| Le PSG enfin sacréDeux ans après l'arrivée des investisseurs qataris à sa tête, le Paris Saint-Germain a remporté hier, sur la pelouse de Gerland grâce à une victoire 1-0, le troisième titre de champion de France de son histoire. Un titre peut-être annonciateur d'une longue periode de domination parisienne.Ce jour du 12 mai 2013 restera à jamais gravé dans l'Histoire vieille aujourd'hui de quarante et un an du Paris Saint-Germain. Peut-être que Doha s'attendait à vivre ce moment quelques semaines plus tôt mais c'est à trois journées de la fin, après une victoire étincelante sur l'Olympique Lyonnais (1-0) grâce à un but de Jérémy Ménez, que le club de la capitale aura connu son troisième succès en Championnat de France après 1986 et 1994. Paris aura du attendre dix-neuf ans, dix-neuf longues années pour que le club bleu et rouge retrouve le chemin de la victoire. Pendant près de vingt ans, le Paris Saint-Germain s'est cherché, à cru en sa renaissance quand il a retrouvé la Ligue des Champions en 2005 mais s'est fait rattrappé par une mauvaise gestion pour vivre de moments très compliqués où, pendant plusieurs saisons, Paris a dù lutter pour se maintenir en Ligue 1. C'est pourquoi on ne pouvait s'empêcher d'aller voir Sylvain Armand, arrivé dans le club parisien en 2004, qui a tout connu avec lui "c'est tellement fort que j'ai beaucoup de mal à trouver les mots qui pourraient expliquer ce que je ressens en ce moment. Je suis fier d'être resté ici depuis neuf ans. J'ai vécu des bons moments et des moments très durs à vivre. On a été habitué de regarder vers le bas. Je suis content de pouvoir enfin regarder vers le haut et ce titre vient couronner toutes ces saisons difficiles".
Mais l'histoire du PSG a retrouvé un soupçon d'allant. Les qataris sont arrivés, grâce notamment au coup de pouce de l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy qui n'a pas hésité à favoriser l'arrivée de nouveaux investisseurs dans son club de coeur, et il aura fallu attendre la seconde saison pour conquérir ce pourquoi ils sont arrivés dans un premier temps avant de regarder vers une victoire en Ligue des Champions. Sans l'arrivée des Qataris, sans leurs injections de plusieurs dizaines de millions de petro-dollars en deux ans, c'est vrai que le PSG ne serait peut-être pas Champion. Mais réduire l'arrivée des Qataris à un simple compte en banque à crédit illimité serait une grave erreur et surtout une grande injustice. On a pu voir, avant le Paris Saint-Germain, que Chelsea, après l'arrivée de Roman Abramovic, et Manchester City, après l'arrivée d'Abu Dabhi United Group, ont éprouvé des difficultés dans leurs premières années. Alors, c'est vrai, on pourrait dire qu'il est plus facile de gagner le Championnat de France que la Premier League. On répondrait alors qu'il est plus compliqué d'attirer des joueurs internationaux à Paris qu'à Chelsea. On se souvient d'ailleurs de Zlatan Ibrahimovic, au jour de sa présentation officielle au Parc des Princes, qui disait "je ne connais pas le Championnat de France mais lui me connait".
La stratégie parfaite du Qatar
Toute la Ligue 1, et même les marseillais sont compris, s'accorde à dire que l'équipe parisienne est une équipe très séduisante par ses joueurs et par son jeu, enfin quand il en a envie. Forger un si bel effectif en l'espace de deux années ne peut pas s'expliquer par une simple rentrée d'argent. Le Qatar est arrivé avec autre chose que des valises pleines d'argent. Il avait une stratégie aussi. Cette stratégie commençait par avoir un organigramme de grande qualité avant même de regarder le recrutement. L'objectif premier était de trouver un directeur sportif, un directeur général et un entraîneur de renom. Le directeur sportif fut assez rapidement connu et Leonardo débarqua quelques semaines seulement après le rachat du PSG par Qatar Sport Investissment. Le brésilien n'était pas le premier choix des nouveaux patrons du club de la capitale qui lui préféraient Arsène Wenger ou José Mourinho, qui tous deux refusèrent les avances qataris. Mais ses réseaux très importants en Italie et au Brésil auront su convaincre définitivement Doha que Leonardo était bien l'homme de la situation. Jean-Claude Blanc fut engagé comme directeur général. L'entraîneur mit un peu plus de temps à se montrer. En janvier 2012, Carlo Ancelotti s'installait sur le banc parisien.
