de la juger positive, c'est uniquement parce qu'elle joue sur un système de dons : la société offre des modèles aux individus. Si ces êtres isolés décident de souscrire à ces modèles en abandonnant un peu de leurs particularités, de leur originalité, ils sont récompensés par le groupe (intégration, reconnaissance, sympathie, sécurité...) ; en revanche, s'ils rejettent le modèle proposé par les masses, ils se voient durement sanctionnés (exclusion, antipathie, dégradation, insécurité, voire même amendes ou peines de prisons...).
Pour une illustration de la dictature des masses sur l'enfant, profitons que nous sommes dans une société de consommation pour en dénoncer les abus. Aux siècles de la pensée humaine, de l'aspiration à l'élévation spirituelle, les philosophes avaient pour assurance de leur humanité : "je pense donc je suis" (Descartes). Aujourd'hui, dans nos sociétés mercantilistes, les valeurs sont effacées, et comme le chantait récemment Jean-Jacques Goldman, désormais, "j'ai donc je suis". C'est cet exemple de perception de l'identité qui illustre au mieux la dictature de la masse. S'il est évident qu'à l'époque préindustrielle, l'intégration se faisait par la ressemblance physique, la communauté d'usages ou de fonction (ouvriers, paysans, artisans, nobles, clercs...), cet abus de la socialisation s'est particulièrement aggravé depuis l'avènement de la consommation de masses. Désormais, non seulement le costume indique le statut social, mais il représente l'individu, toute abstraction faite de ses caractéristiques psychologiques. C'est la dictature de la mode, de la publicité. Ce sont les entreprises qui formatent leurs consommateurs. Ceci est surtout visible chez les enfants. Effectivement, pour un enfant, suivre les modèles proposés par le plus grand nombre (notamment par le Dieu-TV), c'est assurer sa survie. Ainsi, être à la mode (vêtements, jeux, langage...) n'est qu'une stratégie destinée à l'intégration. C'est ce phénomène de conformisme frénétique qui explique le succès foudroyant de certains jouets (Transformers, Barbies, Pokémon, Action Man et autres Pollypocket...). Les adultes trouvent bien souvent les enfants cruels. En effet, personne n'est plus intolérant de prime abord qu'un enfant (moquerie, haine, violence...) lorsqu'un individu est marginal (physiquement, socialement, psychologiquement...). Cependant, ce n'est que l'application à l'échelle humaine d'un comportement répandu dans le règne animal social : celui du bouc-émissaire. En effet, quoi de mieux pour solidariser un groupe qu'un ennemi commun ? Les enfants, dans leur précarité, utilisent tous les moyens disponibles pour se maintenir dans le groupe qui assure leur sécurité. Si ce comportement primitif s'estompe chez les adultes, c'est pour être remplacé par les médisances et l'hypocrisie. Cette évolution n'est que le résultat de la prise en compte par l'adulte du facteur faillibilité. Un enfant ne songe pas qu'il peut se tromper : il voit une différence et la stigmatise pour en tirer le maximum de bénéfice, sans penser une seconde que cette différence puisse être momentanée, qu'il puisse ensuite y avoir rancune. L'adulte, lui, a plus ou moins conscience de tous ces aléas et, lâchement, cachera sa violence par un comportement sournois de sape lente. L'enfant, non instruit des "subtilités" sociales, sera plus direct. Mais est-ce réellement plus cruel de railler franchement la différence que de maintenir l'illusion hypocrite et médisante de la ressemblance ? Bien souvent, les adultes semblent s'amuser de ce manque de "tact", de cette franchise des enfants, comme s'ils trouvaient charmant que ces jeunes ne soient pas encore rompus aux techniques sournoises de l'hypocrisie et de la médisance. Il n'y a que de la confrontation des opinions que peut naître la vérité. Éviter cet affrontement, c'est stagner dans le mensonge. C'est pourquoi les enfants se pardonnent vite, se réconcilient, que les différences s'assemblent pour s'épauler, que la rancune trépasse. Chez l'adulte... C'est une désespérante hypocrisie qui vient fausser toutes les relations, briser la simplicité, la complicité, l'harmonie.

