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La vie de tous les jours

Il était là, devant moi, cet homme qui se tenait dans une étrange posture. Il y avait un œuf au dessus de lui. Je n'en croyait pas mes yeux, cet individus se tenait de l'autre coté de la rue, face a moi, les yeux fermés avec cet œuf au dessus de son crâne rasé...


Il était là, devant moi, cet homme qui se tenait dans une étrange posture. Il y avait un œuf au dessus de lui. Je n'en croyait pas mes yeux, cet individus se tenait de l'autre coté de la rue, face a moi, les yeux fermés avec cet œuf au dessus de son crâne rasé. Je traversais la rue afin de mieux comprendre le délire de mon esprit mais tout ceci était bien réel. Une fois de l'autre coté, je faisais des signes de la main devant le visage de l'homme comme pour voir si cette silhouette noire en costume existait vraiment. Quelques mètres plus loin, au feu, un camionneur me dévisageait. Je suivais le parcours du véhicule des yeux tout en m'apercevant qu'il n'y avait pas qu'une seule personne qui me dévisageait mais tous les passants. Je rougissais tout en ignorant ce qui se passait, je penchais la tête pour faire comme si de rien n'était. Tournée devant une vitrine je voyais toujours les passants me regardant avec insistance dans le reflet, je me voyais aussi. Mon cœur s'emballait je venais enfin de comprendre ce qui se passait, l'homme au crâne rasé n'avait aucun reflet dans la vitrine. Pour toutes les personnes présentes je faisais des gestes en plein milieu de la rue, personne ne voyait cet individu avec l'œuf flottant au dessus de lui. Pris de panique, je reculais de quelques pas instinctivement, mon cœur battait de plus en plus vite et je sentais également la sueur qui commençait à couler de mon front.

Mes yeux ne pouvaient pas s'empêcher de fixer ceux de l'homme rasé qui restaient toujours fermé. D'un coup l'œuf commença a se fissurer, le bruit semblait déchirer mes tympans, pourtant j'étais a plusieurs mètres de la coquille. Les yeux de l'homme commençaient également à s'ouvrirent au fur et a mesure que l'oeuf se cassait. Ils me fixaient mais sans pour autant dégager la moindre expression. Le jaune d'œuf coulait sur le crâne chauve de l'homme sans que celui-ci n'y prête attention, il continuait à me regarder. Mon cœur palpitait, je sentais comme une douleur dans la poitrine. Le jaune recouvrait maintenant tout le dessus de la tête de l'homme, son regard n'avait pas changé, les oreilles puis les yeux de l'individu commençaient à leur tour à se noyer dans le liquide visqueux. Je tentais de bouger mais mes pieds étaient cloués au sol, je tournais désespérément le visage pour ne plus voir ce spectacle écœurant. Plus personne ne faisait attention a moi, les gens passaient sans même nous apercevoir, les voitures circulaient normalement, pourtant personne ne pouvait rester indifférent à ce jaune d'œuf qui ne cessait de couler de la coquille. L'homme était recouvert de la tête au pied maintenant, le liquide se rependait à même le sol, se propageant de plus en plus vite tout ce jaune me donnait la nausée. De plus la douleur dans ma poitrine empirait. Je suais a grosse goutte, j'étouffait face à ce jaune qu allait bientôt atteindre mes pieds. A ce moment toutes sortes de questions me traversaient l'esprit, même pas le temps de trouver une réponse, le liquide avait noyer mes chaussures. J'avais du mal à rester debout, c'était comme si mes pieds étaient enveloppés d'une épaisse couche de ciment, je ne tarda pas à tomber dans cet substance répugnante. Bizarrement je n'avais pas sentis le choc de mon corps par terre comme si ce liquide avait amorti ma chute, par ailleurs ça ne l'empêcha pas de continuer à m'engloutir. Cette fois ci mon cœur allait exploser, je sentais le jaune recouvrir mes bras puis mon dos, ma nuque. Même mes cheveux étaient emprisonnés dans ce liquide. Ma douleur à la poitrine s'intensifiait au fur et a mesure que le jaune d'œuf se répandait sur mon corps, mon cœur allait se décrocher, une dernière inspiration et me voilà recouvert entièrement.

7h du matin, mon réveil sonne et me réveille brusquement. Couvert de sueur je m'aperçoit que ce n'était qu'un rêve, a moitié rassuré je me lève et me dirige tout tremblant dans la salle de bain. Rien de mieux qu'une bonne ne douche pour ce rafraîchir les idées. Je me sentais beaucoup mieux, j'avais pris tout mon temps il était déjà 7h30, je devais me dépêcher si je voulais être a l'heure au bureau. J'ai mangé en vitesse et me suis précipité bas afin de prendre le bus de 8h01. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, je pousse les portes d'entrée de mon immeuble, je descends les petites marches, je regarde devant moi et...