Ensuite, il y a eu la question du recrutement. En deux ans et pour parvenir à son titre de champion de France, le Paris Saint-Germain aura recruté vingt joueurs dont quinze venaient de l'étranger. Un recrutement suivant une stratégie très précise qui alliait joueurs de stature internationale (Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Ezequiel Lavezzi), joueurs d'expérience (Maxwell, Alex, Thiago Motta), jeunes pousses plein d'avenir (Javier Pastore, Marco Verratti, Lucas Moura), internationaux français pour rappeler que le PSG est bel et bien un club français (Blaise Matuidi, Jérémy Ménez) et une superstar (David Beckham). Tout ceci pour un montant de deux cents millions d'euros. Il parait évident que Paris cherchera encore cet été à se renforcer mais il sait qu'il a entre ses mains une équipe talentueuse qui n'est pas passée loin d'éliminer le FC Barcelone en quart de finale de Ligue des Champions. C'est sur ce quoi reposait principalement le discours de Carlo Ancelotti nouvellement champion "c'est la victoire d'une équipe. C'est la victoire de joueurs et d'hommes extraordinaires qui ont fait une saison remarquable. Cette saison n'a pas été simple. On a mis du temps avant de bien touner. On a connu une période très compliquée au mois de novembre et on a su se relever. Les joueurs ont trouvé les ressources nécessaires pour se remettre dans le bon sens. Notre parcours en Ligue des Champions a joué un rôle important dans la cohésion d'un groupe. Vous savez, l'équipe a beaucoup changé en très peu de temps et ce n'est pas facile de construire une équipe avec autant de rapidité. Mais les gars ont un excellent état d'esprit sans lequel nous n'aurions pas été champions à l'heure où nous parlons. Tous les joueurs ont posé leur pièce à l'édifice".
Un début de match compliqué
En son temps où il dominait le football français, l'Olympique Lyonnais avait arraché son titre de champion de France au Parc des Princes en 2004 et 2006. En s'imposant hier soir dans le Stade de Gerland et en s'assurant de finir cet exercice tout en haut de la Ligue 1, le Paris Saint-Germain lui a, en quelques sortes, rendu la monnaie de sa pièce "c'est vrai que l'histoire est belle. Les Lyonnais étaient venus chez nous pour être champions. Maintenant, c'est à notre tour de leur faire le même coup. Même si le plus important est que l'on soit champions. N'importe où, le bonheur aurait été identique mais à Lyon, j'avoue que c'est assez sympa".
Avec la victoire marseillaise sur sa pelouse contre le Toulouse FC (2-1), samedi après-midi, le Paris Saint-Germain, s'il visait de devenir champion à la trente-sixième journée, devait impérativement l'emporter, sans quoi, il aurait dù attendre une semaine de plus et la reception du Stade Brestois pour espérer enterriner son sacre. Pendant les vingt minutes qui suivirent le coup d'envoi donné par Stéphane Lannoy, Carlo Ancelotti a dù avoir peur car il avait devant lui la même équipe qui avait si mal commencée sa rencontre contre Valenciennes la semaine passée. On voyait des parisiens sans envie comme si ils se considéraient comme champions avant l'heure. Ils laissaient les lyonnais prendre confiance et dès la deuxième minute, Paris est passé tout près de la correctionelle quand Bafetimbi Gomis cadrait un coup de tête que détourna du bout des doigts Nicolas Douchez. Les lyonnais poursuivaient leur pression étouffante surtout que les parisiens, dès qu'ils parvenaient à remettre le pied sur le ballon, le reperdaient immédiatement.
Mais, heureusement pour les nerfs de Carlo Ancelotti, l'orage s'en est passé sans avoir laissé trop de dégâts. Paris a retrouvé la bonne direction et a montré ce pourquoi il allait devenir champion dans les minutes qui allaient suivre. Toute la saison, le Paris Saint-Germain s'est montré le plus beau quand son jeu trouvait ses fondements dans une défense très solide, capable de déjouer n'importe quelle offensive adverse, même les plus coriaces. Hier soir, même sans Thiago Silva, suspendu, remplacé par Mamadou Sakho, la défense parisienne a été d'une imperméabilité remarquable. Les succès parisiens se sont dessinés grâce à un jeu en contre-attaque incisif, basé sur des ailiers très rapides qui font tourner la tête des meilleurs défenseurs de France et de Navare.
