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Au fond de tes yeux ...

Quand on a seize ans, on n'accepte encore pas ces choses là. Ces choses que les gens trouvent particulières et déplacées. Ces pensées qu'on voudrait oublier. Mais si cela était inévitable ? Et si Mathieu était vraiment attiré par les garcons... ?


Il s'observe dans le miroir reflètant un adolescent qui ne sait plus quoi penser de lui. Un adolescent qui ne s'intéresse plus à rien et qui sombre dans un état ou les larmes rassurent. Lui montrant qu'il n'est peut-être pas si différent des autres. Seul dans la nuit. Une peur sournoise l'envahit et c'est dans l'angoisse que les heures passent en silences. Un silence qui s'infiltre dans ses veines, glaçant chaques parties de son corps déjà meurtrit par le doute et l'indifférence. Les yeux passiblement fermés par la douleur que lui divulgue ses pensées. Mathieu semble dans une autre réalité, une réalité qui lui fait face et l'oblige à ne pas trembler. Mais quand la honte s'empare de lui et guide son esprit, comment peut-il ne pas s'enfermer dans son monde ? Son monde rempli de paroles douces et rassurantes. Ces mots qu'il a toujours recherché auprès de ses proches. Mais quand on a seize ans, on n'accepte encore pas ces choses là. Ces choses que les gens trouvent particulières et déplacées. Ces gestes tendres et humains entre deux personnes identiques... entre deux hommes.

Les rayons de l'astre du jour se diffusent lentement dans la pièce et les premiers murmures de la ville innondent les rues de Lyon exortant ainsi Mathieu de la pénombre. Son regard dénoué d'émotions se pose lentement sur le réveil l'obligeant difficilement à quitter le silence de la nuit. L'esprit encore engoudit, Mathieu se dirige vers la salle de bain. La gorge nouée, il s'observe dans le miroir ou une pensée le frappe soudain : ce n'est plus moi. Non, le reflet en face de lui montre un garcon trop maigre, le visage dur, le teint pâle, le regard vide ... Oui, vide. D'un geste tremblant il passe négligeament sa main dans ses cheveux noirs de jais ne songeant plus qu'a la honte et l'oublie...

Ses pas retentissaient le long du couloir où une étrange atmosphère régnait sur les murs froids du lycée St-Antoinne. Parcourant rapidement les trois étages qui le séparaient du cours de francais, Mathieu arrêta sa course devant la salle 308. Haletant, il entra dans la pièce toute aussi chaleureuse que les sombres couloirs du lycée et une voix sèche l'ordonna de s'assoir. Baleyant la pièce du regard à la recherche d'une place libre il trouva rapidement celle du fond à côté de Théo Délèssa qui semblait absorbé dans une lecture d'Emile Zola. S'asseyant à ses côtés, où Théo ne paraissait toujours pas l'avoir remarqué, Mathieu sortit une feuille prenant rapidement note de ce qui était marqué au tableau. Quelques minutes plus tard, il entendit la voix de Théo lui murmurant un << Tu pourrais noter tout cela pour moi aussi >> Mathieu tourna ses yeux vers lui, indigné. Théo rit doucement et ses yeux noisette l'observèrent avec amusement. << je plaisantais ...>> Mathieu aurait voulu répliquer mais la sonnerie stridante annoncant la fin de l'heure l'en empêcha. Théo, un sourire au coin des lèvres quitta rapidement la pièce sous le regard noir de Mathieu. Puis à son tour, il se précipita à l'extérieur de la salle. Soudainement étouffante...

Dans l'air froid de décembre, Il observe les visages fermés des élèves. Le vent glacial s'engouffre dans ses cheveux en bataille et ses yeux clairs se posent sur les traits fins d'un jeune homme assis sur un banc, un livre de Zola en main...Ses longs doigts délicats encèrclent la couverture du livre et son regard concentré parcourent prudement les lignes remplient de mots. Plongeant toutes personnes dans un monde de rêve et d'imaginaire. Mathieu, troublé. Sentit le regard pénètrant de Théo se poser soudain sur lui une lueur indescriptible au fond de ses prunelles noisettes. Une étrange sensation lui parcourt le corps où pendant une seconde, il lui semble lire du désespoir dans ses yeux... Comme moi ...songea t-il amèrment.

