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Les derniers jours de la Pologne

Les troupes en faction s'approchent dangereusement d'un territoire immense anciennement surnommé Podgnole.


Je survole le territoire depuis près de six heures maintenant. Les ordres sont clairs : mettre fin au régime despotique du dictateur en place. L'opération s'appelle -OH.
Les idées fusent à la vitesse d'un avion abattu en plein vol. Il me manque encore un peu de kérosène et je vous rends mon histoire lisible et parsemée d'embuches.








Les dessous d'une lecture inutile

Tout commence l'hiver dernier, lors d'une de mes pérégrinations à travers le monde de l'imaginaire. Je marchais sur un fil quand survient à ma droite un être inutile, que par pure convention, nous appellerons A. A était polonais, un de ces mecs que l'on croise sur le port de Gdansk. Il sifflait un hymne soviétique très répandu à l'époque stalinienne. Vêtu d'un costume de travailleur clandestin, il m'aborda avec autant d'entrain qu'un Cargobull à une frontière.
Hélas, je ne parle pas polonais pour deux saouls. Voyant mon désintérêt croissant pour sa personne, il se déplaça près de l'eau et jura devant les poissons, pris à témoin, que je ne repartirais pas de mon rêve, sans le goût amer de sa liqueur mielleuse et ô combien chère à ses yeux.
Il me tendit un bidon transparent et insista pour que je le porte à mes lèvres. N'y voyant aucune contre indication à mon traitement hormonal, je bu goulument son breuvage d'extra-terrestre. Le goût amer me retourna les papilles si bien que je ne pus me défendre de rendre au sol ce qu'il n'avait pas engendrer.
"C'est de la merde ? Lui lançais-je un peu écœuré
- Non c'est kloug, me répondit un homme derrière moi.
- Qui êtes vous bon sang ?
- Un réfugié politique du sud du Cambodge. "
J'étais bien avancé. Me voilà, dans mon rêve, entouré par un bolchévique en culotte courte et un ancien détenu du camp S21 des khmers rouges.


Pourriture de psychatrie - Pavillon 36

Me voilà assis sur le rebord du quai. Derrière moi, les deux intrépides compagnons de fortune discutent dans un langage complètement farfelu, composé de monologues à rallonge visant à perpétuer l'idée selon laquelle les hommes politiques viennent de la rue.
Blam ! Le soviet s'affale au sol et ne respire plus. Je me relève difficilement et viens porter secours à ce pauvre homme. Le visage en sang, il ne montre plus aucun signe de vie. Je demande alors au réfugié politique la raison de sa chute. L'homme n'en sait rien.
Le sang coule par terre en direction du caniveau et je me rends compte à quel point, le quai est mal famé. Des chiens s'approchent de nous, les yeux injectés d'une matière visqueuse. La matière du bidon. Kloug était présent en chacun d'eux.
C'était la nuit noire et rien ne semblait empêcher ses chiens de nous pousser à l'eau pour récupérer le précieux liquide. Je ne me sentais plus en sécurité mais il m'était impossible de me réveiller pour sortir une bonne fois pour toute de cette situation dont je ne voyais aucune d'issue.
Une fois proche de nous, les chiens s'arrêtèrent pour contempler le délicieux repas qui se présentait à eux. Le chef des chiens, enfin s'il devait y avoir un chef, se leva. Ses yeux montraient des signes de fatigue. Arguant d'une facile domination sur le monde canin, l'ancien détenu se baissa pour ramasser le bidon et le jeta dans la mer.
Ce fût le bain de sang. Et de nous trois, seul le polonais s'en est sorti sans souffrire, du moins, à ce que j'en avais vu.


Epilogue

Je me leve pour boire une lampée de vinasse. Il est déjà trois heures et les éboueurs ne sont toujours pas passés. Sur qui peut on compter aujourd'hui ?
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Re: les derniers jours de la pologne
Posté par grocake le 15/02/2010 20:33:32
Et alors? Tu crois que je vais me laisser mal traité par un membre qui n'existe pas?
Re: les derniers jours de la pologne
Posté par centinex le 10/10/2009 11:22:03
T'as déja vraiment été en Pologne, mon pote? Non non c'est pas ce pays d'alcoolique arriérés que vous imaginez tous, non Gdansk, ca ne ressemble pas au rives de la mer de Barrens, non, on y boit pas d'alcool frelaté dans des bidons d'huile de vidange, non non non.

Au fait le jour ou tu verra un Polonais chanter une hymne soviétique, c'est qu'il aura un flingue sur la tempe....

Modifié le 10/10/2009 11:24:35
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L'auteur : Yves Remord
39 ans, Colombin entre les deux eglises (France).
Publié le 06 octobre 2009
Modifié le 26 septembre 2009
Lu 2 134 fois

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