Non connecté. Connectez-vous ou devenez membre (gratuit).Recherche rapide :     

La Communauté contre Fraithure le Fourbe

Un récit fantastico-médiéval ayant pour personnages les éleves de ma classe. Récit très inspiré par Le Seigneur Des Anneaux et le pistolero de S. King. L'humour est de rigueur et tous les traits de caractère et particularités des personnages sont 100% authentiques.


Tout d'abord je voudrais préciser que cette nouvelle a aussi été publiée sur le site d'un ami (www.pecosmania.be.tf), ceci pour éviter que l'on m'accuse de plagiat

Cette histoire est dédiée à David Mortier..

Repose en paix mon pote.



La Communauté contre Fraithure le Fourbe


Introduction
Au début il y avait la terre, la mer et le ciel. Des forêts verdoyantes et des rivières de miel. Des fruits d'or poussaient sur les arbres. La vigne s'enlaçait discrètement sur les colonnes de marbre, où nichaient des oiseaux de toutes espèces.

C'était une pièce mise en scène par un maître parfait et dans ce tableau l'homme fût élevé.

On racontait que si l'Eden fût l'écrin de ce monde établi, l'humain devait être le rubis qui l'avait serti. Peut-être à sa première heure, lorsqu'il n'avait pas peur des choses qui meurent, le bonheur était une somme de choses simples d'une vie dans un état appelé Royaume de Wharaim
L'homme prospérait, le monde embellissait, dans cette ère de paix le roi s'appelait Fraithure le Bon.

Fraithure était comblé car il ne manquait de rien, protégé de Dieu, et respecté par les siens, mais une nuit dans ses rêves, Satan le visita et lui demanda: « « Aimerais-tu le pouvoir ? »»

Il lui offrit un coffre renfermant tous les malheurs et lui insuffla la haine et l'envie dans le coeur. Le lendemain fût le premier jour triste sur la terre : Fraithure assassina son propre père, lui ravit ses biens, enleva son épouse, Sophyre, et réduit en esclavage les tribus au nombre de douze.

Il fit changer son nom en Fraithure le Fourbe

Il leva une armée forte et robuste pour gouverner d'une manière cruelle et injuste

Pour le seconder, il perverti l’âme de Sophyre, qui était douce et gentille, lui rasa les cheveux derrière la tête et l’épousa.

Il corrompit Iohanne, le magicien, et s’attacha les services de Rouharde, une donzelle de descendance noble mais a l’âme aussi pourrie que la sienne.

Iohanne effrayait le peuple par sa magie satanique et par sa grande taille, sorte de vautour géant habillé de noir, tandis que Rouharde avait été nommée chef des armées de scout. Un proverbe Reumycourvillois dit d’ailleurs : « Une armée de chien conduite par un loup est plus redoutable qu’une armée de loups conduite par un chien »

Les scouts patrouillaient dans tout le Compté de Wharaim, terrorisant les pauvres gens, les torturaient et tuaient, voir violaient dans le meilleur des cas. Leurs tâches étaient de s’assurer que les règles instaurées par Fraithure étaient respectées.


Rouharde, par l’entremise de Fraithure, avait donné les pleins pouvoir a sa milice de scouts, et ceux-ci ne se gênaient pas d’infliger les pires supplices aux contrevenants. S’ils n’étaient pas exécutés sur place, ils étaient jetés en prison et confiés aux bons sois de Kevinard, le bourreau attitrés du Roi.


1
Dans une petite bourgade tranquille du nom de Lamino, qui fait partie du Compté de Reumycourville, le jeune Olivius menait une vie paisible. Il occupait ses journées à traire les vaches, couper du bois et récolter du blé. Il sortait d’une liaison courte mais intense avec la princesse Zozo, qui l’avait plaquée sans raison apparente. Pour oublier, il s’était investi à fond dans ses vaches.

Un soir d’orage, ses bêtes étaient très nerveuses et ne cessaient de beugler dans l’étable.

Hélas, Olivius n’était pas très apprécié par ses voisins. Ceux-ci, pour une sombre
histoire de vitres brisées pendant sa folle enfance, lui en voulaient. Tout le monde le sait, la rancœur est tenace dans le cœur des gens de la campagne.

Bien sur, Olivius n’avait jamais payé les dégâts, mais était-ce une bonne raison pour le haïr à ce point ?

Toujours est-il que, a l’écoute de ce tapage nocturne des plus incommodant, ces chers voisins ne se firent pas prier pour envoyer un pigeon voyageur a la garde de scouts qui stationnaient non loin de là.

Olivius, occupé à essayé de calmer ses vaches ne vit pas l’unité de scout s’approcher de sa maison.

Les infâmes scouts frappèrent d’abord a la porte (Rouharde avait bien insisté sur ce point : On frappe d’abord, on défonce ensuite). Comme il ne leur venait en retour que des beuglements de vaches, ils sortirent le bélier et, suivant les ordres de leur maîtresse, défoncèrent joyeusement la porte.

Olivius releva la tête en entendant le bruit

- Tiens, on a frappé »

Il sortit de l’étable, tombant nez a nez avec la milice de scout.

- Héééé mais vous avez défoncé ma porte, c’est abusé ça ! »

Pour seule réponse il eut droit au poing du plus gros scout, balancé violemment en travers de sa figure. Il alla s’écraser contre le mur et essaya de se relever péniblement, se tenant la joue.

Une partie des scouts s’engouffra dans l’étable et firent taire les bêtes.

Le plus gros scout, celui qui l’avait frappé, déclara de sa grosse voix :

- Tu as violé les lois établies par Fraithur le Fourbe, notre maître, tu vas donc payer !»

Ils se mirent alors à égorger une a une ses vaches, malgré les cris de protestation de Olivius, qui avait du mal à se faire entendre au milieu des hurlements de douleurs des animaux.

Quand ce fut fait, ils le rouèrent de coup.

Après ce qu’il lui parut une éternité, ils s’arrêtèrent enfin et le gros, qui devait être le chef, dit :

- Que ça te serve de leçon.. et tu as de la chance de pas être jeté en prison

Ils le laissèrent pour mort, étendu sur le sol..

Olivius sombra dans le coma pendant 24 heures, et fut réveillé le lendemain soir par une main qui le secouait.

Il ouvrit péniblement les yeux et vit une petite tête blonde penchée sur lui, c’était son ami Pécoz le nain.

Eh ben, lui dit-il, t’a l’air salement amoché…tu t’es cogné quelque part ? »

Olivius grommela quelque chose a travers la bouillie de dent éclatée et de sang qui avait coagulé dans sa bouche.

- A la rigueur tu peux articuler, ça seras plus facile pour que je comprenne quelque chose »

Il se leva et alla cracher dans l’évier, ensuite il lui expliqua ce qui lui était arrivé

Pécoz était outré, il serrait ses petits poings de colère

- C’est plus possible ! Il faut faire quelque chose ! J’en ai marre que nos droits soient bafoués, vive la démocratie ! »

- Qu’est ce que tu veux y faire ? Fraithure contrôle tout, le peuple est asservi, il a levé une grande armée de scouts…et il a Iohanne le magicien qui le protège avec ses sorts »

- Menons bataille contre eux ! Levons une armée, nous aussi ! Ca ne peut plus durer…A la rigueur on n’a rien à perdre, plutôt mourir au combat que vivre dans la terreur toute ma vie »

- Les gens du pays sont trop couards, cela ne nous mènera à rien

- La couardise est l’excuse des âmes sans volonté !

- J’aimerais bien avoir ton optimisme…mais les gens ont trop peur, peu oseront se soulever contre la dictature de Fraithur le Fourbe »

- Jamais un homme n’a pu redresser les autres en se courbant lui-même, retient bien ça Olivius

Celui-ci allait répliquer quand on frappa à un bout de bois qui était resté accroché au chambranle. Ils se retournèrent en même temps, décidés cette fois à ne plus se laisser faire si les scouts étaient revenus finir le travail.

2
"E me préhente, ‘E m’appelle Hudwig , prin’he de ‘Hermanie, ‘he huis en hoyage dans la réhion, pouhiez hou m’ohrir l’hospitalité hour la nuit ? » Grommela la personne devant eux.

- Qu’est ce qu’il raconte ? » demande Pécoz a Olivius

- Il s’appelle Ludwig, prince de Germanie, il est en voyage dans la région et il demande l’hospitalité pour la nuit »

- Ah d’accord… »

- Soyez le bienvenu dans ma modeste demeure, noble sir » répondit Olivius

- Hèh y hé pahé ihi ? hou hou hêtes disputé ahec hotre femme ? »

-….. »

- Hourquoi tout est hassé ihi ? » articula-il avec beaucoup d’efforts

Et pour la 2ième fois 10 minutes, Olivius raconta son histoire

- Hes hommes de main de Fraithur le Hourbe ! Enhore eux ! »

- Expliquez-vous » fit Pécoz

- H’étais tranquillement a une hête de hillage, hand un de hes scouts m’a lachement attaquer dans le hos. Et il m’a his : « Avec hes compliments de Fraihur le Hourbe, on haime pas les hétrangers ihi. Hai du aller a chez le druide pour réparer ma mahoire, et cette haloperie de prothèse m’empehe de parler horrehtement »

Pécoz sauta sur l’occasion

- Rejoingnez nous sir, nous levons une armée pour renverser la dictature du Fourbe »

- Olivius, voyant qu’il n’était pas le seul a avoir subi les abus de pouvoir, essaya aussi de convaincre Ludwig de Germanie

Il ne fut pas long à convaincre

- Eh hien, hourquoi ha, dehui hon ahiddent he ne rehe que he me henger, et he n’ai rien a haire he huis un hoyaheur holihaire…mais il nous haut des harmes et des hehaux…et heul nous hahiherons has a haincre son harmée il nous haut de l’aide »

- Pour les armes, je connais bien Boulette le Forgeron, c’est un ami, il pourra nous forger des épées » dit Olivius

- Hai déha une hépée et un hehal moi »

- Et moi un arc a flèche » ajouta Pécoz

- Bon ok, ya que moi qui n'ai pas d’arme quoi »

- A la rigueur tu peux prendre ton lance-pierre »

- Bon attendez-moi là

Boulette le Forgeron l’accueillit d’un drôle de façon

- Toi ? une épée ? si c’est pour couper ta pelouse autant acheter une tondeuse haha

Olivius choisit une épée et s’en alla après avoir entendu deux ou trois blagues sur les blondes qui le fit rire, malgré son mal de dent.

De retour a sa maison il vit Pécoz et Ludwig qui l’attendaient avec des chevaux.

- On a été récupéré des chevaux chez le vieux Leroi

Olivius n’avait jamais bien compris qui était ce personnage, certains racontaient que c’était un ancien roi qui avait du quitter son trône, d’autre qu’il avait été alchimiste durant sa jeunesse et avait appris à changer le plomb en or.

Ils se mirent en selle et chevauchèrent vers le château de Wharaim. Ils avaient convenu qu’ils iraient voir Sandralle, une elfe blonde, qui avait des dons pour la magie. Selon Olivius, elle pourrait sûrement les aider à combattre Fraithur le Fourbe.

Ils chevauchèrent toute la nuit au milieu de la forêt et s’arrêtèrent au petit matin, au bord d’une rivière pour laisser les chevaux boire et se reposer.

Ludwig, dont l’oreille était très fine, entendit le premier des bruits suspect dans les fourrés. Pécoz, qui avait été bercé trop près du mur quand il était petit, n’entendit rien et continua de parler de son futur projet de taverne changée en cage de prison a Olivius.

Ludwig leur fit signe de se taire et d’écouter. … Ils avancèrent dans les fourrés jusqu'à la source du bruit... ils débouchèrent sur une clairière et virent un homme assis en tailleur, fredonnant gaiement une musique inconnue..

Il tenait entre ses doigts une feuille et essayait de rouler une drôle de cigarette avec des herbes connues pour être des substances hallucinogènes.