... Il était là, devant moi, cet homme qui se tenait dans une étrange posture. Il y avait un œuf au dessus de lui. Je n'en croyait pas mes yeux, cet individus se tenait de l'autre coté de la rue, face a moi, les yeux fermés avec cet œuf au dessus de son crâne rasé...
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Re: La vie de tous les jours
Posté par damien le 11/12/2006 08:05:30
Salut windowman!

10 mois pour répondre, c'est correct je trouve :) Ya aucun souci, tu n'es pas obligé de pondre héhé. Je vais aller lire ton poème si je le trouve! Bonne continuation à toi!

ps: T'es commentaires sont les bienvunue sur mes nouveaux articles ;)
Re: La vie de tous les jours
Posté par windowman le 08/12/2006 14:58:37
J'ai été un peu lent à répondre ^^. J'espère que tu as bien poursuivi ton bonhomme de chemin.

Pour ma part, je ne souhaite pas publier sur le net des textes plus ou moins aboutis... Je préfère me garder pour une publication contrôlée et commercialisable ^^. Mais, je l'avoue, le manque de regards et d'avis sur mes textes me pèse... Cela dit, j'ai quand-même cédé à la tentation, et vous pouvez consulter dans mon profil un de mes poèmes sur le thème de la création. N'hésitez pas à faire des commentaires par MP. A plus.
Re: La vie de tous les jours
Posté par damien le 13/02/2006 20:27:55
okay, merci bien :) Le premier est fidele a l'original, et je vois maintenant qu'elles genre de faute j'aurai pu évité. Le second est bien certes, mais tu en fais trop je trouve. Tu as bien fait de me dire que tu allais te pencher sur le coté suréaliste ^^.
Merci a toi d'avoir pris le temps de t'occuper de çà. Tout ce que je peux dire est que tout travaille mérite salaire, félicitation et je t'encourage a écrire des articles aussi profond que tu aimerais. Ou bien meme encore mieux, soit naturel, je suis sur que ton style s'imposera par lui même. Je serais le premier a me plonger dans les lignes de ton prochain article (et oui tu es obliger d'en écrire un maintenant) J'espere que tu étonnera beaucoup de monde par ta maniere d'écrire et ta connaissance de la langue francaise que tu maitrise royalement bien. Bref d salade et de compliments, je retourne a mes moutous et mes articles! Cependant, je n'hésiterai pas maintenant a tirer profit de tes conseils... ;)

J'attends ton article :d et merci encore ;)
Re: La vie de tous les jours
Posté par windowman le 13/02/2006 18:51:12
Désolé pour le délai... Alors, en fait, j'ai retravaillé ton texte. Dans la première version, j'ai corrigé des fautes et effectué quelques modifications. Dans la seconde, je me suis davantage inspiré du surréalisme, chechant à exprimer surtout des sensations et des émotions... Quant au résultat de ma prestation, je la trouve décevante ! Beaucoup d'effet d'annonce et peu de prestige au final ! Le délai vient de ma volonté d'améliorer le rendu final, mais le courage et l'inspiration m'ont manqué. Mais je me dis que ces deux réécritures de ton texte, même si l'original n'a rien à leur envier, pourront peut-être te suggérer quelques innovations de style ou idées d'effet... Désolé de t'avoir fait languir pour si peu !

Il était là, devant moi, cet homme qui se tenait dans une étrange posture. Il y avait un œuf au-dessus de lui. Je n'en croyais pas mes yeux. Cet individu se tenait de l'autre coté de la rue, face a moi, les yeux fermés avec cet œuf au-dessus de son crâne rasé. Je traversai la rue afin d’essayer de comprendre cette vision impossible, mais c’était bien réel. Une fois de l'autre coté, je fis des signes de la main devant le visage de l'homme pour voir si la vie habitait cette apparition dérangeante. Quelques mètres plus loin, au feu, un camionneur me dévisageait. Je suivis le parcours du véhicule des yeux tout en m'apercevant qu'il n'y avait pas qu'une seule personne qui me dévisageait, mais tous les passants. Je rougis, tentant de faire comme si de rien n’était. La vitrine devant laquelle je me tenais me renvoyait l’image oppressante des passants qui me regardaient avec insistance. Je m’examinai, cherchant frénétiquement sur mon visage l’explication de cette situation incompréhensible. Mon cœur s'emballa : je réalisai soudain que l'homme au crâne rasé n'avait aucun reflet. Est-ce que j’étais le seul à voir tout ça ? Est-ce que pour tous ces gens qui me dévisageaient bizarrement je faisais seul des gestes en plein milieu de la rue ? Personne ne semblait voir cet individu, et encore moins l'œuf flottant au-dessus... Pris de panique, je reculai de quelques pas. Mon cœur battait de plus en plus vite. Je sentis la sueur couler le long de mon front. Figé, je ne pouvais détacher mon regard du visage impassible de cet homme au crâne rasé dont les paupières n’en finissaient pas d’être baissées.