La politique de l'humiliation
Le second levier de la coercition sociale est la politique de l'humiliation. Pendant de la dictature des masses, elle consiste simplement en la stigmatisation et la ridiculisation systématique de tout ce qui n'est pas standard. Cela va de l'écart à la norme vestimentaire à l'écart de langage, en passant par la question inattendue qui montre l'ignorance ou l'originalité sanctionnable de la curiosité. Partout, toujours, l'enfant est remis en place par la société et les adultes. Malgré une tendance à faire de l'enfant un tyran commandeur au sein de la famille, il demeure en vérité bien souvent un interlocuteur négligé, un semi être à peine digne d'une attention amusée mi-tendre mi-désespérée. Combien de questions sans réponse pour un enfant jugé inapte à comprendre ? Combien de rires moqueurs pour accueillir ses opinions ou ses interrogations, ses maladresses langagières ou physiques ? L'enfant subit quotidiennement de nombreuses humiliations qui le poussent vers un moule formatant de valeurs et de comportements normés.


Conclusion

L'enfant. Petit adulte ? Petit animal ? Tant de réflexions sur ce qu'il est... Une chose est sûre : un enfant est, telle une éponge, un petit être en pleine évolution qui part de très bas et peut monter très haut. Les adultes et la société qu'ils composent sont responsables de son éducation, de sa formation à vivre et à prendre part à la vie ensuite. Tout ce qu'on inculque à un enfant prend une valeur bien plus forte et demeure ancrée profondément. Et resurgit inévitablement. On n'élève pas un enfant à la légère. Il est l'avenir de notre espèce et nous nous devons de nous appliquer. Il faut réfléchir aux valeurs que nous lui inculquons. La peur systématique des autres et de l'inconnu, tel ce qui est montré dans les contes ? La présentation stéréotypée et fictive, totalement aberrante et idéalisée des rapports homme-femme dans les contes de princes et de princesses ? Des valeurs revanchardes, violentes et mercantiles comme ce qui est fait dans nombre de comptines et de mythes ? Rien n'est anodin. Effet papillon, puissance surnaturelle, destin ou simple enchaînement logique, le moindre grain de sable étend le désert, et peut soit raser la forêt, soit mettre en valeur l'oasis et la plage. Chaque geste compte. Chaque mot. Chaque idée. Chaque être.
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Re: L'enfance...
Posté par flougaussien le 22/11/2007 10:28:36
D'accord, je comprends.
Re: L'enfance...
Posté par windowman le 22/11/2007 08:23:35
Je ne pense pas être très précis ni très exatc, mais une chose est certaine, les populations issues de l'immigration afrciaine ont eu un problème encore plus grand, puisque les cultures sont différentes : ainsi, l'autorité parentale est discréditée en fonction de la génération, en fonction de la langue, en fonction de la connaissance de la société d'implantation, en fonction aussi du traiteement social qui a été fait des parents... Le conflit est donc bien plus grand pour les enfants dont les parents souffrent d'acculturation à tous ces niveaux que pour les petits blanc-becs dont les parents sont juste largués d'un point de vue culturel. Par ailleurs, les adultes de nos sociétés, via la culture du travail (sic), les hobbies, la consommation (etc), ont pu trouver des stratégie de contournement pour pallier à la chute de l'autoirité traditionnelle. Pour un afruicain habituer à exercer sa toute puissance parentale depuis toujours (je caricature à peine), devoir abandonner la coercition physique, l'ascendant absolutiste, c'est écrouler plus que l'autorité traditionnellle : c'est assassiner la figure du parent. D'où la nécessité d'une aide à l'intégration qui n'existe hélas pas en France, où la suspicion demeure la règle. Comme je l'ai dit dans d'autres articles (sur le FN, je crois), on fait un traitement spécial à nos anciens esclaves, traitement qui perdure aujourd'hui, et qui empêche de faire l'amalgame entre les nantis et les déshérités du sang.
Re: L'enfance...
Posté par flougaussien le 21/11/2007 12:59:10
Je crois que j'ai à peu près compris ce que tu dis, même si j'ai du mal à saisir les enchaînements logiques. Peut-être parce que je ne suis pas assez callé en histoire.