L’homme leva les yeux et s’exclama :

- Hola Hombre ! ¿¿ Que passa ¿¿

- Qui êtes-vous, questionna Olivius, brandissant son épée toute neuve en se disant qu’il aimerait bien l’essayer.

- Je m’appelle Javier Gonzalez Lopez Mateo Gomez Dos Santos De La Playa, je viens du royaume d’Hispanie…Mais vous pouvez m’appeler El Gomez, c’est plus simple…Et vous qui êtes vous ?

- Mon nom est Olivius, de Reumycourville, et voici Pécoz le nain et Ludwig, prince de Germanie. Que faites-vous si loin de chez vous, c’est pas un peu abusé ça ?

Jusque là l’homme avait parlé gaiement, mais a l’écoute de cette question, son visage se ferma et il baissa la tête.

- Mon vieux, je suis à la recherche de ma femme, Alicia la Blonde, elle a été kidnappée par un demandeur de rançon, un certain Fraitheur le Fourbe, on m’a dit qu’il avait sa demeure par ici…Mon vieux je vais lui faire payer son crime par le sang, dit-il en brandissant son épée

Olivius rangea l’épée dans son fourreau, tandis que Pécoz expliquait :

- Nous aussi somme à la poursuite de cet homme, mais malheureusement pour toi il n’est pas qu’un simple demandeur de rançon, mais un véritable tyran, qui dirige ce pays de manière cruelle et injuste, nous sommes en route pour le renverser. A la rigueur joins toi a nous, El Gomez, tu nous aideras dans notre quête et par la même occasion tu pourras retrouver ta dulcinée.

El Gomez semble réfléchir puis releva la tête

- D’accord, je suis avec vous…En attendant gouttez-moi donc cette herbe espagnole vous m’en direz des nouvelles…



3
Nos 4 héros chevauchaient fièrement dans la forêt depuis le matin. Ils avaient du s’arrêter plusieurs fois car Pécoz, qui avait un peu abusé des douceurs hispaniques et qui était ballotté dans tous les sens sur son cheval, s’était senti mal a plusieurs reprises et avait du aller vomir son petit déjeuner dans les buissons.

Au soir, ils repérèrent une grotte creusée dans la roche et décidèrent de s’arrêter là pour le soir. Olivius s’occupa du feu (ce qui lui rappelait sa folle jeunesse lorsqu’il faisait des feux de camp a reumycourville) tandis que ses 3 compagnons étaient chargés de trouver quelque chose qui pourrait remplir leur estomac vides…

Pécoz arriva le premier, il avait trouvé des champignons et des baies, suivi de peu par El Gomez, qui, lui, ramenait quelque chose de plus substantiel : un écureuil qu’il avait délogé à coup de pierre de son nid et qui serait excellent cuit avec des pommes de pin et des racines
Il ne restait plus que Ludwig, qui arriva à la tombée de la nuit. Il les rejoignit à l’entrée de la grotte, où le feu brûlait vivement

- Hé les hecs, hehiné he que hé trouhé !!

El Gomez se tourna vers Pécoz :

- Mon vieux, il a pas des problèmes de diction ?

- C’est une longue histoire mais a la rigueur on peut encore comprendre

Ils firent des yeux comme des soucoupes lorsqu’ils virent ce que ramenait Ludwig : 2 petites choses de plus ou moins 1 mètre de haut, qu’il tenait par les cheveux et qui gesticulaient et criaient de leur petite voix de les laisser tranquilles.

Il les posa enfin au sol et les 2 petites choses se mirent à lui donner des coups de pied dans les tibias et à le mordre

- HA HU HI HAINTEHANT !!!!!!!! Hurla Ludwig…la force du cri plus que les paroles en elle-même (car elles n’avaient pas compris) les dissuadèrent de continuer et elles s’assirent à même le sol, tremblante de peur

- T’a trouvé ça où ? questionna El Gomez

- Helle he cahaient dans hes huihons

- Buissons, traduisit Olivius pour El Gomez

- Ca se mange ? demanda Pécoz

- Noonnn noooon ne nous mange pas ne nous mange pas pillèrent en cœur les 2 petits choses

- Qui êtes-vous alors ? demande Pécoz

- Je m’appelle Létizia, dit la première

-…Et moi c’est Dgényfer, complèta la seconde

- Nous sommes des trolls, déclarèrent-elles en cœur, nous vivons dans la forêt et nous avons toutes les deux 437 ans…Vous allez pas nous manger hein ?!

Pécoz, Olivius, El Gomez et Ludwig se concerterent :

- On en fait quoi ? demande Pécoz

- On les mange, dit El Gomez, j’ai pas envie de bouffer de l’écureuil. Moi je vote, on les mange

- Heu rien manher de holide moi, que hu yaourt, donc hon les hange ha

- Heeuu moi perso je préfère rien avaler, déclara Pécoz, se rappelant sa mésaventure du matin.

- J’ai une idée, s’exclama Olivius. Et comme tous les regards se tournaient vers lui et poursuivit : Elles sont petites, ok, mais elles sont robustes, en échange de la promesse de pas les manger, on peut leur faire porter nos sacs a dos…J’ai entendu que les trolls couraient vite, elles pourront suivre nos chevaux sans mal.

- Excellente idée !! s’exclamèrent-ils tous, sauf Ludwig qui marmonna une bouillie de mot incompréhensible.

Ils revinrent vers Dgényfer et Létizia, qui attendaient de quoi leur sort serait fait blotties l’une contre l’autre en tremblant et en leur jetant des regards inquiets.

Ils leur annoncèrent la bonne nouvelle, et elles parurent soulagée…Mais bien vite leur nature casse pied refit surface et elles leur posèrent milles questions.

- Vous allez où ? Pour quoi faire ? C’est loin ? Ya des beaux mecs là bas ? Vous allez pas nous manger une fois qu’on sera arrivé hin ?

Ils répondirent à leurs questions, tant bien que mal : Ils devaient voir Sandrelle la magicienne, pour qu’elle leur donne une potion. Mais bien sur, ils ne dévoilèrent pas le but de leur mission, car elles auraient pris peur et se seraient enfuies sans demander leur reste.

Une fois qu’il fut acquis qu’elle ne s’enfuirait pas pendant la nuit, ils s’endormirent au coin du feu, attendant avec hâte d’arriver à bon port chez Sandralle.

Le lendemain, une surprise de taille les attendait : des empreintes de pas étaient marquées dans la terre. Des empreintes certainement non-humaines : des pieds énormes munis de griffe et de sabots. Les empreintes partaient de la forêt et venaient jusqu’au campement. Ils virent avec horreur qu’elles tournaient autour de l’endroit ou ils avaient dormis. La bête les avait certainement reniflés pendant leur sommeil. Autre indice prouvant que ce n’était pas un être humain : des cheveux noirs d’au moins 2 mètres de long étaient déposés partout, jusque dans les vêtements.

Ils suivirent les traces dans la forêt, bien décidé à tuer la bête mais au bout de plusieurs kilomètres ils abandonnèrent, jugeant qu’ils perdaient leur temps. Ils revinrent alors au campement, enfourchèrent leurs chevaux et partirent, les 2 trolls Létizia et Dgényfer les suivant, courbés en deux sous le poids des paquets.




4
Selon les prévisions de Olivius, ils ne devaient arriver chez Sandralle que le lendemain. Ils chevauchèrent toute la journée et bientôt l’accident du matin ne fut plus qu’un mauvais souvenir.

Ils s’arrêtèrent en milieu d’après midi, pour laisser boire les chevaux mais aussi pour attendre que les 2 trolls les rejoignent.

En attendant, ils se lancèrent tous les 4 dans une partie endiablée de ni oui ni non…Alors que Pécoz exécutait son 17ième gage de la partie, a savoir sucer les dents de devant de son cheval sans se faire mordre, ils entendirent du bruit qui montait des fourrés…

« éhi ého, on rentre du boulot »

- Des scouts, nom de nom s’écria Olivius

Ils firent silence, n’osant pas bouger. Pécoz était plutôt soulagé, il n’avait pas très envie de ce contact privilégié avec sa monture…

- Hon, H’est un heul scout dit Ludwig

Il se dirigeait vers eux, ils pouvaient entendre ses pieds écraser les branches mortes. Ils empoignèrent leurs épées et bandèrent leur arc.

La musique changea pour se transformer en un hommage bizarre a une personne, certainement un chef scout très respecté dans l’armée : « égaré dans la vallée infernale, le héros s’appelle Bob Morane… »

D’une seconde a l’autre il allait déboucher dans la clairière où ils se trouvaient. Ils se préparèrent à attaquer, rassemblant leur force…

Une silhouette se découpa à travers les fougères : Il était là !

Le scout sorti de la forêt et tomba en arrêt devant eux. La communauté allait lui sauter dessus…


5
"Salut Chef ! Ca va ?" fit-il avec un petit signe

La communauté se regarda…Ils étaient déstabilisés, ils s’attendaient à une attaque du scout, c’était sûrement un éclaireur car ils ne se promènent jamais seuls.

Le ton que le scout avait pris était léger, presque amical.

- Houge Has ! Cria Ludwig

Le scout vit les armes et les regards féroces pointés sur lui, regarda sa tenue de scout (foulard, chemise garnie de badges, short et sac a dos), les regarda à nouveau et éclatât de rire.

La communauté s’en retrouva d’autant plus déconcertée. Ils se regardèrent à nouveau, cette fois-ci moins tendu.

Le scout s’était assis et rigolait toujours, le visage rouge et se tenant les côtes, au bord de la crise d’apoplexie.

Olivius s’avança, l’arme toujours pointée, méfiant.

- Qui es-tu ? Questionna-il, Où se trouve ton unité ?

Le scout s’arrêta de rigoler, le regardant fixement, puis il sembla comprendre et repartir de plus belle.

- On a de la chance, on est tombé sur un débile mental déclara Pécoz

- Pas sur, peut-être qu’il bluffe dit El Gomez, le temps ses petits copains en short débarquent.

- On ha he savoir, dit Ludwig

Il le prit par le col et le secoua violemment

- REHON ! OU HON LES HAUTRES ??!!

Le scout s’arrêta enfin de rigoler et dit :

- Pas d’unité, je suis seul, j’ai quitté l’armée scoute

- Il hent, puis se tournant vers le scout : henteur ! hourquoi tu hent ??

- Je mens pas, j’ai vraiment quitté l’armée

- Il a raison, déclara Pécoz, regardez : il a retiré son écusson de l’armée scout, aucun scout ne ferait jamais ça.
- C’est peut-être un piège, dit Olivius

- Pas sur

- Sisi

- Naaan jsuis vraiment pas sur

- Peut-être que..

- HA HUFI, coupa Ludwig, hon l’éhorhe et hon hen harle hlus !

- Attends, dit Olivius, on pourra jamais en être certain a 100%, moi dans le doute je préfère le laisser en vie…Raconte ton histoire, scout.

- J’ai jamais voulu devenir scout, c’est mes parents qui m’y ont forcés comme j’étais pas très fort dans les études… J’ai sauté sur la première occasion pour déserter, ça fait 3 jours que je marche dans la forêt.

- Comment t’appelles-tu ?

- Kouzinor, je viens d’un lointain compté appelé Brüzail

Plus tard dans l’après midi, ils étaient 5 à chevaucher vers le repère de Sandrelle, sans compter les 2 boulets à la traîne de plusieurs kilomètres.


6
De nouveau, ils se trouvaient a l’abris d’une grotte, toujours au beau milieu de la foret. Le lendemain, ils arriveraient enfin a la première étape de leur croisade.

Pécoz était content de voir que leur communauté s’agrandissait et que les liens qui les nouaient, fragiles au début, commençaient à se consolider.

Ludwig, a moitié convaincu par les explications de Kouzinor, surveillait de près l’ex scout.

Olivius ne pensait qu’a l’énorme pain qu’il allait mettre en travers de la gueule du scout qui avait oser égorger ses vaches, et se rappelait avec mélancolie qu’ils n’étaient plus très loin de la principauté de la Princesse Zozo.