Les jours défilent lentement comme si le temps paraissait s'être figé sous le manteau blanc de l'hiver. Obligeant le monde à observer la beauté des matins de décembre. Mais les visages toujours durs, sévères, sous ces écharpes en laines nous dévoilent chaques secondes un masque d'indifférence, d'intolérence, de désespoir ... Le désespoir grandissant de ne plus pourvoir avancer, continuer à marcher sous les regards meurtris de cette terre... notre terre, depuis si longtemps condamnée. Tourmenté, Mathieu regarde avec amertume les flocons blancs immaculés recouvrirent la route. Où parfois, un véhicule en passant brisait le silence envoûtant de cette chambre sombre, aussi obscure que ses pensées. Puis, une carresse lui éfleure doucement la peau. La carresse d'une image depuis peu inscrite dans sa chair. Une image honteuse et douloureuse... Son visage. Depuis cette instant il avait compris. Ce monde, il n'en fesait depuis longtemps plus partit. Mais maintenant, les regards sévères et meurtris n'était plus pour ce monde... mais pour lui. Quittant la pièce pour oublié ses doutes, Mathieu enfila rapidement un manteau et passa le pas de la porte. La neige tombait drue sous la ville de Lyon et traversant le parc où quelques rires d'enfants résonnaient le long du chemin. Il l'apercut. Théo semblait perdu dans ses pensées regardant les enfants jouer avec une certaine mélancolie sur son visage. Soudain, Mathieu sentit son coeur battre beaucoup plus fort dans sa poitrine. Il s'assit à ses côté, en silence. La voix grave de Théo brisa ce moment singulier.

- Pourquoi es-tu là ? demanda t-il d'une voix calme.

- J'avais besoin de respirer ... répondit Mathieu d'un ton rempli d'amertume.

Maintenant ses yeux noisettes se posèrent sur lui. Comme pour y lire toutes ses peurs, sa vie ...

- Moi aussi ... dit-il après un long moment où seule leur respiration sacadée les envellopaient dans l'air glacial de décembre. Je sais pourquoi tu souffres... ajouta Théo plongeant son regard sombre dans le siens.

- Tu ne sais rien du tout ! lâcha Mathieu d'une voix tremblante.

- Si, tu as peur ! Peur d'affronter qui tu es, d'affronter ta vie... J'ai peur aussi, tu sais... dit-il sentant les larmes glisser le long de ses joues.

Mathieu sentit son coeur se serrer sous l'émotion. Il a raison ...

- Com ... comment tu sais ? demanda Mathieu difficilement.

- Tu es mon reflet. et quand je vois ton regard, je vois le mien. Il n'y a pas à avoir honte. Tu n'as pas choisit...Pas choisit... tu comprends ?

Puis Théo pris la main de Mathieu la posant doucement sur son coeur.

- Tu le sens battre ? je suis humain, comme toi... dit-il se raprochant plus près de son visage

Mathieu sentit son souffle chaud sur sa peau et les mots Je suis humain, comme toi ... résonnairent dans son esprit. Les secondes défilèrent pendant ce qui semblait une eternité et les rires sonores des alentours n'étaient plus. Le monde c'était arrêté quand sa main se posa lentement sur la sienne scellant un pacte silencieux. Ses doigts, se nouant tendrement dans les siens le fit légèrement frissonner. Soudain, sous les milliers de points blancs toutes les angoisses disparurent. Le silence qu'il apréhendait tant était maintenant rassurant. Et loin du bruit étourdissant de ce monde, dans un autre univers...On avait enfin su lire au fond de ses yeux...



FIN
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Re: Au fond de tes yeux ...
Posté par naoutisis le 20/08/2004 07:54:40
J'ai adoré cette histoire que j'ai trouvé très belle à travers sa pudeur, c un instant magique entre deux êtres, et ceux qui disent que c "dèg", et des horreurs que je préfère ne pas siter, et ben c des cons.
Re: Au fond de tes yeux ...
Posté par thib le 20/08/2004 07:54:40
Je suis tout à fait d'accord avec toi Latoya, et je commençais à me demander si tous ceux qui mettent des commentaires étaient comme Marduk et Nehemah, des racistes envers toute différence au "standard" que nous montre la société.
Re: Au fond de tes yeux ...
Posté par latoya le 20/08/2004 07:54:40
Franchement c deplorable qu au jour daujour d hui il y est des gen qui pensent com ce Marduk !!!
C vraiment triste !! on evolu pas dans ce monde de misere .... c triste !
Re: Au fond de tes yeux ...
Posté par thib le 20/08/2004 07:54:40
Je sais pas si tu te rends compte de ce que tu écris Nehemah, si tu brules les homos, tu fais quoi des juifs, des noirs, des asiatiques, des américains, des européen, des océaniens, des africains???
Re: Au fond de tes yeux ...
Posté par thib le 20/08/2004 07:54:40
Et moi je suis pour l'extermination du pov type ki s'apelle Marduk et qui n'as pas encore compris ce que c'est la tolérance et aussi le respect des choix que chacun fait; tout le monde peux vivre tant qu'il ne fait de mal à autrui, et je ne vois pas pourqoi il faudrait exterminer les Gays, tu peux m'expliquer???

Thib.

PS: je suis pas gay mais j'ai retenu la leçon de la 2e guerre mondiale.
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Publié le 17 octobre 2003
Modifié le 17 octobre 2003
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