Ménez embellit une saison compliquée
C'est grâce à cette capacité à jouer brillament les contres que vint le premier et le seul but du match. Depuis le retour des vestiaires, Paris avait décidé d'aller chercher le but qui pourrait lui permettre d'arracher le titre qu'il attend depuis si longtemps. Plus concrètement, les parisiens se mirent à presser très haut et on sait à quel point les lyonnais n'apprécient que très peu une telle pression. Au niveau de la ligne médiane, Thiago Motta, qui a passé un match entier sans se blesser, piquait un ballon dans les pieds de Maxime Gonalons. L'italien s'appuyait sur Zlatan Ibrahimovic qui le lui remettait immédiatement. Le milieu transalpin profitait que Gueida Fofana, peut habitué à évoluer au poste d'Anthony Réveillère, laisse son couloir droit pour servir idéalement Jérémy Ménez qui croisait sa frappe se sorte à battre Anthony Lopes.
L'ancien romain a vécu une saison plutôt difficile. Son début de saison n'a pas été satisfaisant dans un premier temps. En janvier dernier, quand Lucas Moura est arrivé du Brésil, il a dù s'habituer à se contenter de ne jouer que des bouts de matches. Mais tout ce passé compliqué s'est évaporé hier soir quand l'international français entrait à jamais dans l'histoire du club de la capitale en inscrivant le but qui lui faisait gagner le troisième titre de son histoire "je suis tellement content d'avoir marqué. J'aurais été heureux même si ça avait été un autre qui aurait mis le but. Ma saison n'a pas été régulière. Je n'ai marqué que cinq buts. Ce n'est pas assez selon moi mais je me dit que celui d'aujourd'hui compte plus que n'importe quel autre".
Monaco comme principal concurrent
Il reste encore deux matches au PSG qui auront des airs de tour d'honneur. Ce seront peut-être les derniers de certains champions d'hier. Carlo Ancelotti a déjà balayé la question "je ne vois pas l'intérêt d'en parler aujourd'hui. Premièrement, rien est fait donc il n'y a rien à dire. Mais je pense surtout que ce n'est pas le meilleur moment pour en parler. On est champions. C'est la journée des joueurs. Et s'il vous plaît, laissez moi savourez un peu ! ". Zlatan Ibrahimovic, lui, s'est distinguer par sa clarté "il me reste deux ans de contrat et j'ai l'habitude d'honorer ce que je signe. En plus, je suis très content au Paris Saint-Germain. J'ai fait une de mes meilleures saisons, voire la meilleure de ma carrière. On vient de remporter le Championnat, mon premier en France, c'est bien mais il y a encore de très belles choses à faire. Je suis venu pour la Ligue des Champions donc pour l'instant, l'objectif n'est pas atteint. Concernant Carlo, c'est un grand homme et un excellent entraîneur. Il a été un artisan principal à ce titre de champion. Je souhaite profondément poursuivre ma route avec lui". L'attaquant suédois n'était visiblement pas le seul à penser cela "on avait un objectif qui était simple : faire de Paris un des meilleurs clubs français pour commencer. Avec ce titre, notre but a été atteint. C'est le début d'un processus qui devrait mener une ville comme Paris, et cela me parait tout à fait normal, parmi les meilleures équipes européennes. Ça se fera grâce aux joueurs et grâce à toute l'équipe dirigente. Leonardo fait un boulot formidable et Carlo Ancelotti est le meilleur entraîneur que nous pouvions avoir. Je veux sincèrement qu'il reste car notre collaboration à de très beaux jours devant elle". Comme un symbole, c'est un Leonardo apaisé qui rentrait souriant fêter sa victoire dans les vestiaires "c'est le résultat d'un travail serieux, une stratégie ficelée qui devait au final voir le PSG retrouver son plus beau visage. Mais ça ne m'étonne pas. On a un des meilleurs entraîneurs du monde et des joueurs que pas mal d'équipes en Europe nous jalousent. On avait tout pour réussir et on l'a fait".
C'est donc à Lyon, septuple champion de France entre 2002 et 2008, que Paris a retrouvé sa route vers le succès. Il reste encore pas mal de temps avant que les parisiens ne puissent titiller les sept titres d'affilés conquis par les lyonnais en leur temps. Ce n'est pas ce que cherchent forcément les qataris mais on ne peut s'empêcher de penser que ce succès en appelle beaucoup d'autres. Paris semble un ton au-dessus de ses adversaires hexagonaux mais avec l'arrivée de l'AS Monaco au sein de l'Elite, peut-être que Paris va avoir fort à faire pour conserver son bien... | | |
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