El Gomez regardait les étoiles, pensant a Alicia la Blonde, que ce salaud de Fraithure le Fourbe avait enlevé.

Kouzinor de Brüzail était occupé à attiser le feu que, en bon scout, il avait allumé à l’aide de 3 brindilles et d’une allumette a moitié consumée.

Les 2 trolls Létizia et Dgényfer se passaient des morceaux d’écureuil rôti, elles avaient l’air enfin rassurée sur leur sort.

Tous goûtaient un repos mérité, essayant de reprendre des forces car ils savaient que leur aventure ne faisait que commencer et que le plus dur restait à faire…

Le hurlement de terreur les sortirent tous de leur torpeur, une patte venait de s’abattre sur Létizia et l’emportait par les jambes dans les épais fourrés, là où la lumière du feu ne portait pas. La pauvre troll essayait désepérement de s’accrocher à des bouts de racine et griffait inutilement le sol. A peine eurent-ils le temps de se lever qu’elle avait disparu dans la végétation.

Un horrible bruit d’os se cassant, de branches cassées, de hurlement de souffrance et des cris qu’il identifièrent comme ceux de la bête leur parvinrent depuis les fougères.

Finalement, après un dernier râle d’agonie, il n’y eut plus un bruit.

Ils se regardèrent tous, Dgényfer se cacha derrière eux. Ils devaient combattre ou fuir.

Finalement, ils prirent chacun une torche, dégainèrent leurs épées et s’approchèrent de l’endroit ou la pauvre troll avait été mise en pièce. Le médecin légiste n’aurait même pas pu identifier le corps grâce aux dents, vu qu’il ne restait de Létizia que quelques bouts de viande éparpillés, un ou deux éclats d’os et une énorme flaque de sang que le sol commençait déjà à boire.

- Mais où se cache-elle ? dit Pécoz

Comme pour lui répondre, un grognement retentit derrière eux.

Ils se retournèrent précipitamment pour découvrire la bête qui les suivait à la trace depuis hier.

Un hybride, mi-homme mi-cheval mi-ours, se tenait cabré devant eux sur ses pattes arrière. Sa longue crinière noire pendait au sol. La bête exhibait ses canines énormes qui mesurait au moins la taille d’une main humaine. Haute de 2 mètres, elle devait faire dans les 300 kilos.

Dgényfer hurla et courut se cacher derrière un arbre.

Olivius hurla :

- C’est Mharghanar, le monstre de la forêt, c’était pas une légende !!.

Pécoz décocha une flèche, il visait l’œil mais la flèche se perdit quelqu’un part dans les arbres. La bête riposta et l’envoya bouler dans les fougères d’un coup de patte.

El Gomez évita un autre coup de patte et planta son épée jusqu'à la garde dans le ventre de l’horrible créature. Un épais sang noir gicla de la plaie et l’éclaboussa, Olivius l’imita de l’autre côté et fut lui aussi trempé par l’immonde liquide.

Ludwig sauta au cou de la créature et tenta de lui trancher la gorge mais elle se secoua et les envoyèrent voler. Ils atterrirent durement sur le sol. La bête s’approcha d’ Olivius qui était étendu par terre, se remettant péniblement du choc.

Il sentit l’haleine fétide et chaude sur son cou et roula sur le coté, évitant de justesse un coup de patte aux griffes acérées. Il chercha son épée mais elle avait glissé hors de portée. Il esquiva un autre coup de patte et comprit que la bête essayait de l’attirer dans un coin mais il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Il jeta un regarde affolé vers ses compagnons mais ils étaient toujours inconscients. Bientôt il se retrouva acculé dans un coin. La bête leva la patte pour donner le coup de grâce.

Olivius ferma les yeux, sentant que la fin était proche.

Un sifflement retentit, suivi d’un hurlement qui lui glaça le sang.

Olivius ouvrit les yeux et vit la bête vaciller sur ses pattes arrière, une flèche dépassait de sa gorge. Plus loin, il vit Pécoz prendre une autre flèche dans son carquois et la décocher. La flèche fila droit dans l’œil de la créature qui tomba lourdement, faisant trembler le sol.

Olivius alla ramasser son arme et revint vers la bête.

- T’approche pas de trop, on est pas sur qu’elle soit morte, prévint Pécoz

Olivius planta profondément son épée dans le cœur de la créature et déclara :

- Maintenant on est sûr !

7
Ils se lavèrent du sang qui les avait aspergé dans la rivière et soignèrent leur blessure superficielles. Ils avaient eu beaucoup de chances, seules quelques coupures et ecchymoses étaient à déplorer.

Une bonne nouvelle mit le sourire a Ludwig : en se faisant jeter au sol, sa mâchoire avait heurté le sol. Heureusement, elle ne s’était pas brisée à nouveau mais le choc avait fait sauter sa prothèse et il pouvait enfin se faire comprendre autrement que par signes.

- Mais où est Kouzinor ?! s’exclama El Gomez

- Tiens c’est vrai il est où lui? Dit Ludwig, avant d’ajouter : Toute façon c’est pas une grande perte

Ils se mirent à sa recherche et le trouvèrent caché derrière un arbre, tremblant de peur.

- Ah ben il est courageux, le soldat de Fraithur le Fourbe ! dit Pécoz

- Non mais j’étais resté là pour attaquer la bestiole par derrière, mais j’ai pas eu l’occasion, balbutia-il

- Ben bien sur et c’est pour ça que t’es pas venu quand elle allait me trancher la gorge ; dit Olivius en souriant

Il était tard dans la nuit, mais aucun n’avais plus envie de dormir, ils se remirent donc en selle et partirent, Dgényfer pliant deux fois plus sous le poids des paquets, pas si triste que ça de la disparition de sa compagne, finalement.



8
Dans son château de Wharaim, le Roi Fraithur le Fourbe rigolait.

Il était assis sur son trône, sa femme Sophyre occupant le trône a coté. Son bourreau, Kevinard se tenait dans un coin de la pièce. Sophyre était occupée à se faire limer les ongles par ses 2 dames de compagnie. Marianne s’occupait de la main gauche et Dophnée de la droite.

Elle se préoccupait peu de ce qui amusait autant son mari, trop attentive a ce que ses 2 servantes faisaient. Elle veillait à ce que ses ongles soies parfaitement net et frappait sur les têtes penchées sur ses mains si elle jugeait le travail bâclé.

Le Roi Fraithur, lui, n’en finissait plus de se tordre sur son trône. Ioanne tendait devant lui sa boule de cristal et lui montrait les compagnons de la communauté frapper à mort le monstre Mharghanar.

- Ainsi donc, tonna-il, ses paysans ridicules osent mettre en cause ma suprématie

Et il repartit d’un long rire sadique

- Sir, intervint le magicien Ioanne comme toujours habillé de sa longue cape noire qui lui donnait son air de vautour, ils ne sont pas a négligé. Ils ont vaincu Mharghanar. Et ils se dirigent vers la maison de Sandrelle, qui leur apportera son aide.

- Idiot, tu sais tout comme moi que Sandrelle n’a jamais eu aucun pouvoir, c’est une charlatan.

- C’est juste, Sir, mais méfiez-vous, seuls ils ne peuvent peut-être pas vous mettre en danger, mais d’autres peuvent les rejoindre.

- Eh bien, qu’ils les rejoignent, fit-il, ça feras un peu d’animation, je m’ennuie ces temps-ci. Maintenant pars, Ioanne, tu m’agaçe avec ton pessimisme.

- Très bien, Sir c’est comme vous l’entendez.

Fraithur regarda son magicien quitter la salle et appela son bourreau

- Kevinard, amenez donc un prisonnier et torturez-le, je m’ennuie

Sophyr leva la tête

- Enfin, mon mari, ne pouvez-vous pas torturer vos prisonniers dans le donjon ? Vous allez tout salir, et le carrelage vient juste d’être nettoyé

Fraithur ignora la remarque de son épouse et se délecta une heure durant des cris de souffrance d’un prisonnier qui se faisait arracher la peau par petits lambeaux.


9
Enfin !

Enfin la demeure de Sandrelle était en vue.

Une tour de pierre se dressait au milieu de la vallée. Un escalier de pierre courait le long du mur extérieur et montait en boucle jusqu’au sommet. Ils attachèrent les chevaux au pied de la tour, permirent à Dgényfer de se reposer un peu et commencèrent à monter les marches.

Au sommet de la tour, Sandrelle l’elfe blonde les attendait.

Elle était assise derrière une table de bois, occupée à disséquer une grenouille pour en extraire le cœur. Un livre était ouvert devant elle et des instruments étaient posés ça et là. Derrière elle, le feu de la cheminée brûlait vivement. Un chaudron était posé dessus, contenant un liquide épais, de grosses bulles et de la fumée mauve s’en échappaient.

Le reste de la pièce était plongé dans l’obscurité, des nappes de fumée traînaient au sol et s’enroulaient autour de leur pied. Kouzinor se cacha derrière Ludwig, ce qui devenait maintenant un réflexe dés que quelque chose l’inquiétait.

Sandrelle, le visage caché sous une capuche, ne laissant voir que ses yeux mauves et ses oreilles pointues, n’était pas surpris de les voir.

- Ainsi donc vous vous êtes décidés à venir me voir, dit-elle, vous avez mis du temps.

- On a été retardé, dit Olivius

- Un petit empêchement minime, compléta Ludwig

- Nous avons besoin de vous, déclara El Gomez du but en blanc

- Malheureusement, je ne peux pas vous aider

- Comment ça…commença Pécoz

- Non, je ne peux pas vous aider, la coupa Sandrelle, …Amélia amène-moi une aile de chauve souris.

Amélia, la servante de Sandrelle se tenait dans un coin de la pièce, invisible aux yeux des 5. Elle hocha la tête et, sans un mot, sortit par une porte dérobée. Quand elle revint, elle tenait dans ses mains une aile de chauve souris encore ensanglantée et la déposa devant sa maîtresse. Puis elle retourna à sa place, toujours sans dire un mot.

- Cette chère Amélia est ma compagne depuis de nombreuses années, ça compagnie mais très agréable, on se sent seule parfois dans cette tour… J’ai du lui faire couper la langue pour être certaine qu’elle ne divulguerait aucun secret, petite elle était si bavarde, dit-elle avec un sourire.

- Ca nous éloigne du sujet tout ça.. dit Ludwig
Sandrelle leva la main

- D’accord, venons en au fait. C’est très simple : je ne peux pas vous aider…elle marqua une pause puis reprit : Ou plutôt : je ne saurais pas.

- Mais comment cela se fait-il ? demanda Olivius

- Le pouvoir de Fraithur le Fourbe est bien trop grand, il a conquis cette terre bien avant votre naissance, le pays est marqué de son empreinte…Et puis il a Ioanne avec lui…Ioanne est en quelque sorte le garde du corps spirituel de Fraithur, il le protège de touts les sorts qui pourraient être jetés contre lui. …Face à lui, ma magie n’a aucun effet. C’est un peu le pot de terre contre le pot de fer.

- Alors ce que nous faisons ne sert à rien, se désola El Gomez

- Nous n’avons plus qu’à rentrer chez nous et reprendre notre vie d’esclave, compléta Pecoz

- Ce n’est pas possible, on doit pouvoir faire quelque chose, dit Olivius

- Je peux faire quelque chose pour vous…commença Sandrelle

Tous la regardèrent avec espoir

Elle frappa dans ses mains trois fois et deux silhouettes se découpèrent dans l’obscurité, derrière la magicienne.

- Voici mes 2 fils : Bennoït et Davidal, ils vous aideront dans votre quête. Tout petits, je les ai envoyés dans un lointain continent où les hommes ont la peau jaune pour apprendre leurs techniques de combat. On n’est jamais a l’abris d’agresseurs ici dans cette tour, et mes fils ont mis en déroute plus d’un bandit de grand chemin... Maintenant partez, votre quête ne peut pas attendre.

