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La vie trépidente de Donatien Jambon

Suivez Donatien Jambon, Christophe Rocancourt de l'an 2004, à travers les péripéties les plus trépidentes !


11 septembre 1964, dans une petite chambre de bonne (pléonasme) du 3ème arrondissement.
Au fait, ça existe le 3ème arrondissement ? Oui, parce qu'on parle toujours du 16ème, du 11èùe, mais le 3ème ? Enfin bref...
Dans une chambrette sans prétention, sans docteurs ni père alentours, naît Donatien Alexandre Jambon, premier du nom.

Jambon, me direz-vous, c'est un nom totalement dénué de sens, tout à fait ridicule. Oui, et bien, on ne choisit, pas, et Donatien n'avait non seulement pas choisi son nom de famille ridicule, ni de naître sans père, (d'ailleurs sa mère se prénommait Marie), ni d'être dès la naissance affublé d'une raie sur le côté ainsi que d'un monstrueux épi sur le derrière du crâne, qui ne partiraient plus jamais.

Trois ans plus tard, malheureusement, la mère de Donatien décéda dans un dramatique accident de sèche cheveux auquel personne ne comprit jamais rien, et voici que Donatien se retrouva seul au monde, sans parents, ni grand parents, ni rien de ce type, même pas, une perruche, ou un cochon dinde, quoi que, est ce vraiment important ? Pourquoi on donnerait la garde d'un gamin à une perruche et un cochon dinde ? Nan mais franchement, je vous le demande. Déjà qu'on arrive pas à légaliser l'adoption pour les couples homos, enfin bon, les gosses sont mieux chez des couples alcolos et bofisants qui leur tappent sur la gueule en les traitant d'abrutis, au moins, ils sont hétéros, c'est mieux, pour les repères.

Comme aucun volatile, ni aucun rongeur ne pût se libérer pour s'occuper du pauvre enfant, celui ci se retrouva à l'Assistance, une espèce de prison grise et triste où on gérait les enfants un peu comme du bétail, et où ils étaient à peu prêt nourris et logés convenablement, sous peine qu'ils soient sages, c'est à dire qu'ils la ferment et qu'ils fassent leur besoins à heures fixes.

Pour l'instant, rien de très réjouissant, oui, je sais, mais la vie de Donatien est pour l'instant ainsi faite, et si vous voulez de l'action allez donc voir le dernier film de Scwarzénéger, ça s'appelle, "Je suis un écervelé au nom imprononçable et je me fait élire gouverneur par une bande d'attardés dont le président est une exellente représentation" (à bon entendeur...)

Continuons, jusqu'à présent, Donatien n'a pas vraiment eu de chance, récapitulons les malheurs de ce pauvre enfant, étant donné que de nos jours d'audimat augmente en fonction de nombre de litre de larmes versées par les auditeurs, ça devrait rouler.
Donatien est orphelin, pauvre, moche, pas très adroit, et il semble se complaire dans une fange innommable avec la plus grande satisfaction.
Mais un jour : "tin tin tin !"
Donatien est devant la télé, et il aperçoit un appel à témoins sur FR13, une chaîne qui a cessé toute activité depuis 1970.
Cette chaîne spécialisé dans la fabrique industrielle de stars pour pré ados imberbes et boutonneux prêts à aduler n'importe quel abruti complet pourvu qu'il ne représente ni amour maternel ni autorité paternelle, recherchait de nouveaux crétins pour une émission, il fallait avoir entre 15 et 25 ans, et Donatien en avait alors 15 et demie !
(Navrée pour les incohérence de temps et de dates, mais je n'avais aucune envie de m'emmerder avec ça)
C'était une émission pour devenir une star de la danse et de la chanson ! Comme Donatien n'avais aucune compétence ni pour la chanson, ni pour la danse, il pensa à juste titre qu'il avait toute les chances de réussir le casting.

Un lundi soir à environ neuf heures et demie du matin précises, Donatien lia entre elles une cinquantaine de paires de chaussettes afin de passer par la fenêtre. (Il ne connaissait pas encore la technique des draps, ce qui, de toute façon n'aurait pas servi à grand chose, étant donné qu'il se trouvait au premier étage et qu'aucune porte n'étaient fermée à clef.)

Le soir même, le jeune homme au physique désastreux se retrouva devant les portes encore closes de la fabrique de star : "Réservoir Production Number One Extra xxl"
Les castings auraient lieux toute la journée du lendemain, Donatien dormit donc devant les portes, pour être sûr de passer en premier.
Quand il s'éveilla, il était déjà quatorze heures trente, tout le monde lui était passé devant sans aucune considération, ce à quoi la vie l'avait habitué.
Puant la crasse, pas rasé, les cheveux et les habits répugnants, Donatien supplia la prod'de lui accorder ne serait-ce qu'une minute.
Et ils acceptèrent, non pas par pitié, mais parce qu'un petit con de journaliste de TF1 (encore un pléonasme), le filmait, et le chef de la prod alias
Jean_Luc DLR, dont je tairais le nom, n'avait pas envie d'entacher son exellente réputaion de gendre parfait (Bonjour broshing, moi c'est broshing et rillettes sous les bras, merci Coluche) en se fourfoyant publiquement. Il fît donc généreusement entre ce jeune clochard.

