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Pourquoi choisir Varanasi comme dernière demeure avant sa mort ?

Vârânasî c'est la ville de la dernière heure. Comme la Mecque pour l'Islam, Vârânasî c'est la place sacrée de l'Hindouisme. Plus particulièrement, Vârânasî est connue comme étant la ville de la mort, là où le monde entier vient faire ses adieux à la vie.


Vârânasî c'est la ville de la dernière heure. Comme la Mecque pour l'Islam, Vârânasî c'est la place sacrée de l'Hindouisme. Plus particulièrement, Vârânasî est connue comme étant le parque mondial de la mort, là où le monde entier vient faire ses adieux à la vie. Les pratiques mortuaires se diffèrent parmi les religions, Un Chrétien par exemple, n'a pas besoin de se rendre à Jérusalem pour faire ses adieux à la vie, et moins encore un musulman à la Mecque. L'Islam elle, recommande que le croyant soit enterré la tête rivée vers la Mecque alors que les Chrétiens n'ont pas de préférence, une croix simplement suffit.

Chez les Hindous par contre, le salut c'est à Vârânasî, l'arrêt où toute vie doit s'arrêter. Chaque année, ce sont des dizaines des milliers d'hindous qui s'y rendent pour faire leurs adieux à la vie. La ville est pourtant baptisée par les Pandits comme étant la ville des lumières grâce à ses bougies florissantes dans les temples. Mais un nom approprier serait celui de la ville de la mort. Des touristes de toutes horizons arrivent par dizaines des milliers afin d'expérimenter la fin des jours. Pour certains touristes, visiter Vârânasî, c'est aussi pénétrer le mystère de la mort. Avec ces centaines d'hindous qui attendent tout doucement leur fin dans ses hôtels de la mort.

Vârânasî est une ville très significative dans la tradition Hindous, elle est reportée être la ville où Krishna, le dieu célèbre Indien de la force naquit, ce qui fait d'elle l'une des vieilles villes dans l'histoire de l'Inde. D'ailleurs, Vârânasî est l'épicentre des élections en Inde. Qui conques gagne l'âme de cette fameuse ville, remporte indiscutablement les législatives.

La culture de la mort elle-même tire sa naissance dans la longue tradition Hindou qui croit à la réincarnation, dans d'autres termes, à la transmigration de l'âme. Cette vieille tradition remonte aussi dans la période des Upanisads, qui eux expliquait la vie comme un cycle continu des renouvellements sous différentes formes.

L'hindouisme est d'un même avis que les Upanisads en appuyant que la mort n'est pas la fin de l'existence car, après la mort l'âme survit toujours et se revêt des différentes formes. Une âme ainsi représente la plus vieille forme d'existence et parait antérieur à l'être même qui le comporte. Pour l'Hindouisme, une âme peut revenir à la vie sous la forme d'une plante, d'un animal, d'un insecte, ou d'un humain, ce n'est pas l'état actuel de l'être qui définit l'avenir de l'âme. A la question de savoir sur ce qui favorise le choix de la nature que doit revêtir une âme dans le temps présent, les Hindous croient que cela est directement lié à l'activité de l'être qui la comporte au temps présent. La punition et la galanterie des dieux jouent bien un rôle dans cette procédure. Nous ferons la lumière sur ce point dans la suite de l'article.

Dans le Vedanta, un autre courant philosophique Indien, la vie un cycle infernal qui se révèle sous différentes formes. L'existence est un tournant continu de l'âme sous différentes formes. Cette croyance rapproche celle du Bouddhisme, qui tire droit ses origines dans l'Inde antique. Pendant que leurs regards se croisent sur la nature de l'âme, les Upanisads, les Vedantins, les Bouddhistes et les Jaïnistes se posent tous la question sur ce qui pourrait être à l'origine du malheur de la renaissance de l'âme, de la réincarnation après réincarnation de l'âme qu'ils jugent d'un commun accord être une condamnation.

L'ignorance, c'est la cause qu'exploitent tous ces courants sous différent angles. Et l'ignorance elle-même est le fruit des particules Karmiques qui s'agitent dans notre être. Parmi ces particules on retrouve des facteurs comme la joie, la colère, le plaisir, etc. C'est l'agitation de ces dernières particules dans notre être qui serait à la base de la reformation de la vie à chaque fois et aussi comme le Bouddhisme conclut, elles sont à la base de tous nos malheurs.
Ainsi, pour toute vie pleinement accomplie (vécut), la transmigration de l'âme est une charge à se débarrasser. Comment se décharger de la réincarnation ? Les langues pourtant se tirent entre les courants philosophiques énoncés ci-haut, mais ce qui peut être perçu comme point commun entre ces derniers est le terme Libération. L'unique clé pour mettre fin au cycle interminable de la vie. Libération, chez les Hindous Moksha ; chez les Bouddhistes Nirvana.
Pour les Upanisads et les Vedantins, la libération ou le Moksha ne peut être atteint que par une connaissance profonde de la vie et de la vérité, et cette connaissance ne peut être atteinte que par une lecture approfondie des textes sacrés, les vedas. Les Upanisads comme Platon, croient à l'existence d'un monde sensible (outer space), un monde des Formes, où les âmes libérées logent. Selon eux, comme pour Platon, ce monde sensible, serait même le pur des mondes.