Sans un adieu pour ses fils, Sandrelle se tourna vers son chaudron et y versa des ingrédients connus d’elle seule, ce qui signifiait qu’elle les congédiait définitivement.

Ils firent aussi leur adieu a Dgényfer, qui devenait vraiment encombrante et pillait régulièrement leur réserve de nourriture.

Ils descendirent les marches sans un mot. Bennoït et Davidal allèrent chercher leurs chevaux, ils se mirent tous en selle et s’en allèrent sans un regard derrière eux.



10
- Sir, croyez moi, il est plus que temps de réagir.

Fraithur le Fourbe tournait le dos a son magicien, regardant par une meurtrière le paysage devant lui.

Il soupira

- Très bien, envoyez une unité de scout a leur rencontre, et ramenez les vivants.

Ioanne inclina la tête

- Bien sir

- Et faites quelque chose pour Sandrelle, cela fait longtemps qu’elle devient génante.

- Cela sera fais comme vous l’entendez

Ioanne regarde quelques instants son maitre qui n’avait pas quitté le paysage des yeux, éternua puis sortis.


11
La communauté, dont le nombre avait maintenant grossi à 7, s’arrêta. Bennoït, qui était en tête s’était arrêté net.

- Que se passe-il ? questionna Olivius

Il se tourna vers son frère

- Tu l’à senti aussi ?

Davidal hocha la tête. Bennoït se tourna vers ses compagnons et déclara :

- Mère est morte, la magie de Ioanne a finit par la rattraper.

Il venait d’avoir une vision : un énorme éclair bleuté s’était abattu sur la base de la tour de pierre, la faisait s’écrouler du haut de ses 200 mètres. Aucune chance de trouver des survivants parmi les décombres.

Les 5 se regardèrent, ne sachant s’il fallait présenter leurs condoléances vu la façon dont Sandrelle avait quitté ses fils.

- En route, nous n’avons pas de temps à perdre, déclara Bennoït

- Non ! attendez

C’était Kouzinor qui avait parlé, il regardait vers les sous-bois.

- Quoi ? demanda Pécoz

- Vous entendez ce bruit ? On dirait celui de la Galinette Cendrée.

- Et alors ? Demanda Ludwig d’un ton excédé, on est pas ici pour faire une partie de chasse !

- Ce qui est intrigant, ce n’est pas le cri en lui-même, mais plutôt l’endroit où on l’entend…

- Explique-toi, l’encouragea El Gomez

- Eh bien, la Galinette Cendrée ne vit pas dans cette région, et c’est justement le cri de rappel utilisé par les scouts lorsqu’ils encerclent une de leur futur victime, je le sais bien j’ai suivi l’entr..…

Kouzinor n’eut pas le temps de terminer sa phrase, une flèche venait de s’enfoncer dans son œil. Il jeta un regard étonné vers le sous bois et s’effondra de son cheval.

En un éclair, les scouts furent sur eux. Ils sortaient du sois bois en courant et les encerclaient. Bientôt, il n’y plus aucun issue.

- Cette ordure nous a vendus ! cria Ludwig

- Tais toi et garde tes forces, lui répondit Olivius, en tranchant la tête d’un scout qui essayait de lui monter dessus.

Ceux-ci mesuraient à peine 1m50 mais étaient redoutables vu leur nombre. Ils arboraient fièrement a la poitrine de leur chemise l’écusson de la garde privée de Fraithure le Fourbe.

Une flèche siffla aux oreilles de Pécoz, qui répliqua d’un coup d’arc bien placé. Bennoït et Davidal étaient descendu de leurs chevaux et combattaient à mains nues les nains qui se jetaient sur eux, poussant des hurlements dignes des meilleurs films de Bruce Lee.

Ce dernier balança un Utshirogeri a un scout tentant de lui planter son épée dans le ventre, suivi d’un Gialzutsuki a un ennemi qui tentait de le prendre lâchement par derrière.

Bennoït de son côté enchaînait Katégaïchi sur Katégaïchi.

Bientôt ils furent recouverts par la masse de scout, ce qui fît comprendre à la communauté qu’il fallait se battre pour survivre.

Ludwig, en vieil habitué des batailles sur le territoire de la Germanie, lança son cri de guerre :

- Si je meurs, vengez-moi ! Si je recule, tuez-moi !

Ils chargèrent la masse compacte de scout, perforant les rangs ennemis. Ils tranchaient les têtes a tour de bras du haut de leurs chevaux. Pécoz, que le combat rapproché n’avantageait pas du fait qu’il n’avait pas une arme adaptée, se servait de ses flèches comme autant de poignard.

Tous furent bientôt recouvert de sang, mais le nombre de scout ne semblait pas diminué. Ludwig entendit un hurlement quelque part a sa gauche, qu’il reconnut comme étant celui de El Gomez. Il se fraya un passage, tranchant frénétiquement tout ce qui bougeait et faisait moins d’1m50. Il vit El Gomez, assailli par une dizaine de scout. Une plaie énorme lui ouvrait le ventre. Celui-ci était à moitié conscient et avait déjà perdu beaucoup de sang. Ludwig chargea et tua tous les scouts, libérant son ami.

- Je vais très bien, le rassura l’Hispanique, a travers un bouillon de sang qui commençait à s’écouler de sa bouche, signe d’une hémorragie interne.

Olivius faisait tournoyer son épée, fauchant les scouts par dizaine. Il ne savait pas depuis combien de temps la bataille avait commencé, il avait l’impression qu’il combattait depuis une éternité.

A travers les hurlements des scouts tranchés net et les cris des frères, il perçut le son d’un cor au loin.

Le signal de la retraite !

Les ennemis fuirent le champ de bataille, laissant derrière eux un nombre impressionnant de cadavres. Ils avaient gagné leur première bataille contre la tyrannie de Fraithure le Fourbe !



12
Les poings des frère Bennoït et Davidal étaient en sang a force de frapper l’ennemi.

El Gomez avaient une plaie béante dans le ventre.

Tous, sans exception, étaient blessés. Seuls Ludwig, Olivius et Pécoz pouvaient s’estimer heureux, n’ayant subi que des blessures minimes.

Autour d’eux, les cadavres s’amoncelaient, le sang formait des rigoles qui allaient rougir les eaux d’un ruisseau coulant non loin de là.

Ils avaient tué au moins une centaine de scouts.

- Bennoït alla examiner la blessure d’ El Gomez, qui était étendu au sol.

Il écarta ses mains qui tentaient vainement d’empêcher le sang de s’écouler. Au bout de quelques minutes passées à inspecter la plaie sous tous les angles, il se tourna vers le reste du groupe et déclara :

- Il a de la chance, les organes vitaux ne sont pas touchés. Mais il perd beaucoup de sang, dans quelques heures il sera mort. Nous devons le soigner rapidement.

- Tu as du mercurochrome ? Plaisanta Olivius, malgré la gravité de la situation.

- Non, malheureusement, répondit Bennoït, ignorant la plaisanterie. Nous devons le porter rapidement auprès de quelqu’un qui pourra le soigner, il sera bientôt trop tard.

- Auprès de qui ? demanda Pécoz

- Je ne connais personne capable de soigner une blessure aussi profonde.

- Ce n’est pas possible ! S’indigna Olivius. Il doit exister quelqu’un quelque part qui pourra le soigner. Il ne peut pas mourir comme ça !

Bennoït les regarda tous un par un, l’air désolé. El Gomez était déjà mort pour lui.

Un lourd silence s’installa, entrecoupé des râles d’agonie de l’Hispanique en train de d’agoniser.

- Deuwée, dit finalement Davidal, qui prononçait ses premiers mots depuis qu’il avait rejoint la communauté.

- Deuwée ? L’hermite ? Lui répondit son frère. Il réfléchit quelques secondes puis ajouta : Ca fait des années qu’il s’est isolé et refuse de voir autre chose que les rongeurs qui peuplent sa grotte. Il refusera de le soigner, même pour une noble cause.

- On peut toujours essayer ! S’écria Pécoz qui reprenait espoir.
- C’est loin ? questionna Olivius

- Non, a quelques heures d’ici, en chevauchant vite. Il faut y arriver avant la tombée de la nuit sinon nous n’arriverons pas à nous repérer dans le noir, dit Bennoït.

Il hissèrent El Gomez derrière Ludwig et partirent au galop.


13
La boule de cristal alla s’écraser contre le mur, suivi de près par une livre rempli de formules magiques incompréhensibles.

Ioanne le magicien, impassible, regardait son maître détruire son matériel.

- Comment osent-ils ? Hurla ce dernier, fou furieux.

Ils se trouvaient dans le refuge du magicien, aménagé dans les sous-sols du château, non loin du quartier des prisonniers.

Ioanne aimait cet endroit, les hurlements des prisonniers torturés remplissaient son âme d’une joie malsaine et il n’avait pas a ses rendre très loin pour trouver des cobayes, qui subiraient les expériences nées de son esprit torturé. Kevinard, le bourreau, refusait rarement de lui céder un prisonnier de temps en temps. Tous craignaient le sombre Ioanne.

- Une unité entière !!! Poursuivit Fraithure. Ils les ont tous massacrés !

Cette fois-ci, il empoigna une fiole remplie d’un liquide vert et visqueux, qu’il envoya rejoindre ses compagnons d’infortunes.

- Maître, calmez-vous, suggéra Ioanne.

- Me calmer ? Jamais !

Il se mit à piétiner sauvagement un rat qui passait. L’animal couina de douleur et mourût, broyé sous les coups de bottes du tyran. Du sang perlait de ses moustaches.

- Je te préviens, magicien, si jamais ils arrivent aux portes du château, je t’en tiendrais pour responsable !

Ioanne inclina la tête.

- Bien maître

- Débrouille-toi pour les arrêter !

Sur ces derniers mots, il sortit en claquant l’épaisse porte de bois.

Pendant qu’il nettoyait les dégâts de son maître, Ioanne entendit celui-ci hurler dans les couloirs que les scouts survivant qui se présenteraient au château seraient exécutés, cela leur apprendra à ces incapables.


14
La porte s’entrouvrit sur un grincement.

Des petits yeux regardèrent furtivement par la fente, puis la forte se referma en claquant.

Bennoït frappe à nouveau, avec plus d’insistance cette fois-ci. Pas de réponse.

- Deuwée ! cria celui-ci. Ouvre !

Après quelques instants de silence une voix s’éleva derrière la porte :

- Allez-vous-en !

- Ouvre, je te dis !

Ludwig sortir son épée et hurla :

- Ouvre, hermite, ou je te tranche la gorge.

- Chut ! Souffla Bennoït. Il est très peureux, ce n’est pas comme ça qu’il va nous ouvrire. Et votre ami a grand besoin de soins.

En effet, El Gomez était penché sur le cheval, la tête appuyée sur son épaisse crinière. Il avait perdu connaissance durant le voyage. La plaie s’était arrêtée de saigner mais avec les chocs, elle s’était rouverte et une nouvelle tache de sang s’élargissait sur le devant de sa tunique.

Ludwig rangea son épée a contrecœur

- Il est en train de crever sur place, dit Olivius, et la seule personne qui peut l’aider préfères rester terrer dans son trou à méditer ! Pécoz, Ludwig, on défonce la porte !

Ils s’acharnèrent sur la porte, mais celle-ci était trop épaisse et ne bougeait pas d’un millimètre.

Davidal les regardait avec un petit sourire aux lèvres, finalement il chuchota quelques mots a l’oreille de son frère.

- Ca peut peut-être marcher, lui répondit-il, on peut toujours essayer.

Il fouilla dans les poches de l’homme a demi mort et en sortir un petit sachet remplit d’une matière végétale verte. Il revint devant la porte et agita le sachet devant l’œillet, d’où il savait que Deuwée les épiait.