Mais je ne suis pas sûr que le problème "enfant roi" fasse davantage de ravages chez les immigrés défavorisés que dans les milieux aisés ou la classe moyenne. J'ai comme exemple un ancien voisin de ma petite banlieue pavillonnaire banale, qui appelait sa mère en disant "coco, sandwich rillettes", et la mère arrivait 2 minutes après avec un sandwich aux rillettes, et un grand sourire. Je pense que c'est bien répandu, et que ce n'est pas lié au milieu social.
Re: L'enfance...
Posté par windowman le 21/11/2007 06:16:11
Non, ce ne sont pas des conneries. C'est simplificateur et secondaire, mais ce ne sont pas des conneries.

Un enfant a besoin d'un cadre de référence pour se sentir sécure, d'une cohérence du monde qu'il puisse appréhender sans crainte, qui, stable, lui permette de se concentrer sur son propre développement. C'est par cela qu'on entend règles et contraintes en éducation. Tout est dans la manière de faire.

Avec les années soixante-dix, réduites au simple slogan "il est interdit d'interdire", on a voulu casser ce moule traditionnaliste de l'obéissance aveugle au pouvoir paternel, de la reproduction sociale, et donc du modèle de société typé ancien régime où il n'y avait presque pas de mobilité sociale. Mais cela a été appliqué à la règle, revendiqué par une génération du "craquage" qui a tout fait voler en éclat et qui, construit sans règles, ne parvient pas à cadrer sa propre progéniture. Je simplifie, bien sûr. On a voulu se recentrer sur l'intérêt de l'enfant, sur son épanouissement propre, et non plus sur la réduplication des parents. Sauf qu'il faut trouver un équilibre entre laisser s'épanouir un individu et le socialiser pour qu'il soit capable de s'intégrer dans la communauté.

Le problème se pose surtout pour les jeunes des familles défavorisées, notamment d'origine étrangère : dans ce climat de rejet de l'autorité traditionnelle, les parents, souvent peu cultivés et donc inaptes à penser l'éducation, se sont vus dépourvu de tout droit à l'éducation là où la tradition commandait le droit de vie et de mort sur l'enfant, en quelque sorte. Le parent n'est plus sacré, il n'a plus évidemment raison, ce qui est positif dans bien des cas, mais le pendant est qu'il n'est souvent plus reconnu comme une autorité légitime face aux canons véhiculés par la télévision... Faute de continuum éducatif, ces générations sont des fleurs de trottoirs, qui ont pouissé follement et sauvagement entre les dalles de béton parce qu'on ne s'en occupait pas correctement. Plusieurs générations sauvages ont donné ce résultat explosif des cités.
Re: L'enfance...
Posté par flougaussien le 20/11/2007 02:37:25
Excellent ! La symbolique de la petite souris serait donc ça ? Je n'y avais pas pensé !

Sinon, ton texte est très intéressant. Pro-communication.

Si j'avais écrit un article sur l'éducation des enfants, je n'aurais pas du tout eu l'idée de le tourner comme ça. J'aurais sans doute dit bêtement "aujourd'hui on cède tout aux enfants, il ne faut pas hésiter à leur refuser des choses". Tu y fais à peine allusion, alors qu'il me semble qu'on entend beaucoup cette idée. Comment ça se fait ? C'est des conneries ?
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L'auteur : Y'a-t-il un humain sur la terre ? parce que, Manifestement, y'avait pas de dieu dans le ciel...
40 ans, Evreux (France).
Publié le 31 mars 2006
Modifié le 26 février 2006
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