Soudain, un craquement fusa dans l’air et une fissure vint troubler le lissé parfait de la coquille suspendue. Ce son rugit dans mes oreilles à m’en déchirer les tympans. Les yeux plissés de douleur, je m’aperçus que ceux de l'homme commençaient également à s'entrouvrir, s’accordant à la fêlure hurlante de l’œuf. Son regard était fixé sur moi, déserté par toute expression. Un magma jaunâtre se mit à s’échapper de la craquelure et à se répandre sur le crâne chauve de l’homme sans que celui-ci n'y prête attention. Son regard vide était toujours posé sur moi. Mon cœur palpitait et une douleur sourde bourdonnait dans ma poitrine. La substance visqueuse recouvrait maintenant tout le dessus de sa tête, mais ses yeux ne cillaient pas et aucune expression n’animait son visage, qui disparaissait de plus en plus sous le masque liquide. Je tentai de bouger mais mes pieds refusaient de m’obéir ; je cherchais vainement à détourner mes yeux de cette vision insupportable... Désormais, plus personne ne faisait attention a moi ; les gens passaient sans même nous apercevoir, les voitures circulaient normalement ; pourtant personne ne pouvait rester indifférent à ce jaune d'œuf qui ne cessait de couler de la coquille. L'homme était maintenant recouvert de la tête aux pieds. Le liquide se répandait à même le sol, se propageant de plus en plus vite. Une nausée violente montait en moi, faisant écho à cette marée envahissante qui semblait vouloir dévorer le monde. La douleur dans ma poitrine s’accentua et je me mis à haleter difficilement, le cœur pris dans un étau d’angoisse. Une peur humide sourdait par tous les pores de ma peau. Le magma effrayant me léchait presque les pieds. J’avais beau retourner furieusement dans ma tête toutes les pensées qui me venaient, ma situation me demeurait incompréhensible, et l’horreur me gagnait peu à peu. Pris d’une panique intérieure que l’immobilité bornée de mon corps enrageait, je sentis cette mélasse répugnante s’insinuer le long de mes chevilles jusque dans mes chaussures… Les pieds pris dans une chape d’un ciment improbable et vorace, je commençai à vaciller avant de perdre l’équilibre. Je m’étalai de tout mon long sur le dos dans la substance qui envahissait tout. Si la résistance du magma jaunâtre m’avait épargné la souffrance d’une chute sur une surface dure, elle m’imposa vite la terreur de l’engloutissement. Je m’enfonçais inexorablement, implacablement, lentement mais trop vite… Mon cœur était près d’exploser. Je sentis la fraîcheur répugnante de moiteur se répandre sur mes bras, s’insinuer dans mes vêtements, explorer en vainqueur chaque parcelle de mon corps impuissant. Mon corps enseveli et emprisonné, le cœur affolé et au bord de l’évanouissement, je sentis l’onde ennemie me lécher les oreilles, monter à l’assaut de mes joues, se répandre dans mes yeux… Aveuglé, suffoqué, je hurlais en moi-même la rage terrifiée et muette de mes dernières secondes et…

Mon réveil sonna et me réveilla brusquement. Il était sept heure du matin. Couvert de sueur je m'aperçus, traumatisé mais soulagé, que ce n'était qu'un rêve. Encore angoissé, je me levai et me dirigeai tout tremblant vers la salle de bains. Rien de mieux qu'une bonne douche pour se rafraîchir les idées. Je me sentis ensuite beaucoup mieux. J’avais retrouvé la maîtrise de moi-même. J'avais pris tout mon temps et allais être en retard au bureau si je ne me dépêchais pas. Décontracté enfin mais pressé, j’avalai en vitesse un café bien serré et m’élançai vers la sortie de l’appartement. Je jaillis de l’immeuble, prêt à courir après le bus dont le départ était imminent. Soudain, je me figeai... Là… Devant moi…
Il était là, devant moi, cet homme qui se tenait dans une étrange posture. Il y avait un œuf au-dessus de lui. Je n'en croyais pas mes yeux. Cet individu se tenait de l'autre coté de la rue, face a moi, les yeux fermés avec cet œuf au-dessus de son crâne rasé...