- Deuwée, dit-il d’un ton gourmand, on a quelque chose pour toi. Son sourire s’élargit et il ajouta : Des herbes d’Hispanie, pas trop sèches, exactement comme tu les aimes. Si tu ouvre et que tu soigne cet homme, elles seront pour toi.

Sur son cheval, El Gomez protesta faiblement.

Après un petit moment, que le groupe interpréta comme une longue réflexion dans le cerveau du vieil hermite, la porte s’ouvrit finalement.

- Entrez. Fit l’hermite

Il était vieux, très vieux. Et barbu aussi, très barbu. Il les regardait à travers ses épaisses lunettes.

- Montre-moi les herbes, fit-il à Bennoït

- Tu les auras quand tu l’auras soigné.

- Bon d’accord, portez-le sur la table.

Pécoz, Olivius et Ludwig le portèrent jusqu'à la table que Deuwée leur avait indiquée, essayant de faire le moins de mal possible a El Gomez qui avait déjà beaucoup souffert.

Quand ils furent tous à l’intérieur, l’Hermite ferma la porte. Il regardèrent autour d’eux. C’était une vieille grotte, aménagée en maison. Les murs et le plafond étaient constitué par la paroi et la voûte. Tout était poussiéreux et sentait le renfermé. Il n’y avait qu’une seule pièce, et le vieillard l’avait aménagée en salon, cuisine et chambre. Les espaces qui n’étaient pas occupées par les meubles étaient remplis d’étagères, croulant sous les livres. Le vieux devait passer ses journées à lire, apparemment.

L’Hermite examina la plaie d’El Gomez.

- Alors ? s’enquit Pécoz au bout de quelques minutes

- C’est soignable, fit-il. Laissez-moi un peu de temps.

Tous poussèrent un soupir de soulagement.

- Il me faut juste du surofulaire, continua Deuwée.

- Et c’est quoi ? demanda Olivius

- C’est une plante dicotylédone herbacée !

-…

- Ca se trouve très facilement dans la forêt, mais ça pousse seulement au sommet des arbres.

Ludwig sortit son épée pour la seconde fois en quelques minute et la mit sur la gorge du vieil hermite.

-H ermite, tu te moque de nous ! Cet homme va mourire

- Bon, bon…heu je crois qu’il m’en reste un peu…je veux dire assez pour soigner votre ami…mais par pitié baisser votre arme, je ne supporte pas la violence.

Quand ce fut fait, il aligna ses instruments et ses herbes puis explica :

- J’étais guérisseur dans ma jeunesse, Davidal et Bennoït me connaissent bien, c’est moi qui soigné leur chère mère il y a au moins un siècle. Jambe cassée..…Un bête accident..… Comment vas-elle au fait ?

- Elle est morte, répondit Davidal

- Oh…c’est bien dommage…fit-il en enlevant un caillou qui était coincé dans la plaie…Je peux vous demander de vous éloigner ? J’aime travailler dans le calme, si vous avez faim vous pouvez vous servir dans le garde manger.

Ils furent heureux de dévorer autre chose que de l’écureuil grillé accompagné de pomme de pain. Ils se remplirent l’estomac, puis s’installèrent au coin du feu, a bonne distance de Deuwée. Celui-ci était absorbé dans son travail. Heureusement pour lui, El Gomez avait de nouveau sombré dans l’inconscience et ne sentait donc pas les instruments qui fouillaient dans sa chaire.

Bientôt, ils s’assoupirent, bercés par le ronronnement du feu.

Deuwée les réveilla au petit matin. El Gomez avait un bandage autour du ventre. Il était réveillé et se sentait nettement mieux.

Le vieil hermite contempla son ouvrage avec un grand sourire.

- Décidément, le surofulaire fait vraiment des miracles, d’ici une semaine sa plaie sera entièrement cicatrisée.

El Gomez se leva de la table et fit quelques exercices. Il ne ressentait plus aucune douleur.

- Comment vous remercier ? Lui demanda El Gomez, vous m’avez sauvé la vie.

- Donnez-moi ce petit sachet, je saurais en faire bon usage, fit Deuwée.

Bennoït, qui l’avait gardé dans sa poche, lui tendit. El Gomez ne protesta même pas, trop heureux d’être rétabli.

Ils étaient sur le pas de la porte, prêts à s’en aller quand le vieillard les rappela :

- Je suis peut-être vieux et sénile, mais je ne suis pas bête. Je connais votre mission.

Il fouilla dans sa poche et leur tendit une fiole emplie d’un liquide transparent.

- Prenez ceci.

Olivius la prit et la mit dans sa poche.

- Qu’est-ce ? demanda Pécoz

- Un magicien me l’a donné, il y a très longtemps. Répondit Deuwée. Il l’a tenait lui-même d’un vieux magicien, qui la tenait lui-même d’un autre magicien. Celui qui l’a préparée savait peut-être ce qui allait se passer dans ce pays, et il l’a faite dans ce but. En tout cas, la recette est depuis longtemps oubliée.

- Oui, mais ça sert à quoi ? Demanda Ludwig, qui s’impatientait déjà.

- J’y viens, j’y viens. Celui qui me l’a donnée m’a expliqué que celui qui en bois une gorgée a la possibilité d’échapper à la magie pendant une courte durée. Autrement dit, si quelqu’un vous observe à travers se boule magique, il ne pourra pas vous voir. Vous pourrez donc vous approcher du château sans vous faire repérer. Mais vous ne pourrez pas lui échapper s’il vous jette un sort.

- Comment savez-vous vous tout cela ? Demanda Olivius

- Je suis aussi magicien, a mes heures perdues. Fit-il en souriant puis il referma la porte sur eux.



15
Leur prochain objectif était une taverne, indiquée par Deuwée, dans un village situé non loin de Wharaim. Ils y dormiraient avant d’arriver, le lendemain, a la dernière étape de leur long chemin : le château de Fraithure le Fourbe.

Ils y arrivèrent alors que la nuit tombait. La taverne était un grand bâtiment de pierre. Le vent faisait osciller l’enseigne, pendue à des chaînes au-dessus de l’entrée. Les lettres étaient à moitié effacées par les intempéries, mais ils parvinrent à déchiffrer le nom de l’établissement : Le « Ehlsaurre »

Il rentrèrent tous ensemble et découvrirent une salle enfumée, remplie de gens. Par-dessus le vacarme des conversations, des éclats de rire et de la musique jouée par une bande de troubadours, la voix du patron les accueillit :

- Holà, étrangers, asseyez-vous, je suis à vous dans un instant.

Ils choisirent une table au fond, le plus loin possible des clients bruyants.

Le patron arriva au bout de quelques instants.

- Que puis-je vous servir, étrangers ?

Ils choisirent tous de prendre une cervoise. Pécoz demanda s’il restait des chambres pour la nuit.

- Il me reste justement 3 chambres de 2 pour cette nuit.

- Parfait, répondirent-ils.

Le temps passait rapidement, les cervoises se succédaient et bientôt une jeune courtisane blonde s’approcha d’eux.

- Je m’appelle Linne Sè, nobles voyageurs, l’un d’entre vous aurait-il envie de passer la nuit avec moi ?

El Gomez allait sauter sur l’occasion, mais il se rappela vite le but de sa mission. Alicia la Blonde devait être sauvée des griffes de Fraithure le Fourbe.

Ils déclinèrent l’invitation et commandèrent une nouvelle tournée de cervoise.

Bennoït et Davidal comparaient le nombre de scouts qu’ils avaient abattus durant la bataille.

Pécoz se pencha vers Olivius et lui expliqua que la décoration manquait nettement de goût, et qu’il aurait plutôt vu un mobilier Louis 16 pour décorer la taverne.

- De toute manière, termina-il, ma taverne ça seras autre chose que cet endroit miteux.

- Et au sujet de la fiole de Deuwée, demanda Ludwig par-dessus le bruit des conversations, vous pensez qu’il a dit vrai ?

- Aucune idée, dit Olivius, Bennoït, toi qui le connais, tu crois qu’il nous aurait menti ?

- Ca m’étonnerais, répondit le barbu, je pense que cette potion est réellement magique.

- Dans ce cas, quand pensez-vous qu’on doit-on l’utiliser ?

- Dés que nous arriverons à proximité du château, Deuwée a dit que les effets étaient court, donc autant ne pas risquer que les effets se dissipent avant de toucher au but.

Sur cette décision, ils commandèrent une dernière tournée de cervoises et se décidèrent à prendre une nuit de repos. En effet : El Gomez, ayant toujours eu du mal à tenir l’alcool, commençait à faire des avances aux courtisanes présentes dans la salle.

Ils suivirent les indications du patron et se retrouvèrent devant leurs chambres. Ils décidèrent que les frères dormiraient dans la chambre au bout du couloir, Olivius et Pécoz juste en face et Ludwig et El Gomez au milieu.


16
Au milieu de la nuit, Davidal se réveilla.

Durant son apprentissage chez les hommes a la peau jaune, il avait appris à aguerrir ses sens, et son oreille était devenue aussi fine que celle du léopard. Il avait entendu les craquements trop réguliers du plancher. Quelqu’un s’approchait. Son frère, dont l’oreille était moins fine, dormait toujours.

Davidal entendait les ronflements de El Gomez, qui cuvait sa cervoise, a travers le mur. Tout semblait calme à part ces craquements réguliers du plancher. Il ne bougea pas, restant couché.

Dans le noir, Bennoït ouvrit lui aussi les yeux. Il avait senti son frère bouger, dans le lit a côté. Il le questionna du regard et celui-ci lui fit comprendre par signe que quelqu’un s’approchait de leur chambre. Bennoït hocha la tête et ne bougea pas non plus.

Les craquements se rapprochèrent jusqu'à s’arrêter devant la porte des deux frères. Plus rien. Le silence retomba. Bientôt ils purent distinguer une respiration derrière la porte.

Après une ou deux minutes, le bouton de la porte tourna lentement. La porte s’ouvrit. Les 2 frères ne bougeaient toujours pas, respirant calmement. Ils imitaient à la perfection deux personnes en train de dormir. La porte se referma et les pas s’approchèrent du premier lit, celui de Davidal. Celui-ci pouvait deviner la présence de la personne qui se tenait à côté de lui. Les yeux toujours fermés, imperturbable et incroyablement calme, il entendit une épée tirée de son foureau. Il imaginait l’ennemi tenant l’arme au-dessus de sa tête, prêt à lui enfoncer la lame dans le ventre.

Davidal entendit le sifflement de l’arme, alors que celle-ci filait droit vers sa tête. Vif comme l’éclair, il roula sur le côté. L’épée alla se planter dans l’oreiller que sa tête occupait encore une demi-seconde avant.

Surpris, l’assaillant eu un instant d’hésitation qui lui fût fatal. Bennoït se tenait déjà derrière lui. Il lui passa le bras autour de la gorge, et d’une rapide torsion du bras, lui brisa net le cou. Son corps s’affala au sol.

Davidal n’eut pas le temps de féliciter son frère, car derrière lui les vitre implosèrent comme des bombes. Une pluie de débris de verre et de morceaux de châssis leur tombèrent dessus, mais aucun des deux ne fût blessé.

De la fenêtre éventrée sortait des grappes de scout en tenue de ninja

- La garde républicaine de Fraithure, on est foutu cria Davidal, évitant un shurik’n.

Des chambres de leurs amis leur parvenaient les même bruits de ver brisés ainsi que des cris. Ils sortirent rapidement de leur chambre et tombèrent nez a nez avec le reste de la communauté. Ils se mirent à courir à travers les couloirs, poursuivis par la horde de scouts ninja. Au détour d’une allée, ils rencontrèrent un mur…Aucune chance de leur échapper !

Ils sortirent leurs épées, prêt à se battre. Mais ils savaient qu’ils n’avaient quasiment aucun chance face aux troupes d’élites hyper entraînée de Fraithure le Fourbe.

Les ennemis se trouvaient au bout du couloir et s’approchaient lentement, sachant que leurs proies étaient acculées.

