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Toulon a eu chaud

Pour la première fois de la saison, le RC Toulon de Mourad Boudjelal a été mis en difficulté dans son antre de Mayol par une vaillante équipe du Stade Français.


Même après leur victoire au Stade de France contre le champion de France en titre toulousain (28-24, samedi dernier), on promettait aux parisiens un match plus que compliqué à peine quelques jours après que Toulon n'ait influgé un 58-0 contre Bayonne avec un cinglant 8 essais à zéro. A l'exterieur, le club de la rade est difficilement prenable (une seule et unique défaite à Toulouse avec un XV de départ largement remanié) mais à domicile, on n'en parle pas. Mais les parisiens n'ont pas fait le voyage en ce jour de Toussaint pour laisser Toulon marquer son point de bonus offensif habituel, ce qu'expliquait David Auradou avant le match "on vient ici, même si tout le monde est conscient que ce sera dur voire très dur, pour repartir avec quelque chose. On a du caractère et on vient pas jouer juste pour prendre une rouste et rentrer chez nous". Les parisiens le prouvaient avant même le coup d'envoi. Habituellement, lors des rencontres à Felix Mayol, les visiteurs arrive par une porte dérobée, à l'abri des regards et dans la plus grande discrétion pendant que les joueurs toulonnais fendent la foule pour pénétrer dans le stade. Mais le Stade Français n'est pas une équipe comme les autres. A la manière d'une confrontation entre la Nouvelle-Zélande et la France où Toulon représenterait les Blacks et Paris prendrait le rôle de la France, le Stade Français a eu une attention particulière pour son adversaire du jour. Entrer par la petite porte, c'est pas le genre de la maison donc Richard Pool-Jones demanda au chauffeur du bus de ne pas s'arrêter juste devant Mayol mais de les déposer un peu plus loin, vers l'avenue de la République pour que ses joueurs fendent la foule comme l'avaient fait les hommes de Bernard Laporte seulement quelques instants auparavant. Ce symbole plein de determination se serait avérer être légèrement pathétique si les rouges et noirs avaient mis la giffle habituelle.


Paris se rebiffe

Mais le Stade Français a du coeur, beaucoup de coeur. Dès les premières minutes, Paris mettait une terrible pression que ce soit en période offensive et défensive. Il se mit malgré ça à la faute et Johnny Wilkinson ne ratait pas l'occasion d'enquiller les frappes entre les poteaux. Cependant, le Stade Français parvenait également à provoquer des pénalités que Julien Dupuy, buteur de la capitale jusqu'à l'entrée en jeu de Jérome Porical, eut toutes les peines du monde à transformer en points. La première, il l'a mit et permit à son équipe de revenir à 3-3 mais lorsque Wilko redonna l'avantage aux siens, il buta sur le poteau et le salut parisien dut passer par un drop astucieux du jeune international tricolore Jules Plisson. A la mi-temps, pendant que Pascal Papé et Joe Van Niekerk échangeaient quelques amabilités, le score était de 9-6 à l'avantage de Toulon mais le plus important, c'est que Toulon débuterait la seconde période en supériorité numérique avec le carton jaune prit par Hugo Bonneval. A un de plus, Wilkinson en profita pour donner de l'air à ses partenaires 15-6. Julien Dupuy avait toujours autant de difficultés au pied et avec l'entrée de Porical, Paris revenait à 18-12 jusqu'à cette 70e minute. Sur un ballon dangereux des toulonnais, alors dans les vingt-deux mètres adverses, Parisse parvient à couper une ligne de passe et tape au pied. Et après un raid de 80 mètres, Hugo Bonneval, exclu 10 minutes en fin de première mi-temps, aplatissait le ballon dans l'en-but du RCT. Mené à 10 minutes du terme, Toulon se remit en avant et parvint à trouver deux pénalités que Johnny Wilkinson s'empressa de transformer pour rassurer un public qui commençait à s'inquiéter fortement.
Malgré la défaite, le Stade Français repart de Toulon avec un point alors que les autres équipes repartaient avec une valise pleines d'essais encaissés. Paris gagne même le match des essais un à zéro mais ce n'est toujours pas assez pour le capitaine francilien, Pascal Papé "c'est rageant. On ne mérite pas de le perdre, ce match. Après la victoire contre le Stade Toulousain, on était dans un excellent état d'esprit donc je trouve que c'est du gâchis surtout qu'on n'a même pas encaissé d'essais". Une victoire à Mayol aurait fait du bien pour les parisiens car leurs statistiques à l'exterieur sont mauvaises depuis un petit bout de temps. Alors, perdre contre ce Toulon là, ça passe mais il s'additionne à la défaite tout aussi rageante que le Stade Français avait connu au Stade Marcel-Michelin contre Clermont (28-25 alors que les parisiens avaient mené tout le match). Côté vainqueur, on mettait en avant la vaillance de l'adversaire "c'est la première équipe qui n'a pas eu peur de venir chez nous et le Stade Français a fait un très bon match. Paris revient bien et s'il jouait comme cela tout le temps, on les retrouverait bien mieux placé au classement" analysait Bernard Laporte avant que son président Mourad Boudjelal n'ajoute "on a été moyen. C'est peut être à cause de la fatigue qui commence à s'accumuler. Le côté positif, même très positif, c'est que l'on parvient à l'emporter en étant hors de forme. C'est encourageant et je tenais à féliciter Paris qui mérite largement son point de bonus". Dans une semaine, Toulon est censé aller du côté de Montferrand pour ce qui devait être un duel au sommet entre deux candidats serieux au titre délivré en juin de l'année prochaine mais avec la longue periode internationale, ce match manquera de gout comme ne le cachait pas Mourad Boudjelal quand on lui posa des questions sur le déplacement dans le Massif central "on joue la semaine prochaine ? Et on peut savoir contre qui ? Non je plaisante mais c'est tout de même scandaleux de devoir jouer un tel match avec les remplaçants. Ce match contre Clermont devait être un èvènement majeur mais maintenant je ne sens plus trop la saveur. Les visiteurs du jour, quant à eux, accueilleront Agen et devront engranger des points pour rester en course pour le Top 6. Paris a fait une bonne semaine mais doit être plus régulier s'il ne veut connaître le même destin que les années précédentes et Julien Dupuy nous faisait savoir "ce match contre Agen est capital pour nous. On a fait un très bon mois d'Octobre et on doit confirmer notre bon état de forme. Quant à moi, je vais sans doute bosser mes coups de pieds car je ne ferai pas perdre mon équipe deux fois de suite"...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 18 novembre 2012
Modifié le 04 novembre 2012
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