Devant Donatien Jambon premier du nom se trouvaient à présent trois juges. Deux hommes, et une femme.
Le premier à gauche à un look tout à fait... Spécial.
Il a des cheveux longs ridicules, un piercing pour faire jeune alors qu'il pourrait être le père de magiiiiiiiiiiiic ChAAArniaaaa !, sur un sourcil mal épilé, histoire de faire croire à une cicatrice. Une cicatrice, pense Donatien, toi ? Avec qui tu t'es battu ? Casimir ?
La jugette en mini jupe, une black tressée, qui chuchotte des choses totalement incompréhensibles, mais ça donne à peu prêt ça : "The steps, give me the steps now ! happy face ! I want the text !"Elle'a pas l'air comode.
Le troisième, et bien, assez banal, en fait, (ben, je me rappelle plus quel tête il avait, le troisième... Ho et puis on s'en fout.)

"Qu'allez vous nous interpréter, jeune homme ?" lui demande la blondasse en lui reluquant les parties.
Donatien transpire, il n'avait même pas réfléchit à la question. Il cherche une chanson qui le représenterait, une chanson triste, pathétique.
Donatien pense aux dernières chansons qu'il a entendu ces jours ci. Il y avait bien ce groupe de rap, celui qui fait des chansons sur le malheur et la joie de vivre à la "téci" et qui ponctue ses textes d'incessants "ouaich ouaich, hin, hin" dénués de sens grammatical. Non, pense Donatien, je ne vais pas leur faire ça, c'est déjà assez chiant à écouter, alors à chanter.

Il y avait aussi ce jeune bourgeois au cheveux longs, raie sur le côté, tellement talentueux qu'il est obligé de reprendre des textes qui ont bien marché pour s'assurer une once de gloire. Non, pense Donatien, ça non plus, je ne peut pas leur faire.
En face du jeune homme les jugent s'impatientent.
La black tape sur la table avec ses faux ongles manicurés à outrance. En fin de compte, la petite blonde à la cicatrice de pacotille vient à son secours :
"Parlez nous donc de vous, présentez vous."
Et Donatien se lance, il leur raconte comment il s'est échappé de chez les Ténardiers afin de venir chanter devant eux, etc..."
Les jugent craquent, faites tourner la caméras, sortez les mouchoirs, cette séquence est sponsorisé par kleen ex !
Ils pleurent tous de véritables de larmes de crocodiles, car dans leurs esprits mesquins d'artistes capitalistes ils pensent tous à la même chose : un jeune paumé qui devient star, ça fait une histoire à la happy end, des larmes, une histoire triste qui plairait aux sous couches de la société française ! Euréka ! Donatien, viens chercher ton petit carton imprimé "daube star" et revient demain.

Le lendemain, après une deuxième nuit passée dans la rue, le ventre vide, des rides sous les yeux, Donatien se retrouve pour la deuxième fois devant les juges, cette fois ci, il va devoir chanter !

La prod'a installé les jeunes gens dans une petite salle stressante. Autour d'eux tourne une caméra prête a filmer tous ces purs instants d'angoisse.
Ils rêvent tous de gloire, de strass, de paillettes, daube star changerait leur vie à jamais !

Il y a un point positif dans tout cela, si, je vous assure : Donatien avait un peu honte d'attirer les rires et l'antipathie à cause de sa tenue et de sa crasse, mais il découvre que les pseudos chanteurs qui l'entourent n'ont rien à lui envier. En face de Donatien se tiennent tous les styles vestimentaires les plus invraisemblables, comme s'il fallait obligatoirement ressembler à un tas de fripes de chez'kilo shop'pour être un artiste.

Ils se font tous appeler un par un pour aller chanter devant la blondasse, la black chuchotante, et le type banal.
Bientôt, ce sera le tour de Donatien Jambon premier du nom de prouver qu'en ne sachant ni chanter ni danser, on peut en quelques mois se transformer en star !!!

Suite au prochain épisode...
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Re: La vie trépidente de Donatien Jambon
Posté par nosepicker le 20/08/2004 07:55:48
on écrit pas "trépidante " ?
bon article dans l'ensemble
Re: La vie trépidente de Donatien Jambon
Posté par alivoule le 20/08/2004 07:55:48
exactement ce que je voulais dire Bloody_Mary
Re: La vie trépidente de Donatien Jambon
Posté par kimy le 20/08/2004 07:55:48
Super, cet article, comme d'hab'!!! criant de verité, très bien écrit, etc etc... ^_^
Continus; c'est 'achement bien !!
Re: La vie trépidente de Donatien Jambon
Posté par cyrilya le 20/08/2004 07:55:48
viteeeeeeeeeee
la suiiiiiiiite
Re: La vie trépidente de Donatien Jambon
Posté par adrianna le 20/08/2004 07:55:48
super ton articles, tes articles en général :)
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L'auteur : Elodie Alias elodelu
41 ans, Nantes (France).
Publié le 04 janvier 2004
Modifié le 04 janvier 2004
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