Soudain, Pécoz eu une idée lumineuse. Il s’empara d’une chaise qui traînait dans le couloir et brisa une fenêtre derrière eux.

Le sol était à une vingtaine de mètre mais un gros tas de foin se trouvait par chance en contre-bas. Ils sautèrent sans hésiter.

Ils s’écrasèrent dans le foin et coururent s’abriter dans les sous bois, car les scouts étaient aux fenêtres et leur décochaient des flèches.

Ils allèrent récupérer leurs chevaux et s’enfuirent dans la forêt, changeant souvent de direction pour brouiller les pistes.

Ils s’arrêtèrent dans une clairière alors que le soleil se levait.

- Nous voilà perdus en pleine forêt se désola El Gomez

- Avec les scouts a notre poursuite, dit Ludwig

- Pas de panique les gars, dit Olivius, on va faire un feu, on va rassembler nos idées calmement, on va s’en sortir.

Davidal et Bennoït se portèrent volontaire pour aller chercher du bois sec pendant que les autres préparaient de quoi faire du café.

Au bout d’un quart d’heure, Davidal revint vers eux les mains vides.

- Vous devriez venir voir par ici, dit ce dernier.

A quelques dizaines de mètres, la forêt s’arrêtait pour laisse place a une énorme clairière.

Ils virent les pointes des tourelles déchirer la brume matinale, autour desquelles tournaient des corbeaux. Le pont-levis ouvert tel une bouche béante. Les remparts s’élevaient à plusieurs dizaine de mètres de hauteur.
Ils avaient devant eux le château de Fraithure le Fourbe.
Ils virent aussi des unités de scout, minuscules a cette distance, se déployer pour les exercices matinaux.


17

Ils décidèrent d’attendre la nuit avant de pénétrer dans le château. C’était risquer car s’ils buvaient la potion tout de suite les effets risquaient de se dissiper avant l’attaque. En revanche, s’ils attendaient la nuit pour la boire, ils risquaient de se faire repérer par Ioanne. Ils convirent de la boire un peu avant de passer à l’attaque, ce qui était la moin mauvaise solution.

Ils passèrent donc toute la journée à sursauter au moindre craquement, prêt à s’enfuir au premier signe annonçant l’arrivée d’une unité scout.

Finalement, la nuit tomba.

Ils avaient passé la journée à la lisière de la forêt, camouflés par les feuillages, essayant de trouver une manière de rentrer dans le château.

Ils avaient finalement repéré un endroit délaissé par les gardes, qui leur permettrait de pénétrer discrètement dans la forteresse.

C’était le passage le plus sur et en même temps le plus dangereux : Le château était entouré de douves remplies d’une eau verdâtre. Sur le côté gauche de la forteresse on pouvait apercevoir une bouche d’évacuation. C’était par-là que s’écoulaient les eaux usées. L’endroit n’était pas gardé.

Le danger résidait dans le fait qu’ils pouvaient être coincés dans les tuyauteries, noyés par un flot d’eau usagée ou même sortir au beau milieu d’une salle remplie de scouts.

Lorsque l’activité du château cessa et qu’il ne resta plus que les gardes scouts qui patrouillaient sur les remparts, ils sortirent de leur cachette.

Il devait y avoir 300 mètres a découvert jusqu'à l’enceinte mais par chance la lune était cachée par d’épais nuages.

Ils rampèrent durant une demi-heure, s’arrêtant dés qu’un garde passait de leur côté sur les remparts.

Ils arrivèrent finalement aux douves. Ils se glissèrent dans l’eau sans un bruit et nagèrent jusqu'à l’autre bout.

Ils se trouvaient maintenant au pied de la muraille, contre la bouche d’évacuation. La plaque sauta presque trop facilement, sans faire un seul brui. La chance était avec eux, ils n’avaient encore rencontré aucunes difficultés.

Ils rentrèrent l’un après l’autre dans le trou.

18

Evidement ! C’était trop facile, il fallait que quelque chose leur arrive. Ils avaient négligé d’emporter de quoi faire de la lumière, si bien qu’après avoir parcouru quelques mètres ils se trouvèrent dans le noir le plus complet.

Ils se prirent par la main pour ne pas se perdre. Olivius ouvrait la marche, suivit par Bennoït, El Gomez, Pécoz, Ludwig et Davidal.

Bientôt ils furent atteints de claustrophobie : le tube se rétrécissait de plus en plus ; ils devaient marchés courbés en 2. Le tube n’était pas très large non plus, leur bras frottaient contre la paroi.

Pour ne rien arranger, ils avaient de l’eau jusqu’aux genoux et de temps en temps quelque chose qu’ils identifièrent comme des rats les frôlaient. L’odeur des égouts, d’abord immonde, finit par leur devenir familière et ils s’y habituèrent vite.

Ils progressèrent pendant une bonne heure à l’aveuglette.

Le conduit montait de plus en plus, et comme le sol sous l’eau était rendu glissant, ils tombèrent de nombreuses fois dans l’eau.

Finalement ils arrivèrent à une autre plaque, qui résista un peu avant de tomber de l’autre côté. Ils ne risquaient pas d’être repérés, ils avaient débouché dans une sorte de laverie. Des draps propres pendaient encore aux fils.

Ils firent le point. Maintenant qu’ils étaient dans la place, les choses sérieuse pouvaient commencer.

Ils mirent en commun leurs idées, et tombèrent d’accord sur un plan. Au moment ou ils se levaient, ils entendirent un grognement derrière eux. Ils se retournèrent en même temps et tombèrent nez a nez avec une bête monstrueuse, a mi-chemin entre un chien un cochon.

La bête hurla et fonça sur eux. Ils tournèrent les talons et s’enfuirent à travers les couloirs.

Ils arrivèrent à un embranchement : ils avaient 3 possibilités de fuite.

- On se sépare ! hurla El Gomez

Ils se divisèrent en 3 trois groupes, et empruntèrent des chemins différents.



19

El Gomez s’arrêta, a bout de souffle. Ludwig le rejoignit, boitillant légèrement. Dans leur fuite ils s’étaient trébuché sur un tapis.

- On est où ? demande ce dernier

- Aucune idée…on va continuer par-là, répondit El Gomez faisant un signe du menton vers un escalier qui descendait en spirale.

Ils descendirent une vingtaine de marches puis arrivèrent dans une salle remplies de cages.

Ils étaient dans la prison. Des cris s’élevèrent des cages et des mains se tendirent vers eux a travers les barreaux. Les prisonniers croyaient qu’ils étaient venus les libérer !

Ludwig et El Gomez essayèrent de les faire taire en vain car ils risquaient d’ameuter des gardes.

- C’est bientôt fini ce bordel ??? Hurla une voix énorme derrière eux.

Ils se retournèrent et virent Kevinard le bourreau dans l’encadrement de la porte. Celui-ci finit par les voir et, sans un mot, il prit sa hache et s’approcha.

- Je ne sais pas qui vous êtes, mais personne n’a le droit d’entrer ici. Vous allez mourrir.

Il termina sa phrase en envoyant sa hache vers Ludwig qui était le plus près. Celui-ci l’évita facilement et la hache alla s’écraser contre le béton du sol.

Kevinard retira la hache et frappa à nouveau. Cette fois-ci ils durent se baisser pour éviter la lame.

Le bourreau avançait vers eux, tentant de les toucher. El Gomez et Ludwig reculaient. Un autre coup arriva vers eux et El Gomez bloqua l’arme de son épée. Au moment ou le bourreau s’avançait pour donner un autre coup, Ludwig frappa sa jambe de son épée. Kevinard baissa sa garde un instant et El Gomez en profita pour lui enfoncer son épée dans le ventre.

Etendu au sol, une marre de sang s’élargissant sous lui, Kevinard demanda pitié.

- Dis-nous où se trouve Fraithure le Fourbe, pourriture, et peut-être aurons-nous pitié de toi.

- Dans la tour Nord, dit-il faiblement, au dernier étage

- Tu es sûr ?

- Oui, c’est la vérité, ayez pitié de moi

- Pas de pitié pour les faibles, lui répondit Ludwig avant de lui trancher la tête, qui alla rouler plus loin.

Ils allaient quitter la salle quand les cris des prisonniers, qui s’étaient tus durant le combat, reprirent.

- On les libère ? demanda El Gomez

Ludwig réfléchit puis, finalement, refusa.

- Non, dit-il, s’ils croisent des gardes ils se feront massacrer, et ils révéleront notre présence, il vaut mieux les laisser ici, nous reviendrons les libérer plus tard quand nous aurons terminé ce que nous sommes venus faire.

El Gomez regarda les cages remplies de prisonniers et hocha la tête. Il allait se retourner pour suivre Ludwig lorsqu’une tête familière retint son attention.

- Attends ! Dit-il à Ludwig qui était déjà dans l’escalier.

El Gomez s’approcha des cages. C’était bien elle ! Enfin, il l’avait retrouvée.

- Alicia, tu es vivante ! Je désespérais de te revoir un jour vivante.

-Oh mon Gomez, comme je suis heureuse de te voir, dit-elle en s’agrippant aux barreaux, j’étais tellement inquiète quand tu t’es battu contre le bourreau, j’ai cru qu’il allait te tuer. Si tu savais ce qu’il m’a fait endurer…

Ludwig, derrière eux, s’impatientait.

- Faut y aller là, les gardes vont arriver !

- Je reviendrais te délivrer, ma douce. Ne t’en fais pas, cet affreux cauchemar est bientôt terminé.


20

On a peut-être choisi le mauvais chemin, finalement…

- C’est trop tard maintenant, répondit Olivius

Ils avaient couru à travers les couloirs sans s’arrêter, cherchant à échapper à l’animal qui avait choisi de les poursuivre. Ils étaient finalement arrivés à le semer, mais leur fuite les avaient emmenés directement dans la gueule du loup.

Face à eux, une unité de scouts. Ils étaient tombés sur une patrouille, qui avaient été renforcées par Fraithure, sur les conseils de Ioanne.

Les scouts se jetèrent sur eux.

Affaiblis par le voyage, leur nuit écourtée et par la traversée du boyau, ils opposèrent malgré tout une résistance courageuse.

Ils paraient les coups et les rendaient avec encore plus de force, mais Olivius sentait que les scouts allaient bientôt avoir le dessus. Pécoz saignait du bras et lui-même avait la jambe ouverte au-dessus du genou.

Pécoz et Olivius tuèrent encore quelques scouts mais cela ne fit que retarder l’échéance.

Un ennemi leva son arme vers eux, et ils sentirent que la fin était proche, ils n’avaient plus la force de se défendre.

Soudain, Olivius eut une inspiration. Il avait aperçu ce qui semblait être le chef de l’unité. Il avait reconnu sa tête car celle-ci défilait chaque année a la tête de ses troupes durant la fête nationale. Un peu a l’écart du combat, Rouharde, chef suprême des armées de Fraithure le Fourbe, donnait des ordres et encourageait ses troupes.

Sentant que c’était là leur dernière chance, Olivius évita le coup d’épée et se présenta devant leur chef. Celui-ci ne fit aucun geste pour se défendre, tant sa surprise était grande. Sa tête vola, suivie d’une giclée de sang.

« Voilà, pensa Pécoz, au moins on aura tué leur chef » Puis il ferma les yeux, attendant la mort avec sérénité.

Celle-ci ne vint finalement pas. Les scouts se trouvaient privés de leur chef absolu et étaient désemparés. Ils choisirent la fuite, laissant les cadavres de leurs compagnons derrière eux.

Olivius et Pécoz examinèrent leur blessure. Rien de mortel, mais ils étaient déjà affaiblis et les blessures infligées n’arrangeaient rien. Ils choisirent pourtant de continuer leur progression, conscient que la prochaine attaque leur serait fatale.


21

Davidal et Bennoït parcouraient les couloirs, arrivant plus ou moins à s’orienter dans les kilomètres de couloirs du château. Par chance, ils n’étaient encore tombés sur aucune patrouille, mais cela ne les empêchait pas de se tenir sur leurs gardes.