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Choc. Le mur des réalités vient de se fissurer. De l’autre côté de la rue, ma folie me tourne les yeux. Un œuf vole au-dessus d’une tête chauve. Je secoue ma tête pour renverser mon hallucination, mais le décor demeure. Vertige. Rêve ou réalité ? Mes pensées m’échappent. Je m’avance vers cette aberration. Rien n’y fait : elle existe pour moi. Les regards des passants pèsent sur ma raison. Un conducteur me fixe en roulant et disparaît. Dans une vitrine de magasin, je ne vois plus que moi. L’homme et son œuf ne s’y reflètent pas. Je me tourne de nouveau vers lui. Les regards des passants me traversent. Je n’existe plus pour eux. Un bruissement. Un craquement. La coquille de l’œuf commence à se fendre. Un cri en surgit, un hurlement insupportable. Tout mon être se recroqueville en moi pour fuir ce son abominable. Les paupières de l’homme se soulèvent lentement, tandis que la fissure s’élargit. Son regard vide fixé sur moi, le visage impassible, une substance épaisse et visqueuse, jaunâtre, s’épanche peu à peu de l’œuf brisé et vient le recouvrir. D’abord son front, son nez, ses pommettes, ses yeux à demi ouverts… Il ne réagit pas. Je suis incapable de bouger. Une nausée monte en moi comme un magma du fin fond de la terre, prêt à me déchirer au passage pour hurler hors de moi l’horreur qui m’envahit. La tête de l’homme a disparu. La poisseuse matière continue implacablement son œuvre, dévorant seconde après seconde l’immobile supplicié. Elle atteint le sol. Je ne bouge toujours pas. Mon corps paralysé sent le liquide nauséabond se rapprocher, lécher mes chaussures et monter à l’assaut de mes chevilles. Je crie à l’intérieur de moi. Tandis que je cherche quelque part un moyen de m’échapper et de reprendre le contrôle de mon corps, je crie à perdre haleine, je crie pour faire fuir la folie, je crie pour ne pas comprendre. Mon cri silencieux n’arrête pas cette marée jaunâtre. Le poids de cette gangue me fait vaciller et tomber. Le dos dans cette substance. Froid. Ecœurant. Collant. Je ne peut toujours pas remuer. Mes mains s’enfoncent dans cette matière. Vorace, elle mouille ma nuque, envahit mes cheveux, lèche mes joues et viole mes oreilles. Un gargouillement me parvient de ce flot insensé. Mon cœur rue contre les barreaux de sa cage pour s’évader, mes poumons, écrasés par l’angoisse, tentent de m’étouffer, traîtres à leur sang. Une douleur sourde frappe à ma conscience. Incapable de résister, je lui ouvre et elle envahit mes pensées. Un froid m’envahit tandis que, insidieusement, ma bouche obstinément close est scellée par ce pus mortel. Mes paupières elles aussi sont avalées, et mon nez se noie… L’obscurité étouffante de ma prison finit de me faire perdre la raison. Vertige. Froid. Nausée. J’étouffe…

Je me redresse brutalement en hurlant. Je peux de nouveau bouger, respirer, parler. Ma pensée tourne en tous sens pour se libérer da sa folie. Mes yeux s’ouvrent. Je suis aveugle. Je regarde partout autour de moi. L’obscurité est partout. Des chiffres verts brillent sur ma droite. Mon réveil. Je réalise qu’un son strident n’en finit plus d’agresser mes tympans. Je comprends. Un cauchemar. Un énorme poids s’envole de sur mes poumons. Je prends une grands inspiration, et dans un grand soupir j’esquisse un sourire encore incertain. J’allume. Brûlure. La lumière éclatante finit de me ramener à la réalité. Je file me préparer. J’allume la radio pour tromper la solitude de mon appartement. Un quart d’heure plus tard, je file hors de l’immeuble pour attraper le bus qui doit me conduire au bureau.

Choc. Non. Impossible. Pas encore. Pas lui. Comme mus par une volonté terrible, mes pieds reprennent le chemin de mon cauchemar…
Re: La vie de tous les jours
Posté par damien le 30/12/2005 04:26:32
nan pas d'exemple pas envie ? Bon pas grave, je vais sans doute continuer dans le meme style de texte t'facon. Donc Windowman ou dwingo si vous avez conseil a me donner je suis preneur! :)
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L'auteur : Vieux Gouranga
36 ans, Reims (France).
Publié le 03 décembre 2005
Modifié le 07 novembre 2005
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