| Reservoir DogsLe premier film de Quentin Tarantino. Attention, film culte !Joe Cabot (Lawrence Tierney), un vieux voleur très riche organise le cambriolage d'une grande bijouterie. Pour cela, il fait appel à six hommes d'horizons différents et chacun ayant sa propre spécialité. Les règles fondamentales de l'affaire sont les suivantes : ne pas donner son nom, ne pas dire d'où l'on vient et lors d'une conversation ne parler seulement que du travail.
Chaque membre obtient une couleur en guise de diminutif : Mr White (Harvey Keitel) le professionnel, Mr Pink (Steve Buscemi) le nerveux, Mr Orange (Tim Roth) le jeunot, Mr Blue (Edward Bunker) l'ancien, Mr Brown (Quentin Tarantino) le chauffeur et Mr Blonde (Mickael Madsen) le psychopathe. Le braquage ne se passe pas comme prévu et les membres de l'équipe doivent se retrouver dans un vieil entrepot à la sortie de la ville afin de savoir qui d'entre eux est l'informateur...
Voici le premier film de Quentin Tarantino. On peut voir le film comme une tragédie vue mis au goût du jour. L'histoire respecte la règle des "Trois unités" : un seul lieu est utilisé, la période dans laquelle l'histoire est racontée se passe ne dépasse pas vingt quatre heures et le décor est identique du début à la fin. Le braquage, la séquence qui aurait pu etre la plus violente du film, est racontée par le biais des personnages tout comme dans une tragédie classique et le dénouement est quant à lui classique dans la forme de ce genre. Si cela n'est pas montré à l'écran, d'autres scènes violentes sont explicitement montrées et introduise un décalage flagrant avec la tragédie. Tarantino rajoute à cet huis clos une narration entrecoupée d'ellipses temporelles qui mettent en scènes les différentes parties de le préparation du braquage (recrutement, préparation, briefing...). Un mélange des codes de la tragédies classiques et des codes du film de gangsters en quelque sorte.
Au-dela de cet aspect, le film peut se voir également comme un héritage de la culture underground us des années 70. La violence renvoie aux films d'actions des années 70-80 où l'histoire contenait automatiquement un bain de sang. La conversation entre les membres de l'équipe dans bar donne de multiples références à cette culture comme le speech de Mr Brown sur Madonna. Si l'on regarde de plus près, les voitures utilisées dans le film sont des modèles des années 70-80. De plus, la séquence où Mr Pink est poursuivi par des policiers renvoit aux séries de ces années là comme par exemple "Starsky et Hutch" riche en séquence de ce genre.
Par ailleurs la bande sonore fait elle aussi office de référence. Le réalisateur a donné un soin particulier et une grande importance à celle-ci. Les morceaux qui la compose sont aussi divers et variés. Ainsi la country, le funk et le disco se mélangent afin de donner une bande sonore du tonnerre menée activement par une voix-off singulière.
Le casting qui compose le film est aussi soigné qu'il est jouissif. Harvey Keitel (Mean Street), Steve Buscemi (Armageddon), Mikael Madsen (Kill Bill), Tim Roth (Les contes de la crypte), Chris Penn (Rush Hour) et même Quentin Tarantino en personne compose ce casting de qualité.
Pour finir, le film est devenue également culte grâce à deux scènes inoubliables : la séquence de torture faite par Mr Blonde à un policier sur une musique country et la séquence finale riche en émotion.
A quoi reconnait-on un chef-d'oeuvre ? De part la qualité de son casting, de son scénario, de sa bande sonore. Partant de ce point, l'huis clos que contitue "Reservoir Dogs" est bel et bien un chef-d'oeuvre. L'ambiance générale qui se dégage de ce long métrage est celle de Quentin Tarantino qui présentait pour la première fois au public stupéfait son univers sombre et atypique. Plus qu'un chef-d'oeuvre : un film culte.
Festival de Cannes 1992 (Hors Compétition), Festival de Toronto, festival Sundance.
Prix du meilleur acteur dans un second rôle dans l'Independent Spirit Award en 1993 : Steve Buscemi | | |
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