Au détour d’un couloir, l'air s'obscurcit devant eux. Une brume noirâtre, sortie des murs, s'enroula sur elle-même pour former lentement une silhouette humaine. Ils se reculèrent afin de pouvoir observer le phénomène avec une certaine distance et restèrent muets d’effroi.

La silhouette, entourée d’un halo noir, n’était personne d’autre que Ioanne, le magicien.

Il portait son habituelle cape noire et sa capuche. De son visage ils ne purent que distinguer deux petits yeux rouge remplis de haine qui les fixaient.

Ses bras pendaient le long de son corps. Les bouts de ses doigts se terminaient par des ongles crochus, comparables a des serres d’aigle.

Ioanne s’avança vers eux, apparemment décidé à en finir.

- J’aurais pu tuer vos 2 amis, tout à l’heure, dit-il, ils étaient occupés à discuter inutilement dans la prison…Mais je préfère avoir affaire a des adversaires de choix, et pas à d’ignobles cafards sans défense.

- Tu nous fais trop d’honneur, Ioanne, répondit immédiatement Bennoït d’un ton ironique.

Les 2 frères se jetèrent ensemble sur le vieux magicien. Davidal tenta un Ouraken tandis que Bennoït envoyait un Kizamitsuki a la tête.

Il para les 2 coups en même temps et l’instant d’après ils se trouvèrent à terre, a 10 mètres de Ioanne. A moitié sonnés, ils essayèrent de réaliser ce qui leur était arrivés.

Devant leur perplexité, le magicien consentit à leur expliquer :

- Un proverbe dit « Pour vaincre, connais ton ennemi aussi bien que toi-même ». Je ne fais qu’appliquer cet ancien adage…Attaquez-moi encore, vous pouvez faire mieux.

Les frères se relevèrent et attaquèrent à nouveau.

Ils frappèrent de toutes leur forces, passant en revue leur répertoire de coups appris dans ce lointain continent où les hommes ont la peau jaune.

Ils s’épuisaient en vain, Ioanne semblait prévoire leurs coups une demi-secondes a l’avance, et ils fouettaient l’air inutilement.

Bientôt, celui-ci sembla agacé et il les chassa tel 2 mouches.

A nouveau, ils se retrouvèrent au sol 10 mètres plus loin.

Ioanne, rapide comme l’éclair, les avaient frappés en même temps mais ils n’avaient rien vu venir.

- Décidément, vous me décevez, fit ce dernier, je vais peut-être vous faire réagir comme ça.

Joignant le geste a la parole il étendit les bras et ouvrit les mains, paumes vers le haut, puis ferma les yeux.

Les 2 frères se regardèrent et décidèrent de l’attaquer pendant qu’il était occupé à autre chose, mais quelque chose attira leur attention.

Deux étincelles venaient de jaillire, une sur chaque paume. Les étincelles se changèrent rapidement en deux petites boules d’électricité d’une couleur bleutée. Un arc électrique les reliait entre elles.

Les boules grossirent de plus en plus jusqu'à atteindre la taille de ballons de basket. De petits courant électrique remontaient parfois le long des bras de Ioanne mais celui-ci ne semblait pas s’en préoccupé.

Il dirigea soudainement ses paumes vers Davidal. L’arc électrique se sépara en deux arcs semblables et l’atteignirent en pleine poitrine.

Celui-ci hurla et tressauta sous l’effet de l’électricité. Les arcs ne s’arrêtaient pas car ils étaient toujours reliés aux paumes de Ioanne.

Davidal avait le visage déformé par la douleur et continuait de hurler. Bennoït ne savait pas quoi faire. Il voulait arrêter immédiatement cette torture infligée a son frère mais il savait très bien que s’il le touchait, il serait lui-même électrocuté et cela n’aiderait pas beaucoup son frère.

Il devait s’attaquer à la source de l’électricité, c’est-à-dire a Ioanne. Celui-ci comprit très bien ce qui passait par la tête de Bennoït et dirigea un des arcs vers lui.

Il ne pût l’éviter. L’électricité lui brûla la poitrine et l’envoya une troisième fois contre le mur.

Ioanne semblait s’intéresser davantage a son frère car il redirigea aussitôt l’arc vers Davidal, qui hurlait toujours de douleur.

- Finis de jouer maintenant, cria le magicien par-dessus le bruit assourdissant de l’électricité.

Bennoït, écœuré par l’odeur de chair brûlée, se releva, devinant ce qu’allait faire Ioanne.

- Noooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnn… hurla-il

Trop tard : Ioanne avait concentré son énergie pour produire un arc d’électricité beaucoup plus puissant. Sous l’effet de la poussée, Davidal fût projeté contre une des fenêtres qui se brisa.

Bennoït se précipita à la fenêtre. Il vit le corps de son frère tomber comme une pierre et s’écraser sur les rochers une centaine de mètres en contrebas.

Il se tourna vers Ioanne, les yeux rétrécis remplis de colère.

Les boules d’électricité diminuèrent jusqu'à disparaître. Il ne restait plus que l’odeur d’ozone et de chair brûlée pour témoigner de l’horreur qui venait de se produire.

- Si l’épée de la justice frappa parfois les innocents, moi je frappe sans pitié les faibles, dit Ioanne, ton frère était faible et il en est mort.

- Je vais te faire payer tes crimes, immonde crapule

Bennoït faillit se jeter sur lui puis se ravisa.

« Ne pas succomber à la colère, pensa-il en essayant de maîtriser son caractère impulsif, sinon il détournera ma propre colère contre moi et j’irais rejoindre Davidal sans pouvoir le venger. »

Bennoït ferma les yeux et fit le vide en lui.

Il se revit sur le continent des hommes jaunes, assis en tailleur au sommet de la montagne en train de méditer.

Il focalisa sur le diaphragme, augmentant son énergie. Bientôt il réveilla la bête tapie dans son âme. L’esprit du félin l’envahit de son énergie positive.

La lumière se fît alors en lui. Il venait de trouver comment battre Ioanne.

« Pourquoi n’y avais-je pas pensé avant » pensa-il.

Puisque le magicien semblait si bien connaître ses techniques de combat, il devait en inventer une nouvelle. Déstabiliser l’ennemi avec une tactique encore inconnue.

Bennoït se reconcentra, faisant mentalement appel a son maître : un moine Yamabushi. Ce dernier lui apparut devant les yeux.

« Pense à la mouette, lui souffla-il »

Bennoït ouvrit les yeux. Maintenant il savait ce qu’il avait à faire, et comment le faire.

Il se jeta sur Ioanne, qui l’avait regardé d’un œil moqueur jusque là.

Le barbu frappa Ioanne. Celui-ci n’avait pas pu prévoir le coup, qui l’atteignit en pleine face.
Le magicien le regarda, étonné.

- Mais comment-tu..…

Il ne termina pas sa phrase car Bennoït recommençait à le frapper.

Ioanne était maintenant paniqué, il n’arrivait plus a prévoire les coups de son adversaire. Il tentait de sonder son esprit mais ne rencontrait qu’un mur sur lequel il butait sans arriver à le passer.

La raison était très simple : en plus d’inventé sa propre technique de combat, Bennoït improvisait complètement. Il n’avait aucun enchaînement en tête, il laissait juste son esprit décider et son corps suivait naturellement.

Il était devenu complètement imprévisible.

Le magicien essaya d’user de sa magie en vain : Il n’avait pas le temps car une pluie de coups s’abattaient sur lui.

Un énorme coup de pied au visage lui fit exploser le nez et l’envoya à son tour contre le mur. Il se reçut mal contre la paroi et son bras encaissa tout le poids de son corps. En essayant de le bouger, les os brisés frottèrent l’un contre l’autre et une douleur fulgurante lui traversa le corps.

Incapable de se relever, le magicien regarda Bennoït se diriger vers lui pour porter le coup de grâce.

Le barbu leva le bras et s’apprêta à donner la mort.

- A..attends…

Bennoït le regarda sans rien dire et leva à nouveau son bras.

Ioanne, paniqué, balbutia :

- Non ! Non…tu ne peux pas me tuer..…

- Je te défie de me donner une seule bonne raison de ne pas te tuer.

- Tu…tu ne peux pas tuer ton père..

Bennoït fût pris de cours

- Mon..…Comment ça ?

- Je suis ton père, Bennoït

Il secoua la tête

- Non, ce n’est pas possible

Et il se prépara à frapper.

- Attends ! Il y a très longtemps, Sandrelle était une fille perdue. Elle se prostituait et se droguait, je l’ai recueillie et lui ai appris la magie. Ioanne parlait très vite, profitant de la chance de sauver sa peau qui lui était offerte. Nous nous sommes mariés et elle tomba vite enceinte…de vous deux…

- C’est donc toi le père qui nous a abandonnés…

- J’avais mes raisons ! Comprends-moi, mon fils… Je pouvais devenir grand et puissant… Fraithure me voulait à ses côtés pour gouverner le pays… C’était la chance de ma vie…

- Et tu l’as tuée…

Ioanne le regarda, les yeux agrandis par la peur.

- Comment sais-tu que…Non ! Fraithure m’a forcé, je ne voulais pas, c’est à lui qu’il faut s’en prendre.

- J’en ai assez entendu, adieu.

Sur ces derniers mots, Bennoït enfonça d’un geste brusque ses 2 doigts dans le plexus solaire du magicien, le tuant sur le coup.

- Si l’épée de la justice frappe parfois les innocents, moi aussi je frappe parfois les faibles, et toi tu es faible, magicien, murmura-il

Il tourna les talons et s’en alla chercher ses amis.


22

Dans la tour Nord, au dernier étage, Fraithure le Fourbe sentait le vent tourner.
Il contempla le corps de son épouse Sophyre et de ses deux servantes : Marianne et Dophnée.
Sentant la fin approcher, elles s’étaient ouvert la gorge. D’abord Marianne, puis Dophnée et enfin son épouse, après un dernier adieu.…


23

En tournant à l’angle d’un couloir, Pécoz et Olivius tombèrent sur El Gomez et Ludwig.

Ils crièrent de surprise tellement ils étaient à cran. Un peu plus loin, Bennoït les rejoignit.

Ils racontèrent leurs aventures. L’hispanique et le Germain commencèrent :

- On s’est retrouvé dans la prison, on a tué Kevinard le bourreau, expliqua Ludwig.

- On doit y retourner, pour libérer les prisonniers. Alicia est avec eux !, Continua El Gomez.

- Nous, nous avons rencontré une unité de scouts, Rouharde était avec eux. On s’est battu et finalement ils ont fui. Rouharde est morte, firent Olivius et Pécoz.

Leurs amis regardèrent leurs blessures, et s’en inquiétèrent. Ils les rassurèrent : Ce n’était pas trop grave, ils pouvaient continuer.

Tous les regards se dirigèrent alors vers Bennoït.

- Ioanne..…Leur expliqua-il..…Je l’ai tué. Non sans mal, dit-il en montrant sa chemise calcinée et la peau brûlée en dessous.

- Et ton frère…risqua Pécoz

- Mort…

- On est désolé

- Merci…mais il est mort pour une cause juste, cela ne sert à rien de pleurer sa mort. Concentrons-nous plutôt sur la dernière étape.

Ils se mirent en route vers la tour Nord, bien décidés à en finir.



24

La tour Nord était la plus haute du château. Un escalier de pierre extérieur menait à son sommet.

Ils rencontrèrent encore des scouts sur leur chemin, mais ceux-ci semblaient avoir déjà accepté la défaite. Ils se battaient sans envie, sachant que la victoire de la communauté approchait.

Ils rencontrèrent aussi beaucoup de cadavres de scouts. Ils ne faisaient aucun doute qu’ils s’étaient suicidés en s’ouvrant la gorge. Ils préféraient sans doute une mort honorable plutôt que la défaite.