Le Bouddhisme croit aussi à la libération comme unique principe de l'arrêt du cycle interminable de la vie, le Nirvana en terme Bouddhiste, ne peut être atteint que par une concentration assidue qui emporte l'âme vers une destination inconnue. Gautam lui-même, fondateur du Bouddhisme, n'avait pas des réponses sur la question de savoir la destination des âmes qui se libère. L'âme se réduit simplement au néant et le cycle de vie est brisé. Vous serez d'accord avec moi que du néant rien ne peut devenir.

Les Hindous qui empruntent le même pas que les Bouddhistes, croient par contre l'existence d'un monde idéal, comme il en est des Chrétiens avec le Paradis. L'Hindouisme décrit ce monde comme le monde des dieux, où tout est beau et tranquille, qui serait selon eux la loge des âmes libérés. Une fois dans ce monde, l'âme ne transmigre plus, elle se repose pour l'éternité. Contrairement aux Bouddhiste, qui croient que la libération de l'âme ne peut être réalisé que par une ferme concentration et dévotions aux principes, une vie sans peines ni joies ; les Hindous eux, tiennent Vârânasî comme point de réalisation du Moksha.

Il est dit dans la tradition Hindou que quiconque meurt dans la ville sacré de Vârânasî, située au pied de la rivière sacré Ganga (Le fleuve Gange en Hindi), réalise le Moksha ou la cessation de l'existence de l'âme. Les patients qui arrivent en masse, sont soumis à des prières d'adieux et ils sont purifiés dans les eaux du Gange.

Vârânasî est une ville très significative pour ceux qui attendent la mort, car il est dit que Yama, le dieu de la mort vient personnellement chercher ceux-là pour leur emmenés dans ce monde idéal où l'âme ne se reforme pas dans d'autres vie. Cette croyance parait un peu similaire à celle des Chrétiens qui attendent la venue du Christ pour leur emmener au paradis. Cet évènement qu'attendent les Chrétiens du monde entier depuis des millénaires est connu sous le nom de l'enlèvement.

Vârânasî est une viellent traditions daté des millénaires, et chaque année, pas moins de 800 pèlerins Hindous partent mettre fin à leur jour dans cette ville sacrée connus sous le nom de Kashi à l'époque. Au début, seuls les Hindous été admis à cette pratique, et moins encore ceux d'autres confessions étaient permit de visiter les hôtels de la mort. Mais dans les vingt dernières années, Vârânasî avec ses murs vieux de 500 ans est devenue un véritable parc d'attraction pour les voyageurs étrangers et pour ceux qui croient à la transmigration de l'âme.

Vârânasî c'est aussi la ville de la miséricorde. Dans la tradition Hindou, il est connu que ceux qui meurent à Vârânasî sont lavés de tout péché. Un prêtre pentecôtiste vous dira que si vous passez par les eaux du baptême, vous serait nait de nouveau, lavé de tous vos péchés. Chez les catholiques, vous méritez un nouveau nom, le nom d'un saint par exemple. Si la passation par les eaux signifie le commence d'une autre vie chez les Chrétiens, chez les hindous c'est la cessation de celle-ci.

Seuls les pandits et les Doms font les pratiques de la dernière heure pour ceux qui meurent à Vârânasî. Il est dit que quiconque à l'exception de ces deux, qui touche un mort devient impur. Et l'unique voie vers le salut pour un tel homme c'est la purification dans les eaux du Gange. Cette croyance créée des sérieux ennuis aux Hindous. Le fait qu'on ne soit pas autorisé de touché un proche après sa mort pose des graves problèmes. Et chaque année, des dizaines des milliers des gens font le déplacement de partout dans le pays, afin de se purifier dans les eaux de la rivière sacrée du Gange.
La ville de Vârânasî est intense et à vos yeux spirituel. Les lampes à huile, appelées diyas, brûlent jour et nuit, et les sons de cloches et de mantras, ou incantations, se répercutent bien au-delà de 3600 temples de Vârânasî.

Les croyants et les touristes, venus du monde entier, veulent toucher son sol et se baigner dans les eaux sacrées du Gange. La fin de la vie ici est dure et se passe en plein air, pour que tous voient. Les corps décédés sont recouverts des linceuls blancs. Bûchers funéraires, en particulier au Manikarnika Ghat, le plus sacré des lieux de crémation, brûlent sans interruption, la fonte de la chair humaine sur des piles de bois de manguier.

Beaucoup de résidents de la ville gagnent leur vie de la mort. Ils comprennent des Doms, la caste des intouchables hindous qui travaillent sur les sites de crémation ainsi que les astrologues et les prêtres qui se réunissent à la rivière.

Avec ses fours qui brulent sans cesse, Vârânasî et ses eaux du Gange sont hautement polluées. Ce qui pose des grands risques sanitaires aux habitants de la ville. Depuis 2010, des groupes d'activistes plaident pour la fermeture temporaire de la rivière Gange afin de nettoyer ses eaux qui accueillent les cendres des corps décédés depuis des millénaires.
L'auteur : Richie Lontulungu
34 ans, Kinshasa (Congo).
Publié le 26 mai 2014
Modifié le 26 mai 2014
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