Ils tuèrent les derniers scouts qu’ils croisèrent et qui tentaient de protéger la tour Nord avec l’énergie du désespoir, et se trouvèrent bientôt au pied de l’escalier.

Ils les gravirent et se trouvèrent devant une porte en bois. Ils se préparèrent mentalement à affronter Fraithure le Fourbe.

Bennoït poussa la porte et ils rentrèrent.

C’était la première fois qu’ils voyaient le tyran autrement que via des portraits et des statues et il semblait aussi sinistre que sur ces représentations.

Les murs étaient fait d’épais vitraux verts qui tintaient la pièce d’une couleur blafarde. Fraithure leur tournait le dos et contemplait le paysage a travers les vitraux. Il se retourna quand ils pénétrèrent dans son sanctuaire.

Dans un coin se trouvaient les cadavres égorgés de Sophyre, son épouse, et de Marianne et Dophnée ses deux fidèles servantes.

- Les voilà, dit-il, les sauveurs de la nation. C’est bien, vous avez réussi à faire tomber mon empire, je suppose que vous êtes content ?

Ils ne répondirent rien.

- Oui, mon empire s’est écroulé. Le bruit a couru dans tout le pays que des héros essayaient de se soulever. Le peuple a suivi. Ils ont massacré mes scouts. Les derniers qui me restent sont en fuite et doivent déjà être loin, a l’heure qu’il est. Que je vive ou que je meure, c’est la fin.

- Rends-toi, Fraithure, et il ne te sera fait aucun mal.

- Me rendre ?

Il éclata de rire.

- Me rendre et passer ma vie dans une cellule miteuse, à manger de la viande pleine de ver et boire de l’eau croupie, jamais !

Il retira sa cape rouge, qui cachait une armure d’argent et sortit son épée de son fourreau, elle aussi en argent.

- C’est la chute de mon empire mais je ferrais tout pour emporter les responsables avec moi dans la mort.

Sur ces mots, il chargea à l’aveuglette.

Le coup était porté sur Pécoz, qui l’évita facilement. Ils se battirent tous les quatre contre Fraithure.

Le combat semblait déséquilibré, mais ce n’était pas le cas. Fraithure avait un long passé de guerrier et les longues années passées à gouverner sur son trône ne lui avaient pas fait perdre son habileté au combat.

Il n’arrêtait pas de donner des coups d’épées, évitant les coups rendus avec agilité. Il arriva à déséquilibrer Olivius, qui tomba au sol.

Olivius vit avec horreur la lame tomber sur sa tête. Il roula sur le côté, et l’arme ouvrit une profonde entaille dans son épaule. Il se remit debout péniblement, le sang gouttant au sol.

C’était maintenant El Gomez qui était en difficulté. En duel, Fraithure le Fourbe était redoutable et l’Hispanique avait du mal à parer les coups.

Ludwig vint à son secours, suivi de Bennoït. Ce dernier évitait les coups et essayait de mettre Fraithure au sol.

Pécoz s’infiltra derrière l’ennemi, mais celui-ci devina sa présence et se retourna vivement.

Pécoz vit au ralenti la lame s’enfoncer jusqu'à la garde dans son ventre. La pointe de l’arme ressortait par son dos et tendait le tissu de sa tunique.

Il n’avait jamais imaginé qu’une blessure pouvait aussi mal. Un voile rouge tomba devant ses yeux.

Comme dans un rêve, il vit ses mains se saisir de la poignée de l’épée et la retirer de son corps. Puis il s’écroula au sol.

Fraithure sortit une deuxième épée.

- J’en ai déjà eu un, ricana-il, a qui le tour maintenant ?

Olivius, pourtant gravement blessés lui aussi, El Gomez, Bennoït et Ludwig se jetèrent sur lui et le combat recommença.

Fraithure arriva à faire tomber El Gomez, il souleva sa lourde épée.

El Gomez était comme paralysé. Il n’arrivait pas à s’imaginer que d’en moins d’une seconde il serait mort.

« Arrivés jusque là et mourir maintenant, c’est vraiment trop bête » pensa-il.

Sa dernière pensée alla à Alicia, qui devait attendre qu’il la libère dans la prison.

Au moment ou l’épée allait s’abattre, il vit une forme se jeter sur Fraithure et le bousculer.

C’était Pécoz ! Il avait trouvé suffisamment d’énergie pour empêcher la mort d’El Gomez.

Il propulsa Fraithure contre les vitraux, qui explosèrent comme des bombes.

Accrochés ensemble, ils basculèrent dans le vide.

Bennoït, Ludwig, El Gomez et Olivius se penchèrent par le trou dans le vitrail, en prenant garde de ne pas se couper aux bouts de verres qui pointaient, et regardèrent tout en bas.

Ils virent une petit forme allongée sur le dos les bras en croix et plus loin la grande silhouette noire de Fraithure.

Aucune chance qu’ils soient encore vivants.

Pécoz s’était sacrifiés, mais son sacrifice n’était pas vain.


Ils avaient gagné.


25

Dans la salle des banquets, la fête battait son plein

Les grandes tables étaient disposées en ovale. Devant l’ovale se trouvait une autre table où étaient assis les héros : Ludwig, El Gomez avec a ses côtés Alicia la Blonde, Olivius et Bennoït.

La bonne humeur régnait. La salle était occupée par les nobles qui avaient été enfermés en prison. Parmi eux se trouvait le nouveau Roi : Raphaëlo de Monville, qui était le fils de Fraithure le Fourbe. Raphaëlo avait tenté de s’insurger contre le pouvoir de son père et s’était fait jeter en prison.

Le calme était revenu dans le pays depuis environ une semaine. Les structures se remettaient petit a petit en place. Durant ce temps, les quatre survivants avaient été soignés par les meilleurs médecins du pays et leurs blessures étaient en voie de guérison.

Tôt le matin, ils avaient assisté aux funérailles de Davidal et Pécoz, morts tous deux en héros.

Le cadavre de Fraithure le Fourbe avait été emporté, sous les crachats de la foule, vers un bûcher où il brûla.

Par les fenêtres ils pouvaient voir les feux d’artifice tirés partout dans le pays. Le peuple célébrait la libération depuis une semaine et goûtait aux joies de la liberté.

Le nouveau Roi se leva de son siège et leva son verre une énième fois, en l’honneur des sauveurs du pays. Il fût imité par toute la salle.

Les quatre commençaient à être fatigué des mondanités et des honneurs. Elles étaient fort agréables au début, mais devenaient lassantes sur la longueur.

Heureusement, ils repartaient le lendemain.

La fête dura jusqu’aux petites heures de la nuit.


Epilogue


Ils se retrouvèrent tous les cinq dans la cour du château dés les premières lueurs du jour.

Une fois les chevaux sellés, ils se firent leur adieu et se souhaitèrent bonne chance pour la suite.

Sur un dernier « au revoir », ils sortirent du château et chevauchèrent chacun de leurs côtés, allant vers leurs destinées.

Ludwig allait vers l’Est. Sa Germanie natale lui manquait après de longues années passées à parcourir les différentes régions du monde.

El Gomez, sa femme se cramponnant à lui, se dirigeait vers l’Ouest. Ils allaient reprendre le cours de leur vie paisible dans le chaud pays d’Hispanie.

Bennoït, filant vers le Sud, pensait retourner sur le continent des hommes jaunes, qui l’aiderait à supporter le deuil de son frère et de sa mère.

Olivius allait vers le Nord. Il retournait à sa vie paisible, faite de traite de vache et de récolte de blé.

Bientôt ils se confondirent avec l’horizon et disparurent complètement.

Le soleil se leva complètement, annonciateur d’une belle journée de printemps au pays de Wharaim.


FIN




Olivier Selle, 16 mars 2003 - 27 mars 2003



Avec, par ordre alphabétique :

Alicia la Blonde, joué par Alicia
Amélia, jouée par Amélie
Bennoït, joué par Benoit Mortier
Boulette, joué par Mr. Boufflette
Davidal, joué par David Mortier
Deuwée, joué par Olivier Dewez
Dgényfer, jouée par Jennifer Martini
Dophnée, jouée par Daphnée Ravignat
El Gomez, joué par Xavier Mateo Gomez
Fraithure le Fourbe, joué par Denis Fraiteur
Ioanne, joué par Yoann Mascart
Kévinard le Bourreau, joué par Kevin Arnout
Kouzinor de Brüzail, joué par Laurent Cousin
Leroi, joué par Mr. Leroi
Létizia, jouée par Laetitia Maruccia
Linne Sè, jouée par Lindsay Radoux
Ludwig II de Germanie, joué par Ludwig Van Villers
Marianne, jouée par Marie Cornart
Mharghanar, jouée par Mme Marganne
Olivius, joué par Olivier Selle
Pécoz, joué par Sébastien Paquot
Raphaëlo de Monville, joué par Raphaël Monville
Rouharde, jouée par Mélanie Rouard
Sandrelle, jouée par Sandrine Christophe
Sophyre, jouée par Sophie Denlois
La princesse Zozo, jouée par Zoé Pier


Remerciements spéciaux :

David & Benoit Mortier pour les noms de coup de Kung-Fu, Virginie pour avoir pris la peine de lire chaque épisode, Pedro pour le soutien moral, George Lucas pour l’épisode de la bataille entre Ioanne et Bennoït, Saddam Hussein, Pécos pour les 2-3 idées, In Flames pour m’avoir motiver dans les moments de galère, Microsoft pour le correcteur orthographique de Word, ma famille, Dieu, tous mes fans sans oublier mon producteur.







Disclaimer : Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement pas fortuite

Table des matières




Introduction Page 2
Chapitre 1 Page 4
Chapitre 2 Page 7
Chapitre 3 Page 8
Chapitre 4 Page 13
Chapitre 5 Page 14
Chapitre 6 Page 16
Chapitre 7 Page 18
Chapitre 8 Page 19
Chapitre 9 Page 20
Chapitre 10 Page 22
Chapitre 11 Page 23
Chapitre 12 Page 26
Chapitre 13 Page 28
Chapitre 14 Page 29
Chapitre 15 Page 33
Chapitre 16 Page 35
Chapitre 17 Page 37
Chapitre 18 Page 38
Chapitre 19 Page 39
Chapitre 20 Page 41
Chapitre 21 Page 43
Chapitre 22 Page 48
Chapitre 23 Page 49
Chapitre 24 Page 50
Chapitre 25 Page 53
Epilogue Page 54
. Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4)
Re: La Communauté contre Fraithure le Fourbe
Posté par elodelu le 20/08/2004 07:54:12
Ben comme ça a été déjà dit, j'ai trouvé cet article dans records, et bien que j'adore lire, je n'ai pas eu le courage, mais c'est surtout que le genre de la nouvelle, enfin plutot du roman, que dis je du roman, du péplum, lol, ne m'interesse pas vraiment, mais je te mets exellent pour le temps que tu as du passer a ecrire tout ca, et pour ton inspiration hallucinante!
Re: La Communauté contre Fraithure le Fourbe
Posté par bip le 20/08/2004 07:54:12
é trouvé cet article ds les records, cet article le mérite, j'adore lire et ça a l'air très interessant, mais la vraimen j'ai eu la flemme ! ! !

Ta qd 1 flizz en plus ! dis donc, y'a pas besef de commentaitres !
Re: La Communauté contre Fraithure le Fourbe
Posté par maricchia le 20/08/2004 07:54:12
Super original, j'ai vraiment aimé !
Re: La Communauté contre Fraithure le Fourbe
Posté par loly le 20/08/2004 07:54:12
tu devré publié!! mdr! koike un peu lon (g pa le courage de tt lire m1tenan!!) c bien é marant!! mirci!!
. Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4)
Publié le 14 février 2004
Modifié le 14 février 2004
Lu 4 877 fois

. Cet article est un plagiat?
. Imprimable (pdf/html)
Recevoir la lettre d'information :
Connectés :
    0 membres et 446 visiteurs

tubededentifrice.com, ...    CNIL: 752143.     |]  ▼